New Babel et Humanisme

Publié par Jiri Pragman
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dimanche 17 février 2008
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  • 8
    Tonio
    15 septembre 2013 à 15h39 / Répondre

    A Rethy,

    je ne partage pas votre analyse sur l’enseignement des langues régionales à l’école. Je pense, au contraire, que les écoles langues régionale / français reste les écoles les plus adaptées à notre époque. Parce que la seconde est ancrée culturellement dans les familles, mais aussi dans le paysage linguistique ou l’environnement direct de l’enfant, ce qui reste indispensable pour un apprentissage de qualité. Je remarque aussi que les enfants qui ont la chance de passer par ces écoles ont une meilleure maîtrise de la langue française. Je me permets de rappeler que les écoles associatives immersives en langue bretonne (Diwan), représentées par le seul lycée de cette association de parents d’élèves à Carhaix, a été noté meilleur lycée de France il y a peu de temps ! tout simplement parce qu’ils ne sélectionnent pas leurs élèves, ils les amènent tous au baccalauréat dès qu’ils font le choix de rentrer au lycée, ils ne mettent pas les gosses sur la touche ! En ce qui concerne la Belgique, je ne crois pas que les langues soient responsables des problèmes politiques du pays … pour vivre ensemble, il faut aussi se respecter ! et je crois que ça n’a pas toujours été le cas en Belgique ? et je me permets aussi d’en faire la transposition aux régions, ici, en France … les autorités françaises n’ont pas toujours brillé par le respect qu’ils devaient aux citoyens de ce pays (respect de leurs droits aussi) : taper sur des gosses, les humilier, les stigmatiser et j’en passe … tout ça parce qu’ils parlaient une langue régionale !!! je crois qu’il aurait été plus judicieux de mettre en place des écoles bilingues, plutôt que de faire ce qu’ils se sont permis de faire, notamment en Basse-Bretagne … le breton était interdit dans l’école, ça a perduré jusqu’entre les années 60 – 66, ma mère en a été victime, donc je sais de quoi je parle, et ça a probablement été bien plus dramatique les années avant. Un sabot autour du coup si l’enfant était surpris à parler breton, il ne pouvait s’en débarrasser qu’en dénonçant un de ces camarades !!! bravo ! c’est ça les valeurs de la République ? la délation ? soit le dernier porteur prenait la punition, soit tous les porteurs de la journée …
    Heureusement tout ça est remisé aux oubliettes … mais ça laisse des traces profondes … et ne pas dénoncer ce que l’institution a délibérément choisi de faire vient à cautionner ces agissements scandaleux.
    Aucunes excuses, aucuns regrets … lorsqu’il m’a été donné de faire des recherches sur les langues dans l’enseignement, je suis tombé sur tout ça … je peux vous dire que je n’ai pas pu en parler les 15 jours qui suivaient … jamais je n’aurai imaginé ce qu’il s’est passé. Les Bretons qui s’intéressent à l’histoire connaissent très bien ces injustices et trouvez-vous les Bretons allergiques aux institutions de la République pour autant ? non certainement pas ! regardez sur le net : Conlie 1870 :
    (Lorsque le maire de Rennes se plaindra au préfet de son département que les mobilisés de Conlie ne reçoivent pas de fusils, ainsi que nous le verrons, il obtiendra cette réponse : « C’est vrai, on ne les arme pas, mais que voulez-vous, à Tours, ces messieurs craignent que ce ne soit une armée de chouans. »
    Ce même maire de Rennes écrira, le 15 décembre, à Gambetta qui s’est replié à Bordeaux avec la délégation : « Aujourd’hui nous savons à n’en pas douter que si nos 50 000 mobilisés ne sont pas armés, c’est vous qui l’avez voulu. »)
    Ils sont tous morts !!!
    L’Histoire de France est truffée d’actes comme celui-ci ! … qui trahit qui dans l’histoire ?
    Les Bretons, pas plus que les autres régions, ne demandent rien de plus que parler leurs langues (le breton et le français) sans se faire mettre des battons dans les roues à tout bout de champ. Installer des écoles bilingues français-anglais sur tout le territoire … dans 50 ans, le français aura disparu … mais le choix de freiner le développement des écoles langues régionale / français … est surtout un choix clairement planifié pour maintenir le système de reproduction sociale en place … en limitant le développement d’un système éducatif qui s’adapte aux enfants, le seuil des 7 ans est tragique pour l’apprentissage d’une seconde langue … il faut l’apprendre beaucoup plus tôt, lorsque les zones du langage sont encore souples …. voir « l’enfant aux deux langues » de Claude Hagège, « L’immersion, une révolution » de Jean Petit, « Enfances plurilingues » de Gilbert Dalgalian. Bonne lecture à vous … et apprenez à aimer notre beau pays par ce qu’il a de plus beau : ces langues ! car c’est son âme.

  • 7
    yvca
    19 février 2008 à 0h47 / Répondre

    A Etoile,

    En fait, en Belgique, nous avons trois langues  » principales  » , une par communauté linguistique : Flamand (néerlandais) pour le nord du pays, français pour le sud et allemand pour le sud-est . Quand à Bruxelles,
    le français et le flamand sont  » langues officielles « . En dehors de cela, chacune de ces langues ont leurs particularismes régionaux à sauvegarder.

  • 6
    Etoile
    18 février 2008 à 18h38 / Répondre

    La différence tient peut-être au fait qu’il n’y a pas de « langue principale » en Belgique. En France, le français est la seule langue officielle, et personne n’a sérieusement envie que ça change.
    Mais par exemple, quelque chose qui me choque énormément, pour les épreuves du bac, on peut présenter une langue étrangère supplémentaire, ou une langue morte, ou une langue régionale.
    Je peux présenter du russe, du chinois, du tchèque, du lituanien si j’en ai envie et ce quel que soit le lycée dans lequel je suis inscrite. Parfois, pour une langue donnée, il n’y a qu’un seul centre d’examen dans toute la France. charge à toi d’y aller si tu habites à l’autre bout.
    Mais pour les langues régionales, il faut être dans »l’aire linguistique ». Autrement dit, habitant en région parisienne, impossible de présenter occitan ou breton…

    Tiens, je pense aux écoles bilingues. Une en particulier, qui enseignait l’allemand aux élèves français. Tout le monde s’est réjoui, « c’est une chance immense pour les élèves de devenir bilingues »…etc.
    Puis j’ai pensé aux calandretas occitane et aux écoles diwan bretonnes. Aux difficultés qu’elles rencontraient. Aux élèves qui pourtant, réussissent mieux en moyenne que les autres au collège.
    Une école langue étrangère/français c’est donc bien, et une autre langue régionale/français mal ?
    Le statut de langue officielle n’est pas réclamé, mais au moins qu’il nous soit permis de préserver notre mémoire.

  • 5
    yvca
    18 février 2008 à 18h18 / Répondre

    A Rethy,

    Je ne suis pas certain que ce soit le régionalisme linguistique qui soit (exclusivement ) responsable des problèmes que nous vivons, actuellement,
    en Belgique. J’y vois, au moins autant, le complexe du nouveau riche, du majoritaire en nombre d’électeurs, ce qui a pour résultat que d’office le chef du gouvernement est issu de cette communauté (flamande ) majoritaire, mais
    cela n’ajoute, ni n’enlève rien à la richesse et à l’intéret culturel d’une langue.
    Que chacun puisse continuer à, librement, s’exprimer dans celle-ci et utiliser
    l’officielle dans les démarches administratives.

  • 4
    Rethy
    18 février 2008 à 12h21 / Répondre

    Non étoile, vous n’êtes surement pas un danger pour la République. Mais mettre le doigt dans l’engrenage du régionalisme linguistique peut mener à ce que nous connaissons aujourd’hui en Belgique. Il y a cinquante ans j’étais loin de penser qu’on pouvait en arriver là. Flamand et Wallon son nos prénoms disions-nous. Les politiques s’en sont mêlé, ils ont suscité des intégrismes, des fanatismes, et voilà…

  • 3
    bernez
    17 février 2008 à 18h02 / Répondre

    J’aimerais avoir écrit ce qu’a écrit « étoile » avec la Bretagne pour toile de fond.
    Je pense que le jacobinisme n’a plus sa place dans ce siècle…

    Merci étoile

  • 2
    Liberty
    17 février 2008 à 9h53 / Répondre

     » …utilisation de la promotion des langues régionales(…) comme instrument politique contre la République. »
    Cette affirmation, péremptoire, a déjà été prononcée, naguère, par le G.M. du G.0. Mr. Quillardet, lors de l’inauguration d’un Temple en plein pays basque, sans que pour l’instant j’en connaisse les arguments.
    Sous la IIIème , les « hussards de la République  » menèrent ce combat contre les langues régionales, afin que dans tout l’ Héxagone, l’ensemble des citoyens puissent communiquer , se confronter et bâtir une démocratie pérenne.
    Certes, le combat n’est pas terminé, mais nous avons la preuve quotidienne, qu’il ne suffit pas de parler la même langue pour se comprendre.
    Aujourd’hui, les programmes scolaires sont chargés ( ils l’ont toujours été ) et les enseignants guère formés a la pratique des langues régionales, d’accord .! Mais en quoi cette pratique serait un instrument politique contre la République.?
    Voyons ce qui s’est passé et se passe en Espagne. Dés son accession au pouvoir un petit dictateur opportuniste et cruel, a décrété que les langues régionales seraient  » tolérées » uniquement pour les conversations familiales ou amicales.
    Malgré cet oukase, l’usage à perduré, puis s’est amplifié lors de l’avènement de la Démocratie..En quoi cette pratique peut lui être nuisible.?
    Au contraire, cette pratique, qui au cours de la journée les amènent à user tour à tour de leur langue régionale et de la langue nationale, est une  » gymnastique » intellectuelle, fertile qui permet d’accéder à d’autre langues européennes..!

  • 1
    Etoile
    17 février 2008 à 9h09 / Répondre

    Il faudra un jour que quelqu’un m’explique en quoi les langues régionales mettent en danger la République.
    Je suis française, de tout mon coeur, j’aime la République, je défendrai la démocratie si elle est en danger, je suis une citoyenne vigilante et active.
    Ceci étant posé, je suis aussi attachée à l’Union Européenne, et je me sens citoyenne européenne. Cela ne diminue en rien mon attachement à la France.
    Mais je suis aussi occitane, de coeur et d’âme, et un de mes plus grand regret est de n’avoir pu apprendre la langue de mes ancêtres, étant « exilée » en région parisienne.
    Oui, j’ai le coeur qui bat quand je vois flotter le drapeau occitan. Mais il bat aussi pour le drapeau français, pour celui de l’union.
    Je ne veux pas que l’Occitanie fasse sécession et se coupe du reste de la France, mais je ne veux pas non plus que la France condamne à l’oubli une très grande partie de son patrimoine.
    Suis-je pour autant un danger pour la République ?

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