frontispice de Noorthouck
Frontispice des « Constitutions d’Anderson », gravure de Francesco Bartolozzi (1727- 1815), ouvrage entièrement revu, réécrit, augmenté, commenté par John Noorthouck en 1784 : Dans une salle du nouveau Freemasons’Hall (la première pierre en fut posée par le Grand Maître, Lord Petre, en 1775, et le hall fut inauguré par le même en 1776) se trouve une grande table (dite « the mystic Table », celle autour de laquelle se réunissaient les premiers francs-maçons) où sont exposés les Globes et d’autres ornements maçonniques, une louve supportant une pierre cubique, une bible ouverte, un compas et d’autres instrument ; sur le sol, une sphère armillaire et un ustensile énigmatique qui pourrait être une urne pour les votes. Dans un nuage, la Vérité entourée par les trois Vertus Théologales (la Foi, l’Espérance et la Charité) tient un miroir réfléchissant la lumière d’En-Haut par plusieurs rayons éclairant la salle. Un messager ailé porteur d’une torche enflammée descend le rayon central, portant avec lui le bijou du Grand Maître attaché au-bas d’un cordon, en signe d’approbation d’un édifice tout entier dédié à la Charité et la Bienfaisance.

La Joie (Gaudium) et la Vertu (Virtus), mots-clés des rituels maçonniques

Publié par Pierre Noël

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vendredi 19 septembre 2025
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  • 4
    Yvan d'Alpha
    26 septembre 2025 à 9h20 / Répondre

    Merci MTCF Pierre pour cette merveilleuse contribution. La lecture sur ce blog de tes contributions est toujours très intéressante.
    As-tu déjà imaginé réunir ces contributions dans un ouvrage ?

  • 3
    Yasfaloth
    19 septembre 2025 à 15h46 / Répondre

    Le Rêve : note d’un « indécrottable guénonien » :
    .
    (Extrait de : Les états multiples de l’être, Chapitre VI – CONSIDÉRATIONS ANALOGIQUES TIRÉES DE L’ÉTUDE DE L’ÉTAT DE RÊVE)
    .
    … Le rêve, en effet, doit être regardé comme un mode de réalisation pour des possibilités qui, tout en appartenant au domaine de l’individualité humaine, ne sont pas susceptibles, pour une raison ou pour une autre, de se réaliser en mode corporel ; telles sont, par exemple, les formes d’êtres appartenant au même monde, mais autres que l’homme, formes que celui-ci possède virtuellement en lui-même en raison de la position centrale qu’il occupe dans ce monde5. Ces formes ne peuvent évidemment être réalisées par l’être humain que dans l’état subtil, et le rêve est le moyen le plus ordinaire, on pourrait dire le plus normal, de tous ceux par lesquels il lui est possible de s’identifier à d’autres êtres, sans cesser aucunement pour cela d’être lui-même, ainsi que l’indique ce texte taoïste : « Jadis, raconte Tchoang-tseu, une nuit, je fus un papillon, voltigeant content de son sort ; puis je m’éveillai, étant Tchoang-tcheou. Qui suis-je, en réalité ? Un papillon qui rêve qu’il est Tchoang-tcheou, ou Tchoang-tcheou qui s’imagine qu’il fut papillon ? Dans mon cas, y a-t-il deux individus réels ? Y a-t-il eu transformation réelle d’un individu en un autre ? Ni l’un ni l’autre ; il y a eu deux modifications irréelles de l’être unique, de la norme universelle, dans laquelle tous les êtres dans tous leurs états sont un »…

  • 2
    Jean-Michel Mathonière
    19 septembre 2025 à 9h19 / Répondre

    « L’instrument étrange » est en fait une pompe à vide permettant de réaliser certaines expériences scientifiques telles celles de Robert Boyle, fondateur de la Royal Society en 1660 et dont on sait les relations avec la Maçonnerie naissante. Une de ces expériences est celle consistant à enfermer un oiseau dans le globe de verre et démontrer ainsi que l’air (oxygène) est indispensable à la vie… Sa présence sur ce frontispice met à mon sens en évidence la relation forte qu’entretenait alors la Maçonnerie avec les sciences.

    Quant à la Prudence, j’en profite pour rappeler ici que c’est par excellence la vertu qu’honoraient les compagnons passants tailleurs de pierre français, d’où le serpent entrelacé à règle, équerre et compas dans leur blason — par exemple celui employé à Avignon dès le tout début du XVIIIe siècle (avant 1717 pour faire simple). La relation du serpent avec la prudence est, dans le contexte des tailleurs de pierre, à étudier selon les indications fournies par Philibert de L’Orme dans son « Livre de l’Architecture » en 1567 à propos d’un emblème où il représente l’architecte sortant de la caverne avec un grand compas d’appareilleur entortillé d’une couleuvre : « […] un compas entortillé d’un serpent, pour signifier qu’il [l’architecte] doit mesurer et compasser toutes ses affaires et toutes ses œuvres et ouvrages, avec une prudence et mûre délibération […] » Il poursuit : « Prudence, dis-je, telle que le Serpent la figure, et est commandée et recommandée par Jésus-Christ en son Évangile, disant : […] c’est-à-dire, Soyez prudents ainsi que les serpents et simples comme les colombes. » Notons qu’en l’occurrence, la « Prudentia » est à entendre dans son sens ancien, comme résultant de « l’expérience » et non de la crainte.

    J’ai longuement étudié ce symbole dans mon livre Le Serpent compatissant (épuisé en édition papier, mais dispo en version numérique).

  • 1
    Remi
    19 septembre 2025 à 6h41 / Répondre

    Un très grand merci à Pierre Noël pour cette valeureuse contribution maçonnique 😊

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