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Dans le plat pays, les degrés obligatoires au SCPLB (RR) sont les 4°, (9°), 13°, 14°, 15°, 17°, 18°, 21°, 22°, 28°, 30°, 31° et 32°. En général à un an d’intervalle (cérémonies complètes). Soit 10 ans de 4 à 30. Seule compte l’ancienneté, pas de passe-droit ni de copinage.
Voilà qui est sérieux. Venant du plat pays cela ne me surprend pas ! 👍
Étonnant qu’il n’y ait pas le 12 (Grand Maitre Architecte) qui est chez nous un grade clef et auquel on est initié lors de la même Tenue que le 9 (juste après).
Le 12° est un grade en apparence très « joli » mais c’était à la base un grade totalement imbuvable, abominablement long et indigeste par son contenu du moins dans sa version d’origine. Il a été totalement toiletté (je ne sais pas quand d’ailleurs ni par qui – il serait intéressant de creuser) et allégé pour « l’insérer » proprement dans le parcours. Il est donc désormais un passage esthétique agréable mais pas nécessaire au parcours écossais par ses apports initiatiques je crois.
Tel qu’il est pratiqué chez nous, il a le sens initiatique fort de conclusion de l’arc narratif du paradigme du bâtisseur. Mais c’est vrai que j’ai largement préféré l’aspect « mystique » des degrés suivants.
C’est toute la question : avons-nous réellement besoin de conclure ce que tu décris à très juste titre comme « l’arc narratif du paradigme du bâtisseur » ?
Le fait est avec les les grades suivants que l’œuvre n’est en réalité jamais achevée, qu’elle est un cycle perpétuel nécessitant en permanence vigilance et persévérance et que si nous la parachevons, elle finira tôt ou tard par être démolie. Le 13°, le 14° et les degrés chapitraux s’inscrivent dans ce nouveau paradigme et le 30° que je découvre depuis peu m’ont conduit finalement à relativiser le Grand maître architecte.
J’avais pourtant bien aimé la scénographie du 12° lorsque je l’ai découvert mais aujourd’hui, je peine à saisir sa cohérence et ses apports initiatiques dans mon parcours du 4° au 30°. Et ce bien plus encore depuis que j’ai découvert les sources de sa réécriture dans le livre de Colette Léger sur les 81 grades qui fondent la maçonnerie française.
J’en profite pour te poser une question : possèdes-tu des rituels de Grand maître architecte sur la période 1850-2000 car je n’en connais pas.
Chat GPT raconte des bêtises ou des éléments incomplets.
Jusque dans les années 80, les frères maîtres du GODF étaient reçus directement au 18e grade par une cérémonie au cours de laquelle les grades intermédiaires (du 4 au 17) étaient d’abord communiqués en quelques phrases, le 18e faisant lui l’objet d’une réception pleine et entière dans la foulée .
Dans les années 50 et 60, quelques frères ont entrepris de recréer des loges de perfection. D’abord isolée, cette pratique s’est développée jusqu’à une décision du GCDR de réactiver obligatoirement le passage par une loge de perfection pour tout frère qui désirait accéder au 18e.
Depuis et désormais, le chemin après la maîtrise commence par une réception au 4e grade. Après quelques mois où années, on est reçu en pleine cérémonie le même jours au 13e et 14e avec « communication » préalable des 5e à 12e. Certaines loges de perfection reçoivent également au cours de tenues spécifiques au 9e et/ou au 12e.
Ça n’a rien d’étrange, le suprême conseil de France fait à peu près la même chose : des grades transmis en pleine cérémonie (4e, 9e et 12e en même temps, 13e et 14e en même temps).
Oui, pour le SCDF, je suis bien placé pour le savoir 🙂
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Par contre ça m’apprendra à resservir du ChatGPT tel quel, j’aurais dû demander confirmation à des Frères de mon ancienne Loge du GODF qui sont au GCDR. Mais en pleine période de vacance j’ai préféré (à tort) ne pas les embêter pour si peu.
Nous avons reçu à la GLdF il y a quelques années une loge REAA d’une trentaine de frères provenant du Grand Orient de France et dont une demi douzaine étaient 33e et assez âgés.Ils étaient en effet passés directement du 3e au 18e et ne connaissaient pas du tout les degrés « salomoniens »
(4/14)qui les ont beaucoup intéressé et qu’ils sont venus étudier avec nous.
Je viens de m’offrir… grâce à ChatGPT 🙂 un petit voyage dans les modalités d’initiation au Grand Collège des Rites du GODF, que je n’avais jamais vraiment approfondies.
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Effectivement de 4 à 14 les grades son simplement communiqués par ce qu’ils appellent « collation », des sortes d’instructions non cérémonielles si j’ai bien compris. Au niveau du 14ème degré est semble t’il organisé (ou pas ?) une cérémonie marquant la fin du parcours « salomonien », la durée indiquée pour atteindre ce grade dans cette juridiction par ChatGPT est de 5 à 10 ans.
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La première grande cérémonie organisée (temps fort) c’est effectivement l’attribution du XVIIIème (puis plus tard du XXXème). On est, surtout pour ce qui concerne l’organisation de la première moitié du parcours dans une autre forme que celle que nous vivons par exemple au SCDF.
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A souligner qu’en quelque minutes de recherches je suis tombé sur 3 brochures de plusieurs dizaines de pages sur le REAA et ses modalités au GCDR ! Effectivement les narratifs, et les préoccupations, diffèrent quelque peu de ce qu’on peut lire « chez nous » 🙂
Yvan et Yasfaloth, ce n’est pas un avis d’expert, juste une constatation: feu mon F:. d’époux, membre du GODF de 1973 à 2010, est passé directement du grade de M. obtenu au rite français en 1976, au 18° degré REAA, en 1981…
Tu es sûre ma TCS qu’il n’était « Chevalier d’Orient » au rite français ?
Yasfaloth, il est passé directement du 3° RF au 18° REAA dans un Chapitre qui ne travaillait pas les degrés intermédiaires qu’il a dû recevoir par communication le jour où il est devenu Chevalier R+.
Donc le Chevalier d’Orient et d’Occident, il a vécu cela plus tard!
J’ai connu en effet au GCF ( le chapitre français de la Glnf) le diktat de recevoir directement au 4e Ordre un GM provincial qui etait simplement maître … mais très proche du GM. C’est donc une pratique discrétionnaire typique des méfaits obédientielle. Est-ce pratiqué ailleurs ? Jamais constaté par moi en tout cas.
Je ne pense pas qu’on passait directement du 3e grade à celui de R+.
En tout cas, sous l’Empire, dans l’actuelle Belgique (et en France aussi probablement, puisque les règles étaient les mêmes) où les maçons travaillaient sous l’obédience du GODF, il y avait délégation du chapitre aux loges bleues pour la pratique des 1er, 2e et 3e ordres ainsi qu’en témoigne l’histoire du chapitre des Amis Philanthropes.
Dans mon livre « Les Amis de la Vertu. Une loge à Charleroi sous le Premier Empire » j’écris : « En effet, le chapitre des Amis Philanthropes, par son règlement du 20 septembre 1806, avait donné naissance à des sections regroupant les membres du chapitre issus d’autres loges que celle des Amis Philanthropes. Il autorise les sections, sur leur demande, à conférer les hauts grades jusqu’au troisième ordre inclusivement1.
Le grade de R+ était donné à Bruxelles ; c’est là que Godefroid de Saint-Roch le recevra le 26 mars 1812, alors qu’il est V M des Amis de la Vertu.
C’est dès le 4 décembre 1809 que les FF des Amis de la Vertu revêtus de hauts grades obtinrent de former une section du chapitre des Amis Philanthropes, suivant en cela l’exemple des Amis Discrets (Nivelles). »
Merci MBCF Pierre pour ces éléments précieux. Il serait très intéressant effectivement d’approfondir ces hypothèses.
Dans le même ordre d’idée, je m’interroge également sur les pratiques des aréopages au cours du XIXe siècle qui je crois n’initiaient pas directement au 30° mais recevaient en cérémonie à certains grades intermédiaires qui de nos jours sont seulement communiqués ?
Dans le débat, une question très intéressante apparaît : quelle était la pratique du REAA au XIXe siècle ? Mon idée, avant recherche… Mais en ayant quand même mariné pas mal dans les archives… C’est qu’il n’y a jamais eu de Loge de Perfection en France au XIXe siècle, même au début, dans le sillage de 1804.
Au XVIIIe siècle, il y a eu une pratique assez large de beaucoup des grades que l’on retrouve dans la Loge de Perfection. Aux États-Unis, entre 1767 et 1801, il y a eu 4-5 Loges de Perfection (de l’Ordre du Royal Secret). Celle d’Albany est très intéressante… Mais en France, rien à ma connaissance. À la bibliothèque André Doré, nous avons bien un rituel pour les Loges de Perfection du Grand Consistoire des Rites (vers 1815-1818) ; mais rien n’indique qu’il ait vraiment été pratiqué (sauf peut-être à titre expérimental par quelques érudits). Mon sentiment est aussi qu’il n’y a aucune archives témoignant de l’existence de Loges de Perfection, à partir de 1821, dans la filière reconstituée du SCDF.
GCDR-GODF ou SCDF, les Maîtres passaient directement, ou – parfois – avec les étapes des 3 premiers ordres au GCDR-GODF, au grade de Rose-Croix… et mon sentiment – à vérifier – c’est que c’était avec des rituels très proches (et dérivés du Régulateur des Chevaliers Maçons) dans les deux filières… Voilà quelques hypothèses… à vérifier ; un beau programme de travail !
Mon TCF Pierre, je suis malheureusement actuellement loin de l’essentiel de ma documentation (livresque) je ne vais donc pas pouvoir, dans l’immédiat, argumenter à partir de sources, mais juste à partir de mon souvenir.
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Ce que tu écris m’interpelle, et d’abord si le Rite de Perfection n’a jamais été pratiqué en France, qui diable a pu donner à Etienne Morin sa patente ? D’autre part, à côté d’un GODF dominant a existé plusieurs « Loges Mères écossaises » qui, elles mêmes, ont largement essaimées avant la révolution, je pense notamment à celle de Marseille ou à celle du « Contrat Social » à Paris. Ces Loges et leurs filles ne pratiquaient elles pas dans leurs hauts grades (peu ou prou) le Rite de Perfection ?
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Si le SCDF de 1804 s’est fait absorber très vite par la « Maçonnerie d’état » du GODF sous la houlette de Cambacérès il me semble qu’on a la preuve que tout le monde ne s’était pas « soumis » et que très vite (dès 1805) il y a eu des « rebelles » qui ont assurés la continuité « morale » du SCDF de 1804, notamment certaines Loges parisiennes comme Saint Alexandre d’Ecosse et son avatar dans les hauts grades dont j’ai oublié le nom.
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Et pour en terminer, je suis surpris par cette affirmation que l’on passait directement du grade de Maitre à celui de Rose Croix. Là aussi cela demanderait des recherches plus approfondies, mais vu l’importance, bien mise en évidence par C. Guerillot que revêtait un grades comme celui de Grand Elu (14) pour le Rite de Perfection, il me parait assez étonnant que cela fut une pratique généralisée, même au sein d’un REAA fraichement ramené d’Amérique… sauf pour les notables, généraux et « princes » de la Maçonnerie d’état napoléonienne peut-être…
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En tout cas voilà de bien beaux sujets de recherche effectivement.
Le fameux Convent de Lausanne, se passait donc à Lausanne, en Suisse, Canton de Vaud.
Il serait donc intéressant de savoir ce que font les obédiences suisses pour l’occasion.
Je crois savoir que le Groupe de Recherches Alpina (GRA), qui n’est pas une obédience, mais qui est une structure issue d’une obédience, la GLSA, a prévu une journée le 20 septembre prochain, à Lausanne même. Et ce à l’occasion des 40 ans du GRA.
On aimerait en savoir davantage.
L’information sur cet anniversaire sous peu sur Hiram.be, Lazare. 🙂
Il est plus prudent de s’inscrire dès maintenant avec le lien https://forms.gle/ggEETpZeApmXeES38 🙂
En participant au convent de Lausanne, le SCDF souhaitait une légitimité internationale renforcée sur le REAA qui en ferait le « gardien » en France du REAA.
Il n’en reste pas moins que l’Histoire est imparable. Ainsi, on peut tout simplement vérifier ce qu’ont fait la majorité des membres du Suprême conseil du 33e degré à la chute de l’Empire ? Ils sont très majoritairement restés au GODF. Seule une minorité est parti pour fonder quelques années plus tard le SCDF qui ne date donc pas de 1804 mais de 1821 probablement.
Le REAA tel qu’il est pratiqué partout dans le monde c’est à dire à partir du 4° degré est ainsi devenu le rite de référence dans les degrés post maîtrise au Grand Orient. C’était d’autant plus facile que le degré de réception qui suivait la maîtrise était directement le chevalier R+ identique au français et au REAA.
Bonjour à tous.
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C’est là qu’on voit à quel point les « narratifs » des uns et des autres imprègnent nos visions du monde et de l’histoire. Je m’inscris bien sûr en faux vis à vis de ce qu’Yvan affirme là. En plus pour moi c’est tout frais parce qu’un de mes livres de chevet a été cet été « Histoire et Rituel des Hauts Grades Maçonniques » de Paul Naudon qui présente une autre vision de cette époque, comme bien sûr certains auteurs « maison » (Louis Trebuchet ou JA Faucher).
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Je pourrais développer et je le ferai peut être un jour mais, en attendant nous commémorerons également le 14 septembre ces 150 ans et ce serait très intéressant de pouvoir entendre en complément, ou, en contrepoint la conférence annoncée ici. Ne pouvant m’y rendre ce serait super s’il était prévu qu’elle soit ensuite accessible en vidéo ou via un verbatim.
Qu’est ce qui est faux dans ce que ce que j’affirme ?
C’est un fait, le Suprême conseil du 33° a poursuivi son activité en 1815 et au delà avec la majorité de ses dignitaires et s’est transformé en ce qui est devenu le GCDR. Et une minorité de ses dignitaires a refusé cette situation et a préféré l’indépendance. Et le SCDF n’a pris réellement son envol qu’à partir de 1821.
Le livre de Paul Naufon présente effectivement une autre histoire orientée sur la légitimité du SCDF.
Bien sûr il n’est pas question de remettre en cause la légitimité du SCDF qui dès son origine a tout ce qu’il faut de légitimité. Mais le SCDF ne doit pas remettre en question la réalité de l’écosssisme du côté du SC du GODF.
Mon TCF Yvan. Déjà, en toute fraternité, va vérifier tes sources pour la « position » du grade de Chevalier Rose-Croix notamment à la fin du XVIII (Rite de Perfection) et au début du XIXème siècle (REAA), pour le RF je pense que tu confond 4ème ordre et 4ème degré mais c’est moins mon domaine. Pour le reste ce que tu dis n’est pas, à proprement parler faux, mais cela relève, à mon sens, d’une interprétation. Je viendrai développer un brin quand j’aurai un peu plus de temps.
Non non je ne confonds pas MBCF. J’ai seulement résumé rapidement une histoire plus complexe.
La pratique du REAA au sein du premier Suprême conseil sous l’Empire a été partagée avec le Grand Orient qui gérait jusque et y compris le 18e degré, le Suprême conseil administrant seulement à partir du 19e degré.
L’intérêt pour le Grand Orient était de « calibrer » les degrés post maitrise sur le rite francais et son système en 4 ordres. Ainsi le parcours au REAA a été juxtaposé au parcours des ordres français, à savoir 9, 14, 15 et 18° degrés., les degrés intermédiaires y compris le 4° ont été transmis par communication, Très rapidement, en quelques années en fait, les frères étaient reçus directement au 18° degré (avec communication des 4 à 17°) ou indifféremment au IVe ordre du francais, ce qui revenait au même. C’est ainsi que les chapitres étaient indifféremment français ou écossais et que le rite français est tombé en désuétude pour les degrés supérieurs. Les rituels de la seconde moitié du XIXe siècle témoignent de ce phénomène.
Jusqu’à la fin des années 1980-1990, soit pendant un siècle et demi, la pratique était assez simple au GODF : parcours au 3 premiers degrés du rite francais puis intégration d’un chapitre écossais directement au 18° degré. Des experts érudits pourraient confirmer je pense.
Du côté du SCDF, les choses ont été un peu différentes après sa réactivation en 1821 par la minorité qui avait refusé l’hégémonie du Grand Orient. Mais pour ma part, j’avoue ne pas savoir quelles étaient les pratiques, si les loges de perfection ont subsisté ou comme au GCDR ont disparu, quels degrés étaient transmis en cérémonie et lesquels étaient simplement communiqué. D’ailleurs je ne connais sur la période 1821-2000 que les rituels des 3 premiers degrés qui d’ailleurs ont vraiment considérablement évolué.