Première interview de Guillaume Trichard, nouveau GM du GODF

Complotisme, vérités alternatives, notre nouveau GM aurait-il trouvé la Vérité ?

Si on pouvait mettre bout à bout les interviews données par chaque Grand Maître nouvellement élu, on serait sans doute frappé par leurs similitudes.
On se rendrait probablement compte de ce qu’est la prose d’appareil.
Qu’en déduire ? Que les discours sont interchangeables et que les hommes passent.
Dans dix mois, nous aurons tous oublié Guillaume Trichard comme nous avons tous oublié ses prédécesseurs (ou presque).
Alors d’où vient ce besoin de personnifier ainsi les obédiences maçonniques ? Pourquoi faut-il les réduire à des individus de passage ? Et pourquoi ces individus – ces frères – doivent-il nécessairement incarner le pouvoir exécutif ?
Que dirait-on s’il prenait l’envie à un président de Convent de deviser péremptoirement sur l’obédience, le travail maçonnique, la vie des loges, le monde profane, etc. ?
Et pourtant, un président de Convent, même cantonné au rôle de préparation et de direction de l’assemblée générale, est fondamentalement tout aussi légitime, sinon davantage, que le président du Conseil de l’Ordre dont le rôle et les missions n’apparaissent même pas dans les règlements généraux.
En France, nous parlons beaucoup de République mais nous aimons les monarques (même provisoires). Nous aimons les institutions réductibles à quelques individus supposés les incarner. Nous vivons dans le culte de la délibération mais nous laissons souvent l’essentiel du travail à quelques hommes.

Que le nouveau Grand-Maître considère « important » de rappeler que le GO est un ordre initiatique et que le chemin initiatique doit permettre aux initiés de s’améliorer pour ENSUITE aller dans la cité pour améliorer l’homme et la société signifie selon moi deux choses : d’une part que ce n’est pas évident pour tous les FF et SS, d’autre qu’il a la volonté de remettre l’obédience sur ses rails .
De même le fait qu’il veuille remettre l’utopie, qui est une réflexion prospective sur le moyen et long terme , au coeur de la démarche maçonnique m’apparait une excellente chose …et qu’importe le nom, mais il est démenti par les questions à l’étude des loges qui sont d’une actualité immédiate qui montre que certains FM ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Beau programme donc mais dont la mise en oeuvre demanderait plusieurs années de grande-maîtrise.
Mais ces initiatives sont à encourager.

Mettre l’idée de résistance au poste dé commande me semble une excellente chose . Je me permets de renvoyer à la notion de « parole resistante  » que je mets en débat fraternel. il revient aux humanistes de prendre la mesure du « cléricalisme langagier d’atmosphère  » qui aboutit à voir le lexique des cléricaux polluer nos analyses et nos débats. Cela est dû au recul de la vie intellectuelle en France comme le déplore Jean-Claude Milner et aboutit au verbiage inepte de Maffesoli. Dans un récent petit livre j’invite à mettre en regard les mots qui nous asservissent et les mots émancipateurs qui nous libèreaient si nous les assumions plus. Réparer la République commence par bien en parler .comme le prône Francis Ponge. Décléricalisons nos relations aux mots . Beau chantier fraternel , porté par le GM . Bravo et Œuvrons !

La surpopulation mondiale et la pression des flux migratoires ne semblent pas faire partie des « défis considérables » auxquels nous sommes confrontés et sur lesquels doit s’interroger le GODF?

« C’est au pied du mur qu’on voit le maçon ».
Seule l’œuvre juge l’homme.
Souhaitons-lui bonne chance.