Franc-Maçonnerie : faut-il parler d’adeptes ?

Publié par Jiri Pragman

Ce contenu est réservé aux abonnés.Pour accéder à cet article, vous pouvez choisir de :

*Vous pouvez déverrouiller jusqu’à 3 articles gratuitement.
mardi 21 avril 2009
Étiquettes :
  • 21
    lihin
    27 avril 2009 à 12h01 / Répondre

    À Apprenti63,

    Nous sommes tous apprentis autant qu’un développement s’actualise en nous. Mes excuses de vous avoir conseillé une lecture d’un rituel encore « interdit » à votre grade. Je n’avais pas pris votre pseudonyme d’une façon littérale.

    Mais franchement : j’aurais refusé de prêter l’obligation du Compagnon au Rite Français « Groussier » du GOdF selon son texte 1993 que je connais. Je n’y crois simplement pas.

    Je pense avoir été et j’espère rester ouvert, même d’avantage, à tout argument convaincant m’amenant à réviser et élargir mes opinions. Donc, cher Apprenti63, je suis d’accord avec votre 2ème alinéa.

    Peut-être le choque vous amènera à étudier en détail l’histoire du GOdF au 19ème siècle.

  • 20
    Apprenti63
    27 avril 2009 à 9h30 / Répondre

    @ Lihin
    Dois-je vous remercier pour vos conseils de lecture? Je remarque que vous n’envisagez pas la possibilité que d’autres opinions que la vôtre soient recevables : vous évoquez ainsi « une démonstration évidente »! L’initiation maçonnique ne nous engage-t-elle pas, à l’inverse, à prendre conscience qu’il n’existe pas de vérité absolue, à réexaminer en permanence nos convictions les plus fortes, dans le silence de la réflexion intérieure que le travail en Loge favorise ?
    Je persiste et signe : l’expression « politiciens égalitaristes » me choque.
    Enfin, je suis très surpris, étant donné votre attachement à la Tradition et au processus initiatique, que vous proposiez à un Apprenti de lire des documents… réservés au grade de Compagnon! C’est une chose que je m’interdis de faire, le travail du 1er degré offre une matière suffisamment dense et riche pour dégrosir la pierre brute!

  • 19
    lihin
    26 avril 2009 à 16h20 / Répondre

    À Apprenti63,

    Pour une démonstration évidente de l’influence de politiciens égalitaristes anti-traditionnels au sein du GOdF, comparez s.v.p. l’obligation du Compagnon à la page 16 du « Régulateur du Maçon, Grade de Compagnon » de 1801 à celle à page 19 du « Cahier du Grade de Compagnon » édition de 1993.

  • 18
    lihin
    25 avril 2009 à 13h51 / Répondre

    À Fox7ans,

    Comment pourrait quelqu’un, même le plus introverti et contemplatif, être « coupé du monde », celui étant un ?

    Un Ordre initiatique qui se borne à bien accomplir cette tâche fait, lui aussi, partie de la société, n’est-ce pas ?

    Tant que je sache, personne, sauf éventuellement les opposants les plus virulents, ne propose à interdire aux Franc-Maçons des activités sociales y inclus politiques. La bonne question serait : quel cadre est le mieux adapté à telles activités ? Beaucoup soutiennent l’opinion que, la charité à part, la Loge franc-maçonnique ne l’est point.

  • 17
    Fox7ans
    24 avril 2009 à 20h14 / Répondre

    Si certains veulent pratiquer une FM totalement symbolique et coupée du monde, c’est leur droit. Mais pourquoi vouloir absolument l’imposer aux autres, ceux qui cherchent d’autres choses ?

  • 16
    Gabaon37
    23 avril 2009 à 23h01 / Répondre

    Je rejoins Lihin dont l’analyse prend en compte la situation particulière de ces temps d’obscurité et d’occultation qui caractérisent la fin du Kali-Yuga.

    Dans la situation où nous sommes arrivés, la laïcité et la démocratie sont à peu près le seul moyen, malgré toutes leurs insuffisances, de maintenir un « bouclier » à l’abri duquel nous pouvons encore travailler.

    Le régime politique importe peu et il fut un temps où « les francs-maçons étaient légitimistes » (rappelez-vous le livre du regretté Alec Mellor) mais aujourd’hui nous aurions surtout besoin de silence et de tranquillité pour sauver ce qui peut encore l’être et contruire l’Arche (ou Thébah).

  • 15
    lihin
    23 avril 2009 à 21h51 / Répondre

    Bien sûr, j’étais au courant du fait qu’il y avait encore au 19ème siècle et toujours au sein du GOdF une minorité de Frères qui souhaite travailler et / ou qui travaille au sens traditionnel d’un Ordre initiatique avec l’ouverture de la Loge au 1er grade au Nom du Grande Architecte, etc. De plus, il me semble évident que le GOdF fut dépositaire authentique de l’influence spirituelle nécessaire à une initiation effective.

    La minorité traditionnelle au GOdF au 19ème avait des représentants exemplaires, par exemple le Frère Maître Jean-Marie Ragon de Bettignies, un auteur à mon humble avis très digne de lecture, aujourd’hui plus que jamais.

    Il y a certains aspects du GOdF que j’estime beaucoup, par exemple l’idée de « la liberté absolue de la conscience » prise au profond sens initiatique et non seulement au sens politique, non plus au sens anti-traditionnel afin de justifier l’abrogation de la référence au Grand Architecte.

    Dans le contexte socio-politique où nous nous trouvons en cette fin de cycle, un état laïque me semble moins défavorable à la pratique libre de la Franc-Maçonnerie qu’un oligopole idéologique des théologies abrahamiques profanes. À mon humble avis, cependant, le GOdF semble prêter aux questions politiques une importance plus grande qu’au travail initiatique en Loge, se comprendre et comporter comme la « Saint Église Laïque Nationale Républicaine ».

    Encore une chose chez le GOdF m’est bien sympathique : il y semble avoir moins de tendances qu’aux obédiences « traditionnelles » à vouloir faire de la Franc-Maçonnerie une extension sournoise et sous-entendue d’une théologie chrétienne trinitaire. Ces tendances représent à mon humble expérience une possible déviation et un potentiel détournement de la Franc-Maçonnerie universelle.

    Peut-être je provoquerai de grands cris d’indignation en posant la question : en quoi une monarchie est-elle moins franc-maçonnique qu’une république ?

  • 14
    Vieux Julien
    23 avril 2009 à 11h42 / Répondre

    Oui Ritton, je sais bien que des loges du GO travaillent en faisant référence au Grand architecte de l’Univers, et que la dose de symbolisme varie grandement d’une loge à l’autre. Mais là, nous parlons des obédiences. « L’appropriation » de la tradition a bon dos pour faire n’importe quoi… Le GO a effacé l’obligation de faire référence au Grand architecte de l’Univers et laisse ainsi la porte ouverte à une maçonnerie politique, une aberration aux yeux des « réguliers ». C’est cette seule maçonnerie dégénérée, reprenons le terme, qui s’exprime par leur bouche quand ils viennent aux médias.
    Quat à la « hargne » des fondamentalistes elle ne se retrouve concrètement qu’au niveau des dirigeants et officiers d’obédiences. Il me semble que c’est à ce niveau que, toutes obédiences confondues, on retrouve le plus affligeant…

  • 13
    Ritton37
    23 avril 2009 à 1h27 / Répondre

    @tous ceux qui ne connaissent pas du tout le GODF, ni l’histoire de la maçonnerie
    Le symbole du GADLU prospère dans les LL du GODF qui le veulent bien. Le GODf a supprimé l’obligation de se référer à ce symbole, il ne l’a pas interdit. Le concept de maçonnerie dégénérée renvoie à celui de maçonnerie pure, ou authentique. Cela ne veut rien dire et l’histoire maçonnique est faite par des poètes et des Maîtres qui ont créé et raconté de belles histoires, qui me charment encore et sur lesquelles mes FF et moi-même nous appuyons pour créer l’amour du vrai et du beau, la fraternité des bâtisseurs, la lucidité, l’ouverture à tout ce qui est humain.
    Quant à la Tradition…L’étude de Gadamer et de l’herméneutique m’a montré comment lui être fidèle à condition de se l’approprier, de l’aimer avec nos moyens, nos connaissances , nos « préjugés », et ainsi de la fertiliser. Les fondamentalismes, le maçonnique comme les autres, stérilisent. Ils créent l’aigreur et la rage vengeresse qui permettent et autorisent (pas à mes yeux) le fiel, le mépris et la déformation grossière de la réalité.
    Venez au GODF, dans n’importe quelle loge (enfin, en cherchant bien, vous me démentirez peut-être, mais j’en doute) et si vous trouvez la même hargne et le même souci de rabaisser l' »autre » que chez la plupart des fondamentalistes, fussent-ils maçons réguliers, je mangerai mon chapeau.

  • 12
    EMEREK
    22 avril 2009 à 22h07 / Répondre

    Rêvons:

    Si demain l’on revenait partout aux anciens Landmarks en respectant la grande régle ,de sagesse,de ne pas aborder ni politique ni religion en Loge (et dans l’obédience) ,la maçonnerie redeviendrait pour tous ce qu’elle a toujours été : un véritable centre d’union…

    Si demain les obédiences retournaient dans le secret , la modestie et l’intériorisation :la maçonnerie ferait alors un grand pas.

    Car la présence du frère(ou de la soeur) assis(e) en face de soi est infiniment plus importante que tout….

    …et c’est alors que l’idée de transcendance vient naturellement à l’esprit….(lire ou relire Levinas) .

  • 11
    Vieux Julien
    22 avril 2009 à 12h05 / Répondre

    Tout dépend ce que l’on entend par « Franc-maçonnerie ».

    Celui qui vient en Franc-Maçonnerie pour y trouver une société républicaine cherchant directement à améliorer la société, et travailler sur des sujets politiques, n’aura pas l’impression que le GODF soit dégénéré.
    Celui qui vient en Franc-Maçonnerie pour un rituel pur et intangible, et effectuer des travaux symboliques, verra bien cette obédience comme « dégénérée » dans le sens où elle a tripatouillé ses rituels pour y effacer toute référence au grand architecte de l’Univers, a fait rentrer dans le Temple ce qui n’avait pas à y rentrer et ne remplit donc pas cette condition de rituel « pur et intangible ».

    Cela n’a rien à voir avec la régularité et les reconnaissance, notions bien plus politiques (en effet, pourquoi pas la GLDF, les Loges Opéra etc).

    Le mot est fort mais on ne va pas non plus jouer les vierges effarouchées. En Franc-Maçonnerie on a des principes, on doit les assumer et éviter de les relativiser.
    Cela ne mène pas forcément à ne pas respecter les membres d’autres obédiences ou à éviter de les appeller « Frère » ou « Soeur », à partir du moment où le principal (selon moi) est là: le travail sur soi, l’idée que l’Homme ne vient pas du hasard, l’aspiration à aller plus haut et partager la lumière, la morale.

  • 10
    Apprenti63
    22 avril 2009 à 9h39 / Répondre

    @ Lihin
    Je vous remercie pour le conseil de lecture. J’ai déjà lu des choses sur la thèse de Baylot suivant laquelle la FM se serait engagée sur la « voie substituée d’une activité
    politico-antireligieuse, éloignée des buts traditionnels ». Il est dommage que son ouvrage soit récupéré par certains cercles d’extrême droite, venant ainsi alimenter l’antimaçonnisme…

    L’expression « politiciens égalitaristes » que vous employez, très orientée idéologiquement, me choque toujours profondément, quand on pense à l’oeuvre accomplie par les maçons auxquels vous devez penser pour affermir la République, la démocratie et la laïcité dans les années 1870-1900. Peut-être estimez-vous ces combats comme mineurs?

    Quant à moi, je travaille dans une Loge du GODF, mais je n’ai pas l’impression de ne pas être dans un « Ordre initiatique effectif ». Plusieurs Frères de mon Atelier poursuivent leur cheminement dans les hauts-grades, et leur démarche est profondément ancrée dans la Tradition : elle n’a sans doute rien à envier à celle que suivent les « purs » de la GLNF (il doit bien y avoir des purs, puisqu’il y a des « dégénérés!).

    Enfin, même si cela vous chiffonne, je maintiens ma formule de « fondamentalisme maçonnique », avec (et en raison) de ses connotations, et je constate hélas que vous ne regrettez pas l’agressivité des formules que vous avez employées, point sur lequel mon premier message voulait attirer l’attention.

  • 9
    Fox7ans
    22 avril 2009 à 9h15 / Répondre

    @ lihin, si vous y tenez, relisez Génon et sa haine de la démocratie. Effectivement, on peut en reparler. Si vous vous rangez de ce coté là, c’est votre droit, mais permettez moi de préférer la maçonnerie républicaine.

  • 8
    Colonel Sofi
    21 avril 2009 à 22h18 / Répondre

    Je crois me souvenir qu’un écrivain au nom imprononçable (je n’ai jamais trouvé 2 Francs-Maçons prononçant ‘Wirth’ de la même manière) avait écrit quelques livres dont les sous-titres étaient ‘la FM rendue intelligible à ses adeptes’.
    Moi, ce qui me choque, c’est pas ‘adepte’, c’est ‘intelligible’…

  • 7
    lihin
    21 avril 2009 à 21h53 / Répondre

    À Apprenti63 :

    Parmi les « Travaux de la Loge nationale de recherches Villard de Honnecourt », procurez et lisez s.v.p. un exemplaire de l’ouvrage de 465 pages « La voie substituée » de Jean Baylot, Dervy-Livres 1985. En suite, on reparlera si vous voudrez de l’infiltration et de la capture du GOdF au 19ème.

    À mon humble avis l’attente d’un membre que la Franc-Maçonnerie soit un Ordre initiatique effectif et, par conséquent, qu’elle fasse avant tout son travail initiatique n’est pas « fondamentaliste ». Observer qu’elle n’est souvent pas ainsi indique la condition relative de « dégénérescence ».

  • 6
    Lamech
    21 avril 2009 à 19h57 / Répondre

    L’adepte et l’initié ne font qu’un de part le cheminement que l’initié emprunte pour accéder au statut d’adepte
    Cessons donc cette « bataille » sur la régularité qui ne profite qu’au thèse anti-maçonnique.
    C’est une source de dissension…

  • 5
    Apprenti63
    21 avril 2009 à 18h39 / Répondre

    ==> Le « GOdF, infiltré et capturé en la 1ère moitié du 19ème siècle par des politiciens égalitaristes anti-traditionnels »…….

    ==> Une « Franc-Maçonnerie « dégénérée »? »…..

    J’avoue être très surpris par de tels propos catégoriques, dépourvus de toute nuance, qui n’invitent pas tant au dialogue qu’à l’exclusion voire une forme d’excommunication des maçons « impurs »…
    Oui, ces affirmations me mettent vraiment très mal à l’aise, je ne pensais pas que la démarche d’amélioration personnelle pouvait conduire à s’exprimer en de tels termes.

    Le fondamentalisme maçonnique me donne froid dans le dos ; dénoncer des « politiciens égalitaristes » et des institutions « dégénérées » a des relents assez peu ragoutants…

  • 4
    lihin
    21 avril 2009 à 12h07 / Répondre

    Hélas, cher Gabaon37, la réalité courante en Loges F-M ne correspond ni à « l’adepte mineur » ni au « majeur » mais à ce que René Guénon appelle « l’initiation virtuelle » ou, pire, à la « contre-initiation ». Celle-ci s’applique à mon humble avis par exemple en large mesure au GOdF, infiltré et capturé en la 1ère moitié du 19ème siècle par des politiciens égalitaristes anti-traditionnels, ainsi qu’au DH, irrégulier et anti-traditionnel dès son début.

    En Loges dites « régulières » (la Grande Loge Unie d’Angleterre se ridiculise elle-même en reconnaissant env. 100 obédiences aux États-Unis mais, par exemple, en France pas la GLdF) exemplifient en général l’initiation « virtuelle ». Exemple : un Grand Officier d’une Grande Loge « régulière » en un pays européen occidental me disait il y a quelques mois : « La pureté de rituel n’est pas une valeur de la Franc-Maçonnerie en … . » Au lieu de s’approfondir dans les rituels comme cela devrait se fait au mieux aux Rites britanniques mémorisés, beaucoup de Frères se complaisent à les bricoler sans cesse. Aux instructions des grades on substituent les discours, souvent sans pertinence initiatique.

    Qui est surpris de trouver les comportements « humains, beaucoup trop humains » en une telle Franc-Maçonnerie « dégénérée »?

  • 3
    Fox7ans
    21 avril 2009 à 8h29 / Répondre

    Ce que j’aime chez Génon, c’est qu’on peut toujours trouver une citation pour illustrer son propos…

  • 2
    Gabaon37
    21 avril 2009 à 0h28 / Répondre

    « Nous rappelons que l’adepte est proprement celui qui a atteint la plénitude de l’initiation effective. Certaines écoles ésotériques font cependant une distinction entre ce qu’elles appellent « adepte mineur » et « adepte majeur »; ces expressions doivent alors se comprendre, originellement tout au moins, comme désignant celui qui est parvenu à la perfection, respectivement dans l’ordre des « petits mystères » et dans celui des « grands mystères ».
    (René Guénon, « Aperçus sur l’initiation », page 281)

    C’est ainsi que l’adpte désigne le yogi dans l’hindouisme ou le çufi dans l’islam.
    C’est aussi l’Homme Véritable dans le Taoisme.

  • 1
    Fluo
    20 avril 2009 à 22h30 / Répondre

    Où l’on voit que le terme « adepte » perd dans son éthymologie son sens péjoratif, et qu’il rejoint la notion d »initié »…

La rédaction de commentaires est réservée aux abonnés. Si vous souhaitez rédiger des commentaires, vous devez :

Déjà inscrit(e) ? Connectez-vous