Maison d Armagnac Rodez

La photo maçonnique du dimanche 2 décembre 2018

Publié par Géplu
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dimanche 2 décembre 2018
  • 4
    Jean-Michel Mathonière
    6 décembre 2018 à 10h47 / Répondre

    Le manque de résolution de la photo ne me permet pas de déterminer avec une absolue certitude quel est le second outil représenté avec le compas ; je penche toutefois pour une équerre de dessinateur (renvoyant au métier d’architecte) vue en perspective. Ce qui est conforme dans son principe à ce qui est annoncé dans le texte de présentation. Nous avons donc là, très logiquement, à gauche, le maillet et le ciseau du sculpteur du XVIIe siècle, à droite, l’équerre et le compas de l’architecte-restaurateur du XIXe. C’est un bel hommage, assez typique d’une époque où nombre d’architectes étaient encore proches des artisans, quand ils n’étaient pas eux-mêmes issus des rangs ouvriers.

    Pour ce qui concerne la dimension corporative, il est malheureusement trop fréquent de mettre en opposition radicale la corporation et/ou confrérie du métier (selon les régions, c’est une seule ou deux organisations) avec le compagnonnage, en posant comme fondamentale et centrale la difficulté pour les compagnons d’accéder à la maîtrise — ce qui serait, selon une majorité d’auteurs, la raison même de la naissance et de l’expansion des compagnonnages. En réalité, d’une part, cette opposition radicale a considérablement varié selon les métiers, les époques et les régions, et, d’autre part, quelle que soit sa réalité dans tel ou tel cas particulier, cette opposition ne pouvait pas aboutir à une totale différence car les compagnons itinérants (qui ne se limitaient pas à ceux qui appartenaient à un compagnonnage) étaient obligatoirement membres, le temps de leurs embauches ponctuelles, des communautés ou confréries de métiers auxquelles appartenaient leurs patrons. Il ne faut pas perdre de vue non plus que ces derniers, les maîtres, avaient souvent été membres, durant leur jeunesse, des sociétés compagnonniques. Bref, les frontières étaient poreuses et chaque fois que l’on a la possibilité de bien documenter avec des archives le cas de tel métier, à telle date, dans telle ou telle ville, on apprend vite combien il est essentiel de nuancer… Sur le plan de l’emblématique professionnelle, cela se traduit par l’emploi de tous côtés des compas, équerres et autres outils, sans qu’il soit toujours aisé, avant le début du XIXe siècle, de nettement distinguer entre ce qui relève d’un compagnonnage, d’une confrérie, d’une corporation, voire, à partir des années 1740, d’une loge maçonnique. Au XIXe, l’emploi complémentaire d’autres symboles, compagnonniques ou maçonniques, permet généralement de trancher si ce n’est que les architectes et entrepreneurs, qui emploient naturellement le compas, l’équerre et d’autres outils de construction, restent souvent dans une forme d’ambiguïté, du moins à nos yeux d’obsédés de symbolisme ésotérique.

    Mes amitiés fraternelles à tous.

  • 3
    Michel
    2 décembre 2018 à 22h45 / Répondre

    Je ne veux pas polémiquer avec Yonnel, et je ne suis pas sur de comprendre sa conclusion…
    Je vois des outils pour le bois sur une boiserie…

    Les corporations(composées des maitres exclusivement) avaient un rôle professionnel sous l’ancien régime, vous étiez obligé d’être accepter pour pouvoir exercer(souvent de père en fils), c’est le fameux droit de maitrise à payer (taxe qui servait à remplir les caisses du roi !) Elles furent abolies au moment de la Révolution pour libérer le travail.
    Donc si les boiseries datent de 1857, nous n’avons plus de corporations…

    Et le role de bienfaisance et d’entraide, sous l’ancien régime et donc la renaissance était réalisé par les confréries (bien sur dirigées par les maitres mais elles acceptaient en leur sein les apprentis et les valets ou compagnons) Ces confréries étaient souvent sous la protection du Saint-patron du métier et traduisait une influence ou protection religieuse. On parle des confréries professionnelles, car bien entendu il y avait d’autres types de confréries souvent très religieuse (les pénitents par exemple)

  • 2
    Michel
    2 décembre 2018 à 11h10 / Répondre

    Très belle photo de la maison dite d’Armagnac, qui en faite fut construite par une riche famille dans les affaires et la banque, la famille Daulhou. Maison dont le gros oeuvre fut construit au 16° siècle.
    C’est une maison qui servait d’habitation aux 2 étages supérieur, et le rez de chaussée occupé par des boutiques (très fréquent à cette époque pour apporter des revenus…)

    Le problème c’est que les boiseries dateraient d’une restauration de 1857…
    Au centre on observe le blason de la famille Daulhou entouré de 2 licornes. Qui pourrait être repris à titre décoratif(on l’observe à l’intérieur d’origine)
    Sur les cotés en effet, nous observons des symboles opératifs du Bois.
    A gauche un Maillet en bois courbé avec un ciseau.
    A droite un compas et je dirais une « Plane » très fine, outil servant à racler le bois(je ne visualise pas une rainette). Je ne vois pas la présence d’une équerre, d’autant plus que tous les décors autour sont intacts…

    Si on retient cette date de 1857, c’est possible que ce soit un compagnon Menuisier ou ébéniste qui occupait la boutique. Il aurait affiché sa compétence technique en reproduisant ce blason au centre, et une appartenance opérative sur les cotés.
    Mon analyse est prudente, car ce n’est pas ma région…j’aurais plaisir à lire une analyse de notre ami Jean-Michel M. plus compétent que moi…

  • 1
    yonnel ghernaouti YG,
    2 décembre 2018 à 11h05 / Répondre

    La maison dite d’Armagnac édifiée, durant la première moitié du XVIe siècle, interpeller les passants, et sans doute plus encore le Maçon (ne), qui déambule sur la place de l’Olmet, à Rodez, par l’abondance et la singularité de son décor.
    Son propriétaire, à l’époque était Hugues Daulhou, marchand de moutons originaire du village d’Aulhou, près de Laguiole, qui s’installe place de l’Olmet en 1438, y achetant une maison pour le prix de 304 moutons.
    Les boiseries ornant le rez-de-chaussée doivent être le principal objet de la restauration dirigée par un architecte nommé Loirette – promotion de 1839 de l’école des Beaux-arts de Paris, section architecture – en 1857. D’une formation dans la lignée Viollet-le-Duc, il s’agit, ici, plus de restitution que de restauration.
    Remployant le motif des figures burlesques des contrefiches sur les chapiteaux des pilastres, l’architecte rend hommage à la maison Renaissance et à son commanditaire, disposant son blason sur le vantail central de la porte, place de l’Olmet. Ce portail s’accompagne des figures stéréotypées du sculpteur et du maçon, représentés en portraits sur les vantaux latéraux du portail, accompagnés respectivement du ciseau et du compas, entourant le blason d’Hugues Daulhou, commanditaire de la maison Renaissance.
    Gardons à l’esprit qu’à la Renaissance, les corporations étaient aussi des sociétés de bienfaisance et d’entraide… et de l’humanisme de la Renaissance aux Lumières du XVIIIe siècle…

    frat

    yonnel

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