CESE Euthanasie 100418

le CESE et la fin de vie

Publié par Géplu
Dans Divers

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mercredi 18 avril 2018
  • 10
    Peter Bu
    23 avril 2018 à 9h30 / Répondre

    Hasard de calendrier :
    Le Quotidien du Médecin du 18-4-18 : « Environ « 311 000 personnes requièrent un accompagnement palliatif par an, soit 60 % des situations de fin de vie. Or 75 % courent le risque d’une insuffisance de soins palliatifs », a rappelé le Dr Anne de la Tour, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP). Pourquoi ? « Parce que les moyens ne sont pas encore arrivés » depuis la loi de 1999, s’indigne-t-elle.

    Les opposants à la sédation profonde menant à la mort expriment une « volonté de trouver des alternatives pour répondre à la souffrance réfractaire », donc admettent que ces moyens n’existent pas. Ils cherchent aussi comment « les médecins peuvent passer outre les directives anticipées contraignantes », c’est à dire la volonté clairement exprimée des patients.

    « En revanche le Pr d’éthique Emmanuel Hirsch estime que le statu quo n’est pas tenable, la loi Leonetti-Claeys, « de compromission », étant trop ambiguë. À titre personnel opposé à l’euthanasie, il estime néanmoins la société assez mature pour « ne pas verser dans un tout euthanasique, si demain passe une loi qui y serait favorable, avec des encadrements précis ».

    Personne n’a envie d’un régime qui déciderait comme bon lui semble de le tuer. Mais peut-on souhaiter une médecine qui refuse de tenir compte de la réalité de la souffrance extrême et de la volonté des patients qui souhaitent l’abréger?

  • 9
    Peter Bu
    22 avril 2018 à 12h24 / Répondre

    Chicon demande:  » S’il existe une loi sur la fin de vie (Loi Leonetti) pourquoi en recréer une autre ».
    Pour deux raisons: d’une part, la Loi Leonetti ne va pas jusqu’au bout des questions abordées et les médecins demandent qu’elle soit précisée, voire développée.
    D’autre part, la Loi Leonetti reste peu connue du public, et même du « corps soignant », elle est assez peu utilisée.
    La Loi Leonetti est fondée sur une double conviction :
    – la médecine peut faire disparaître toutes les douleurs, ce qui n’est pas le cas,
    – la vie mérite et/ou doit être vécue jusqu’à sa fin « naturelle » même si on n’en est plus conscient (ce qui peut relever d’une conviction religieuse qui n’est pas partagée par tout le monde).
    Elle ignore délibérément le fait que dans ces conditions des milliers d’humains préfèrent abréger leur existence.
    A part cela, le sujet nécessite une poursuite de réflexions pour des raisons qui sont extrêmement dangereuses mais qui, un jour, pourraient imposer, avec brutalité, à nos sociétés des solutions draconiennes. « Mieux vaut prévenir que guérir. »
    Je pense aux coûts des soins palliatifs, consacrés aux patients dont les médecins connaissent avec une quasi-certitude la date très proche de décès. Le plus souvent il s’agit de la dernière semaine de leur vie. (Les statistiques des dépenses de la Sécurité sociale en attestent.) Faut-il y consacrer des moyens humains et matériels qui font défaut ailleurs ? Notre société n’est pas (encore) devant un tel choix, et ne le sera pas avant longtemps si elle réussit à mieux redistribuer les richesses produites (avec les Trump, Macron, Poutin, May et autres Goldman Sachs, elle n’en prend pas le chemin). Cependant, cette question est posée et il vaut mieux de consacrer du temps à la recherche des réponses humainement acceptables.
    Puis-je vous rappeler le superbe film japonais de Shōhei Imamura « La Ballade de Narayama », adapté de la nouvelle de Shichirō Fukazawa, qui a obtenu la « Palme d’or » au festival de Cannes 1983 ?
    « L’action se déroule au Japon, dans un village pauvre et isolé vers 1860. La coutume ubasute veut que les habitants arrivant à l’âge de 70 ans s’en aillent, aidés par leur fils aîné, mourir volontairement au sommet de Narayama, « la montagne aux chênes ». C’est là que se rassemblent les âmes des morts. Ainsi les vieux laissent-ils leur part de nourriture à la nouvelle génération qui sans cela survivrait difficilement.» https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ballade_de_Narayama_(film,_1983) (Le texte est ici légèrement modifié).
    Pour certains mourants, demander une aide médicale au suicide sans douleur est le dernier moyen de contribuer positivement à la vie de la société… !
    Enfin, nous ne sommes pas sur cette terre depuis toujours, nous n’y sommes pas pour toujours. La vie est formidable (le plus souvent) mais pourquoi dramatiser notre mort au-delà du « raisonnable »?

  • 7
    Peter Bu
    21 avril 2018 à 21h16 / Répondre

    Je suis surpris par la légèreté de propos sur un sujet aussi grave qui nous concerne tous – enfin, tous ceux qui ne croient pas pouvoir vivre ici-bas éternellement.

    Vous ne le savez peut-être pas mais plusieurs obédiences maçonniques françaises ont des commissions de bioéthique qui étudient, entre autre, la problématique du suicide médicalement assisté. Si vous n’avez pas envie de lire les réflexions de la CESE, consultez celles des francs-maçons. En France, le GODF a contribué aux travaux de Jean Leonetti qui a formulé la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie.

    A part cela, faites-vous plaisir et voyez le film « Invasions barbares » de Denys Arcand qui traite ce sujet d’une façon inspirée.

    Les lois autorisant le suicide médicalement assisté en Suisse, en Belgique – d’une certaine façon aussi en France même si les règles le concernant ne sont pas explicites, valables pour tous, appliquées de la même manière partout – ces lois n’imposent jamais à personne d’y avoir recours. Comme pour tout suicide, même à l’hôpital, la décision relève uniquement du patient.

    Les médecins sont obligés de suivre des procédures compliquées pour s’assurer que la patient exprime cette demande librement, sans aucune contrainte. Ou bien, s’il n’est plus en mesure de l’exprimer mais l’a auparavant consigné dans un document, ils doivent s’assurer de son authenticité.

    • 8
      Chicon
      22 avril 2018 à 9h43 / Répondre

      @ pêter bi – S’il existe une loi sur la fin de vie (loi leonetti) pourquoi en recréer une autre d’où les réunions du CESE ?

  • 6
    Vigneron
    21 avril 2018 à 12h17 / Répondre

    « une sédation profonde expressément létale » c’est à ma connaissance une bonne cuite a la Vodka ou au Rhum.

  • 2
    Chicon
    20 avril 2018 à 11h44 / Répondre

    Le CESE fait partie des « machins » permanents de la République, qui coûtent cher et au final ne servent à rien. Il est question de le supprimer, on n’en mourra pas ….

    • 3
      Peter Bu
      20 avril 2018 à 17h11 / Répondre

      … quand on lui montre la lune, il regarde le doigt.

      • 4
        Chicon
        21 avril 2018 à 9h44 / Répondre

        Je n’admets pas que des tiers regardent de pres comment on doit me liquider, pendant de longues séances aussi indecentes qu’inutiles.Qu’est ce que les francs maçons ont a voir dans ces suicides-obligés : absolument rien.

      • 5
        Aumont
        21 avril 2018 à 12h03 / Répondre

        En Belgique existe déja le suicide-assisté. Quelle belle invention. Une de mes relations de 80ans fait une hemorrhagie cerebrale appellèe pieusement un AVC. Pas de chance il survit : on meurt tout de suite ou on est sauvé. Apres une semaine en vie mais sans soin il meurt. En France ou l’aurait caliné et maintenu en vie. C’est une variante du suicide-assisté applicable aux vieux, autant d’economie. En Allemagne, un de mes amis du meme age, bouffé grave de l’intérieur par un cancer, est parti doucement en refusant tout soin.
        Conclusion: laissez les gens mourir mais ne décidez pas à leur place. On va créer une usine-a-gaz administrative et irresponsabilisante comme on sait bien le faire en France

  • 1
    Pete Bu
    19 avril 2018 à 22h18 / Répondre

    Il est intéressant de voir le détail des votes, très orientés politiquement: http://www.lecese.fr/travaux-publies/fin-de-vie-la-france-l-heure-des-choix Il est d’autant plus surprenant que la Conseil ait accepté ce texte par une large majorité.
    Les commentaires des églises sont évidemment négatives. Curieusement l’auteur de la Loi sur la fin de vie, Jean Leonetti, est « consterné ».
    Je serai « consterné » si on continue à nier aux personnes malades, au seuil de la vie, sans aucune perspective de guérison, le droit de quitter ce monde sans prolonger leurs souffrances qui peuvent être terribles.
    L’euthanasie est un sujet complexe et, compte tenu de l’histoire, dangereux. Je veux, pour moi, la possibilité de « mourir dans la dignité » mais je ne voudrais imposer mon point de vue à personne.
    Cependant, j’ai du mal à supporter que l’on traite presque toujours cette question par le prisme des idéologies et autres préjugés, sans penser aux êtres concrets que nous sommes.
    Et je suis agacé que l’on en parle dans le vide, comme si les gens ne se tuaient pas par milliers de façons plus violentes l’une que l’autre, comme s’il n’y avait pas de crimes, ni de guerres avec leur lots de tortures et d’assassinats de masse. Pourquoi supporter ces horreurs mais être révolté par l’idée qu’un médecin aide son malade qui le demande à abréger ses souffrances?

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