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Géplu.
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Pour le fun, les signataires de la patente Morin,
• Chaillon de Jonville, Substitut Général de l’Ordre, Vénérable de la première loge en France appelée Saint-Antoine, Chef des grades éminents, Commandeur et Sublime Prince du Royal Secret, etc, etc., etc.
• Le Frère Prince de Rohan, Maître de la Grande Loge l’Intelligence, Souverain Prince de la Maçonnerie, etc.
• La Corne, Substitut du Grand Maître, Respectable Député Maître de la Trinité, Grand Élu Parfait et Prince Maçon, etc.
• Maximilien de Saint-Simon, Premier Surveillant, Grand Élu, Parfait, Chevalier et Prince Maçon, etc.
• Savalette de Buckeley, Grand Garde des Sceaux, Grand Élu, Parfait, Chevalier et Prince Maçon, etc.
• Topin, Grand Ambassadeur de sa S. H. [Serene Highness, Altesse Sérénissime], Grand Élu, Parfait Maître, Chevalier et Prince Maçon, etc.
• Comte de Choiseul, R. W. [Respectable Vénérable] Maître de la Loge des Enfants de la Gloire, Grand Élu, Parfait Maître Chevalier et Prince Maçon, etc.
• Boucher de Lenoncourt, Respectable Vénérable Maître de la Loge de la Vertu, Grand Élu, Parfait Maître et Prince Maçon, etc.
• Brest de la Chaussée, Respectable Vénérable Maître de la Loge de l’Exactitude, Grand Élu, Parfait Maître, Chevalier et Prince Maçon, etc.
Par ordre de la Grande Loge, aussi signé :
Daubertin, Grand Élu Parfait Maître, Chevalier et Prince Maçon, etc., Respectable Vénérable Maître de la Loge de Saint-Alphonse, Grand Secrétaire de la Grande Loge et Sublime Conseil des Princes Maçons en France, etc… Bordeaux.
Des princes maçons à foison mai un seul Sublime Prince du Royal Secret.
« Prince Maçon » est une référence au degré de Prince de Jérusalem. Un seul SPRS… d’après la Patente, Morin n’est donc pas encore revêtu du grade ultime. Il est donc très probable que la mention concernant Chaillon de Jonville a été introduite à l’occasion d’une copie. Dans le prochain numéro d’Heredom, je publie une transcription de la copie (en anglais, accompagnée des Constitutions de 1762) de 1768, de la main de Moses Michael Hays, à laquelle remonte (à ma connaissance) toutes les copies connues (il serait intérssant de retrouver une copie de la « filiation Augustin Prevost »). Un fait amusant: la Loge La Bonne Intelligence est devenue The Good Intelligence Lodge, puis The Gd Intelligence Lodge, puis The Grand Intelligence Lodge, puis La Grande Loge L’Intelligence, montrant comment copies et (re)traductions successives peuvent conduire à des résultats insoupçonnés. Excellente journée à tous!
#2 : Merci, Michel, de ton appréciation. Je ne suis pas certain que la signature S.P.R.S. signifie que son signataire connaissait nécessairement le grade en question! Je pense comme toi que le grade fut inventé et écrit à Saint-Domingue par un Morin qui avait peut-être assisté au grade de K.M. en Ecosse.
Nous connaissons bien, toi et moi, les ajouts de Goblet que nos rituels actuels contiennent encore, notamment la grotte où résonnent les voix des prophètes du passé (véritables ou imaginaires). On aime ou on n’aime pas ! Je les écoute toujours avec une douce tendresse.
Je n’apprécie pas toujours, loin de là, les innovations de Goblet, mais je trouve qu’au 32e il a eu l’excellente idée de ne pas toucher à la scène du camp et des voyages, proche des textes de Morin et Francken, se contentant d’ajouter un deuxième tableau avec les très beaux textes des prophètes dans la « grotte ». Pour le diplôme de Bouillon il se peut effectivement qu’ils aient eu par Louis Armand Constantin la connaissance, si pas du grade lui-même, du moins de son existence et qu’ils s’en soient « auto-revêtus ». Un autre argument, relatif cette fois à la Patente de Morin, est que la mention SPRS ne figure pas dans la titulature, qui s’arrête au GIGE, de Chaillon de Jonville sur des diplômes qu’il a signés peu avant ou après la Patente. Excellente journée!
Un grand merci, Pierre, pour ces commentaires éclairés à propos d’un degré aussi beau que mystérieux, bien entendu dans sa version princeps, sans tenir compte des enrichissements ultérieurs aux XIXe et XXe siècles. J’ai lu et relu la « démonstration » par André Kervella de l’attribution du SPRS à George Keith: je n’ai jamais compris comment il pouvait arriver à cette conclusion. Ma conviction est que Morin a découvert, lors de son séjour forcé en Angleterre (avec petit voyage en Ecosse) en 1762, le Royal Arch et le Knight of Malta, et qu’il a conçu le SPRS en s’inspirant d’éléments constitutifs de ces deux rituels: les bannières, les polygones, l’orle (le dessin au centre), et bien entendu le voyage en Méditerrannée. Nul besoin de supposer que le SPRS a été conçu en France pour expliquer sa mention à Bouillon en 1785: d’une part, un Rohan a été gouverneur de Saint-Domingue et a pu recevoir le degré avant son retour en France. D’autre part, Morin a pu le transmettre durant son séjour en France en 1765. Pour ce qui est de l’établissement définitif de Morin à Kingston, je pense qu’il ne date que de 1770, après le tremblement de terre du 3 juin (deux jours après le diplôme de Menessier de Boissy). Je ne serais pas étonné d’apprendre (mais comment?) que l’original de la Patente ait été détruit ce jour-là. Excellente journée!
Pour la petite histoire, Raoul Berteaux possédait un mandala tibétain qu’il avait ramené d’un voyage au Népal. Il me l’a montré dans son bureau en dissertant longuement sur les similitude du tableau du 32° avec les mandalas en général et le sien en particulier. Berteaux détestait les ajouts de Goblet au REAA et n’a eu de cesse qu’il ait supprimé les degrés ajoutés par lui. Il a cependant conservé les ajouts du 32° (les prophètes, dont les tableaux d’origine, sauf celui du Christ, trop sulpicien, sont exposés RR).
Bravo pour ce remarquable travail!