Un autre Breivik peut-il sortir de nos rangs?

Publié par Jiri Pragman
Dans Divers

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mardi 23 août 2011
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  • 23
    fluo
    24 août 2011 à 22h41 / Répondre

    A mon avis, deux conditions s’offrent pour qu’une telle personne puisse passer les boules blanches : soit quelqu’un de sincère qui ensuite pète un boulon, soit un dissimulateur. Fi de grandes démonstrations, à mon très humble avis, la réponse à ta question, Jiri, est oui. L’homme n’est pas infaillible, et on voit malheureusement au quotidien des gens jusqu’alors d’une grande respectabilité basculer de l’autre côté de la barrière. Maçon ou pas, Breivik n’est pas un cas isolé…

  • 22
    patar
    24 août 2011 à 22h12 / Répondre

    @ flupke: juste

  • 21
    Flupke
    24 août 2011 à 14h06 / Répondre

    Il me semble que c’est Jean Mourgues qui dans l’un de ses livres interpellait en disant :

    Que sait un homme d’un autre homme ?

    J’ajouterai même après l’avoir fréquenté longtemps, alors seulement après les diverses enquêtes ???

    Cela incite à pas mal d’humilité !

  • 20
    jcmh
    24 août 2011 à 10h51 / Répondre

    Ne pas perdre de vue que n’importe qui, sous le bandeau, donc dans les conditions que l’on connaît, met en place des mécanismes de défense qui peuvent ne pas rendre compte de sa personnalité réelle. Cela explique que cette pratique dite du « passage sous le bandeau » avant le « boulage » est inconnue dans les Rites anglo-saxons.

  • 19
    dje992
    24 août 2011 à 10h26 / Répondre

    @ chris

    J’espère ne pas avoir choqué avec le terme « imbécile », mais j’ai du me rabatttre sur ce mot car aucun autre ne me vient à l’esprit.
    Je ne préfère pas réagir sur le passage avec les innocent et la prison, hors de propos selon moi.

    Comment aurai-je réagi si j’avais été blackboulé? De la déception c’est une certitude. Une remise en question aurait bien évidemment été envisagée afin de comprendre ce qui chez moi aurait bien pu rebouter la loge. Et puis la vie continue…

    Je reconnais que mon raisonnement peut paraitre très abrupte. Toutefois je pense qu’il est toujours beaucoup plus facile de dire oui que de dire non. Etre père, dit-on, c’est savoir aussi frustrer son enfant en lui disant « non ». Il en va de même je pense en maçonnerie. On ne peux pas regretter ce que l’on ne connaît pas donc même si c’est difficile, je préfère voter non si je ne suis pas certain du candidat après le bandeau.
    Je pense que la Franc Maçonnerie souffre d’une volonté de trop grande ouverture vers le profane et que les principales obédiences (je suis membre du G.O.) se sont fourvoyées dans leur course à l’effectif. Pour gonfler les effectifs ou par peur de décevoir le parrain, NOUS avons initié tout un tas de personnes qui n’ont jamais vraiment eu de véritable vie maçonnique. Quand je parle « d’imbécile », je fais références aux personnes dont on n’entend plus parler sitôt après l’initiation, aux politiques qui n’ont un parcours en loge que le temps de se faire élire maire (par exemple). C’est de cela qu’il faut se protéger.
    J’ai entendu un maitre dire : « Après tout qui suis-je pour juger un profanne; on m’a bien laissé ma chance à moi. » ce à quoi il a été répondu (et pas par moi) : « Dans ce cas arrêtons les enquêtes, le bandeau et initions tous ceux qui frappent à la porte du temple sans formalités. »

    J’épère avoir pu par ce roman (désolé de la longueur de la réponse) exprimer plus clairement ma pensée

  • 18
    chris
    24 août 2011 à 0h44 / Répondre

    @dje992 :

    « qu’il est préférable de se tromper en refusant un candidat qui serait devenu un « grand » initié, plutôt que de prendre le risque d’initier un « imbécile »….d’autres pensent qu’il vaut mieux mettre en prison un innocent que relacher un meurtrier…qu’en penser?
    « ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons » V.H.
    je trouve ton raisonnement un peu trop abrupte…comment aurais tu réagit si toi, tu avait fait partie des candidats refusés? Que serais tu aujourd’hui? D’accord avec le fait qu’il faut veiller à qui entre, mais pas dans l’optique d’avoir peur des « imbéciles »…

  • 17
    Christophe
    23 août 2011 à 22h01 / Répondre

    D’après ce qu’on en dit, ce Breivik aurait été maçon pendant 4 années et n’aurait assisté au total qu’à 4 tenues ?

    Bon, je ne vais pas aller porter de jugement intempestif sur les pratiques de l’obédience « régulière » (paraît-il), très reconnue par Londres et les USA, et très exclusivement chrétienne de Norvège, mais pour commencer, si on n’accordait pas le grade de maître à quelqu’un qui ne vient jamais, ça pourrait peut-être aider, moi je dis.

    Mais d’un autre côté, en face d’un pareil pervers, on ne peut guère leur reprocher de n’avoir rien vu venir.
    Nos filtres ne seront jamais fiables à 100%:
    Je me souviens avoir, il y a une vingtaine d’années, donné un avis très favorable, comme les deux autres enquêteurs, après une enquête aussi approfondie que j’avais pu, à un banquier qui le jour de son passage sous le bandeau s’est retrouvé sous les verrous pour blanchiment d’argent d’origine douteuse!

  • 16
    luciole
    23 août 2011 à 21h45 / Répondre

    Nous devrions nous souvenir du sort d »H.! Cela dit rien ne permettait de penser surtout dans un pays scandinave que pareil cinglé existait. Plus que jamais la vigilance s »impose,sera t-elle suffisante…

  • 15
    jcmh
    23 août 2011 à 18h50 / Répondre

    @Polybe
    J’ai cru que tu parlais de ma Loge: en effet, nous avons eu récemment le même cas que celui que tu mentionnes. Mot pour mot, c’est une situation parfaitement à l’identique. Evidemment, cela nous interpelle, on voudrait comprendre mais on n’y arrive pas…. Je crois qu’un être humain peut très bien cacher l’hypertrophie de son ego et ne se révéler que tardivement. Cela me fait peur, je l’avoue. Je crois que certains d’entre nous demeurent dans le culte du moi mais cachent longtemps leur jeu. Hélas… Ceci dit, entre les incidents de parcours comme toi et moi en avons vécu, c’est triste, certes, mais cela reste du pisson de matou à côté de notre fou norvégien!

  • 14
    Polybe
    23 août 2011 à 16h48 / Répondre

    Et tout ne se passe pas au moment de l’initiation ! J’ai connu un frère que trois enquêtes avaient présenté comme un phénix, le type même du maçon sage, humble et généreux. Le passage sous le bandeau avait confirmé le jugement (et, chez nous, ce n’était pas une formalité). L’apprentissage nous a convaincus de la sûreté de notre choix. Puis le compagnon s’est montré exemplaire pendant un an. Dès l’élévation, nous avons déchanté. Le nouveau maître s’est révélé agressif, égocentrique, pervers, dévastateur. Nous avons dû le virer, la loge commençait à se trouver en péril… On ne peut jamais être sûr de rien. Certains attendent même d’être GM avant de casser la baraque.

    Je crois que l’épreuve du bandeau est très utile, lorsqu’elle est pratiquée dans les règles. Mais ni elle ni les enquêtes ne sont des assurances à 100%. Les chirurgiens parlent du cas sur dix mille, dans l’évaluation du risque. Avec notre fou norvégien, nous avons notre cas sur dix millions. Je suis peut-être optimiste, mais je pense que la franc-maçonnerie court peu de risques d’engendrer un nouveau monstre de ce calibre avant trois siècles.

  • 13
    STOLKIN
    23 août 2011 à 12h10 / Répondre

    Pour le point 9 de Jiri , tout à fait d’accord. Cela arrive, c’est un fait.
    Autre point difficile se trouve au niveau du co-parainnage. Il arrive que la loge n’est plus bien équilibrée, par un sur-recrutement dans un certain secteur de la société profane. Elle perd sa diversité. On parle de « loge de fonctionnaires » , « loge d’enseignants » , etc. A un certain moment tout le monde faisant confiance à tout le monde , les critères de recrutement deviennent moins strictes. Initier son patron… , initier son proche collaborateur…, va plus facilement. Je crois que c’est au V M de diriger un peu la politique de recrutement de son Atelier, et se porter garant d’un recrutement à visage de la cité.

  • 12
    jcmh
    23 août 2011 à 10h44 / Répondre

    @Philippe
    Oui, il est dit effectivement que, l’initiation passée, on demeure maçon. On ne peut pas « désinitier » quelqu’un! Les Anglo-Saxons ont coutume de dire « once a mason, always a mason ». La raison est que la Maçonnerie est un ordre et non une association. La source en est l’ordination sacerdotale: « Tu es prêtre pour l’éternité selon Melchisedech » (réf. vétérotestamentaire); un prêtre, même voleur, violeur et pédophile, demeure prêtre même s’il est mis au ban de l’Eglise. Le salaud Norvégien, s’il est réintégré (ce qu’on ne saurait concevoir!!) ne serait pas réinitié.
    @Jiri
    Il est des Loges continentales qui procèdent comme la Maçonnerie anglo-saxonne: pas de passage sous le bandeau, mais un interrogatoire les yeux non recouverts, devant une commission sur les parvis. D’autres encore (dont celle à laquelle j’ai appartenu pendant 10 ans avant de changer d’Obédience) pratiquent un « passage sous le bandeau » très rapide, entre les colonnes, le soir même de l’initiation, comme une pure formalité de très brève durée où on demande au candidat de décliner son identité, de nommer le parrain qui doit confirmer son engagement, et où il est demandé au candidat s’il persiste dans sa démarche et si sa conjointe est au courant de sa démarche. A cette dernière question il m’est arrivé d’entendre « non, c’est mon jardin secret ». Le candidat est alors ramené sur les parvis et la Loge procède le soir-même à l’initiation.
    Quant au cabinet de réflexion,il n’existe à l’échelle mondiale, que une minorité de Rites, notamment dans les Loges qui travaillent en bleu au REAA ou au RF. C’est ainsi que le RER donne l’épreuve de la terre au cours de l’un des trois voyages, considérant le cabinet de réflexion à la manière anglo-saxonne, comme une « chambre séparée » où le candidat est « convenablement préparé » et que dans les Rites anglo-saxons (Emulation, York, Stability, Standard, Logic, Bristol, etc.) les épreuves par les éléments n’existent pas.

  • 11
    dje992
    23 août 2011 à 10h21 / Répondre

    Il n’est jamais facile de refuser l’accès à un profane.
    Ce choix m’a été donné dernièrement et j’avoue qu’après avoir émis mon refus, j’ai eu un pincement au cœur vis à vis du parrain. Comment allait-il réussir à passer outre sa déception et informer le profane que la loge dans son « infinie sagesse » ne voulait pas de lui sur ses colonnes?
    La loge dont je suis membre est plutôt petite en effectif et il n’est pas faux de dire que la tentation d’avoir un membre de plus afin d’avoir un effectif suffisant pour pouvoir ouvrir les travaux sans devoir « jongler entre les plateaux » (schématiquement parlant bien sur) est forte.
    De plus la location du temple ne prend pas en compte le nombre exact de frères dans l’atelier mais fonctionne par palier. Du coup, grimper en effectif, permet aussi à une loge comme la mienne de pouvoir respirer financièrement parlant, ce qui n’est pas toujours le cas (le Frère trésorier s’arrache le peu de cheveux qui lui reste…)

    Il faut savoir raison garder et toujours penser au bien de l’atelier : selon moi je penser qu’il est préférable de se tromper en refusant un candidat qui serait devenu un « grand » initié, plutôt que de prendre le risque d’initier un « imbécile »

  • 10
    Philippe (pas le précédent mais l''antépénultième)
    23 août 2011 à 9h48 / Répondre

    Le passage sous le bandeau est une véritable épreuve. Je rejoins le témoignage de Mercadier.
    La maçonnerie est comme la vie: subjective et aléatoire. La désirer absolue ou objective est une douce utopie qui peut nous mener à un ‘ordre absolu de droit divin’.Les Fouquier Tainville peuvent aussi tout gâcher par excès de zèle. Je crois qu’un interrogatoire sous le bandeau est un art qui ne doit pas être pris à la légère. C’est une première échographie de bébé en gestation…. L’échographie est un métier et un art.

    Ce terroriste m’a beaucoup perturbé pendant les vacances. Beaucoup de questions se sont bousculées quotidiennement et retrouver mes frères pendant les vacances fut très important pour moi.
    Comme dit un de mes parrains: « la maçonnerie a aussi des cons comme dans la vie profane…juste un peu moins au m2 ».

    Nous ne sommes que des hommes et devons accepter l’aléatoire des vies qui constituent nos loges.
    Dans le cas de Breivik, nous touchons le fond ou plus exactement, nous frôlons avec les extrêmes. Mais ne soyons pas dupes, nous connaissons de près ou de loin, des frères qui ont été éjecté de force après avoir pris connaissance de sa vie profane. Je rends hommage à la justice maçonnique.

    Nous connaissons des frères à qui une confiance était totale jusqu’à ce qu’on ne les condamne civilement.Et pour seulement s’en rendre compte après ou bien après pour certains. Nous ne sommes pas à l’abri de la manipulation de certains.

    Il y a beaucoup d’amour dans les loges (toutes proportions gardées). Ne dit-on pas « l’amour rend aveugle? ».
    L’émotion ne doit pas oublier la raison, mais chercher l’équilibre est parfois difficile.

    Nous ne sommes que des hommes. Il n’y a rien de divin en maçonnerie. On s’évertue à nous parfaire. Si nous étions tous parfaits d’emblée, nous serions des gens inquiétants.

    Et aussi, combien d’initiations ratées devons-nous dénombrer? Ne dit-on pas qu’on est maçon pour la vie une fois l’initiation passée? L’échec fait partie de la vie maçonnique. Il est porteur de beaucoup de chose.

    Sinon, chouette article Jiri. Merci.

  • 9
    avallesancta
    23 août 2011 à 9h32 / Répondre

    En réalité, le vrai filtre est celui qui fait que l’on émette en loge et dans l’Ordre des pensées à l’exact opposées de celle d’un extrémiste comme Breivik. Je ne vois rien d’autres qui puissent nous garantir de telles erreurs de jugement dans le recrutement et dans l’évol

  • 8
    Jiri Pragman
    23 août 2011 à 9h32 / Répondre

    La remarque sur le nombre ne portait pas sur la Loge de Breivik. J’ai connu des Loges « indépendantes » qui peinaient à disposer du nombre de Maîtres nécessaires pour travailler. La tentation pourrait exister d’initier davantage et de faire passer rapidement à la Maîtrise pour éviter ce problème.

  • 7
    Flupke
    23 août 2011 à 9h30 / Répondre

    Problème d’effectif faible générant un recrutement peu regardant ?

    Oui mais la loge de Breivik n’a-t-elle pas autour de 800 membres ?

    Problème d’effectifs inexistant ! à moins que ce renseignement ne soit faux.

    Par ailleurs financièrement un problème d’effectif n’existe que si la quote-part des frais est calculé par loge dans l’obédience et non par membre.
    Si les frais sont établis par membre comme au GODF que l’on soit 7, 21 ou 800 …. n’a pas d’influence sur les capitations individuelles.
    Être membre d’une loge de sept ne serait pas plus onéreux au GODF qu’être dans une loge de 800 (si cela existait!!!!).

  • 6
    Jiri Pragman
    23 août 2011 à 9h16 / Répondre

    Effectivement, j’ai péché à mon tour par un excès de vision belgo-française. Par ailleurs, en ce qui concerne le bandeau, il peut être perçu différemment selon les lieux. En certains endroits, le bandeau n’est qu’une formalité; dans d’autres, il s’agit d’une véritable « épreuve » et certains candidats ne franchissent pas ce cap.

  • 5
    Mercadier
    23 août 2011 à 8h31 / Répondre

    Mon cher Jiri,

    Je te ferai remarquer que le passage sous le bandeau largement répandu au sein de la Maçonnerie continentale n’existe pas dans le monde anglo-saxon où l’on a toujours privilégié la méthode des enquêtes…

    Pour ma part, le passage sous le bandeau ne garantit rien et pour en avoir été témoin permet, hélas, à certains Frères de se transformer pendant quelques minutes en Fouquier Tainville de sous-préfecture…..

  • 4
    Jiri Pragman
    23 août 2011 à 6h54 / Répondre

    Je poursuis. Des filtres peuvent-ils être défectueux? Des problèmes qui pourraient se poser:

    • des enquêteurs ou la Loge ne voudraient pas se prononcer négativement parce qu’ils ne veulent pas « blesser » les Parrains (ou estiment que, malgré leurs réserves, ils doivent leur faire confiance)
    • une Loge nouvelle (ou en régression) pourrait être moins regardante pour maintenir ou accroître le nombre de membres (note: c’est un problème qui a déjà été évoqué mais que je n’ai pas rencontré personnellement).
  • 3
    Flupke
    23 août 2011 à 2h29 / Répondre

    Que dire de plus ?
    Il n’y a en effet aucune garantie. Le risque (ou la chance) zéro n’existe pas dans les comportements humains négatifs (ou positifs)

  • 2
    Kalilooela
    23 août 2011 à 0h41 / Répondre

    +1 Jiri

  • 1
    jcmh
    22 août 2011 à 23h35 / Répondre

    Tous ces filtres sont bien réels à l’exception des Loges où des profanes sont faits maçons à vue (to make a mason at sight).

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