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Géplu.
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Qu’il me soit permis de revenir ici sur Pierre Dac, cité parmi les honorés du jour.
J’espère qu’il n’est point besoin ici de présenter Pierre Dac, même si, le temps faisant son œuvre, son nom parlera davantage aux plus anciens plutôt qu’aux plus jeunes.
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Au-delà de l’humoriste, et du franc-maçon, qu’il fût, je crois utile de rappeler qu’il fût aussi résistant, qu’il a rejoint Londres après moultes difficultés, deux évasions notamment, et après avoir goûté au charme des prisons franquistes.
A Londres, il est tout de suite intégré à l’équipe radiophonique de l’émission « Les Français parlent aux Français ».
A cet égard, il est l’auteur d’un livre « Un Français libre à Londres en guerre », (édition Libretto, octobre 2020; première édition en 1972) dans lequel il relate son expérience de ces années-là.
Dans un duel à distance, puisque sur les ondes, il s’opposait notamment et très fréquemment au journaliste notablement collabo Philippe Henriot.
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Il le relate ainsi dans son livre. en deux petits paragraphes plein de saveur, que je ne résiste pas à vous soumettre, titres des paragraphes inclus:
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BOOMERANG OU MON CHOC EN RETOUR AVEC PHILIPPE HENRIOT
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Vers la mi-mai de l’an de guerre 1944, Jacques Duquesne, à la « french section » de la B.B.C., me prit à part (…):
– Malgré tout ce qu’on peut dire et en dépit de tout ce qu’on peut faire, on ne parvient pas à venir à bout de Philippe Henriot. (…). Rien n’y fait, rien ne l’arrête. Il n’y a guère plus que vous à présent, pour essayer de le contrer et pour tenter de le contenir (…).
– Merci du cadeau, lui répondis-je. Du cadeau empoisonné (…). Je vous demande un quart d’heure de réflexion.
(…).
De deux choses l’une, me dis-je: où j’essuie un échec et je passe pour un con verbal (…), ou je réussis et on arrête ma femme, ce qui est, pour moi comme pour elle, d’importance majeure et capitale. (…).
Très peu de temps après cet entretien, (…) Philippe Henriot me tendit une de ces perches, mais alors là, une de ces perches de derrière la girafe, que je m’empressai de saisir au vol des ondes.
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BAGATELLES SUR UN TOMBEAU
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Monsieur Henriot s’obstine,
Monsieur Henriot est buté,
Monsieur Henriot ne veut, absolument pas parler des Allemands (…),
C’est entendu, Monsieur Henriot, en vertu de votre théorie radicale nationale-socialiste, et de vos principes de même ordre, en tant que Juif, je ne suis pas français.
(…). Dans le laïus que vous m’avez tout récemment consacré, vous vous écriez notamment: « Mais où nous atteignons les cimes du comique, c’est quand notre Dac prend la défense de la France! La France qu’est-ce que cela peut bien signifier pour lui? »
Eh bien, Monsieur Henriot (…), je vais vous le dire ce que cela signifie pour moi la France.
Laissez-moi vous rappeler que mes parents (…) et d’autres avant eux, sont originaires du beau pays d’Alsace (…).
Des campagnes napoléoniennes, en passant par celles de Crimée, d’Algérie, de 4870-1871, de 1914-1918, jusqu’à ce jour, on a, dans ma famille, moi y compris – j’en porte personnellement les tracess ma chair et les insignes à la boutonnière – lourdement payé l’impôt de la souffrance, des larmes et du sang. (…).
Puisque vous avez si obligeamment et si complaisamment cité (…), les nom et prénom de mon père et de ma mère, laissez-moi vous dire que vous en avez oublié un: celui de mon frère.
(…).
Si, d’aventure, vos pas vous conduisent du côté du cimetière Montparnasse, entrez par la porte de la rue Froidevaux, tournez à gauche dans l’allée, et à la sixième rangée arrêtez-vous devant la dixième tombe. c’est là que reposent les restes de ce qui fût un beau, brave et joyeux garçon, fauché par un obus allemand, le 8 octobre 1915, aux attaques de Champagne. (…).
Sur la modeste pierre tombale, sous ses nom, prénom, et le numéro de son régiment, on lit cette simple inscription:
MORT POUR LA FRANCE à l’AGE de 28 ans
Sur votre tombe, si toutefois vous en avez une, il y aura aussi une inscription. Elle sera insi libellée:
PHILIPPE HENRIOT
MORT POUR HITLER
Fusillé par les Français.
(…)
Mais qu’est-ce donc qui m’avait ainsi poussé à écrire son épitaphe, alors que j’ignorais totalement le sort fatal qui devait être le sien quelques semaines plus tard?
[Philippe Henriot a été abattu le 28 juin 1944 par un commando de résistants.]
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A l’heure où l’antisémitisme et l’intolérance fusent de toutes parts, en une période pour le moins troublée, et où s’affichent, et s’expriment, tant de gens insignifiants qui croient pourtant être des modèles, il me semblait intéressant de partager quelques instants avec Pierre Dac, et avec ce Pierre Dac-là.
Je me demande si ce titre de paragraphe « Bagatelles sur un tombeau » n’est pas aussi une façon de réagir au livre antisémite de Louis-Ferdinand Céline: Bagatelles pour un massacre. Paru en 1937.
Effectivement nous étions très nombreux pour ce rassemblement du 1er mai 2025. Bien organisé par le GODF et tous Obédiences confondues aux sautoirs, écharpes et bannières colorés
Les agents de la Ville de Paris étaient proches des cortèges pour assurer une surveillance non-interventionniste
Ce qu’on peut déplorer: des Sœurs et Frères ont visiblement oublié que le Père Lachaise est avant tout un cimetière !!
On piétinait les plates-bandes, on passait par dessus les fleurs, on s’essayait sur les tombes et certains commentaires faisaient penser que ce Père Lachaise serait un parc d’attractions !!
Les agents de la Ville de Paris semblaient sidérés par tous ces gens bardés de décors divers, le jour de la Fête du travail et pour se souvenir de la sanglante Commune? Et Tignous dans tout ça et l’attentat de Charlie Hebdo ?
« Le mouvement ouvrier du 19ème siècle ne fut pas exempt de préjugés antijuifs, c’est un fait. Pierre Leroux, fondateur du socialisme, Auguste Blanqui, Pierre-Joseph Proudhon, Jules Guesde, Jules Vallès, Jean Jaurès, ont laissé dans leurs écrits les traces de cet égarement. »
LAURENT jOFFRIN
L’antisémitisme n’est pas de droite ou de gauche, il est, un point c’est tout.
Le fait qu’il émane de telle ou telle tendance n’est en rien une circonstance atténuante.
Quelles que puissent en être la forme, l’expression, ou le simple ressenti actuels, et encore très récemment, on ne peut l’admettre.
Voilà tout. Il en est de même de toute autre manifestation d’intolérance, raciste ou autre.
Même si c’est difficile de s’y tenir, tant il peut être commode d’amalgamer actes et acteurs.