Descartes soupçonné d’être Rosicrucien

Que disent finalement les pamphlets rose-croix, la Fama et la Confessio ? Ils annoncent la fin de l’ordre ancien dominé par la papauté et une ère nouvelle où règneront la raison, la connaissance et la paix.
Leurs buts étaient prophétiques et assez proches du millénarisme d’autrefois.
– Anticiper ou annoncer l’âge d’or, basé sur la connaissance hermétiste et un nouveau savoir, annoncé par les progrès et les Grandes Découvertes du siècle précédent.
– Fonder un nouveau protestantisme sur sol allemand, riche d’un symbolisme retrouvé mais dénué de toute référence papiste (ils sont radicalement antipapistes, surtout la Confessio).

Messianiques, exaltant un christianisme renouvelé, fondamentalement antipapistes, ils annoncent la devise « Novus Ordo Seclorum » (celle qui est inscrite sur sur le sceau des Etats-Unis et le billet d’un dollar!) qui signifie « un nouvel ordre des Ages ». Elle est empruntée à la 4° églogue de Virgile, qui annonce une ère nouvelle et le retour de l’âge d’or (règne de Saturne, roi légendaire du Latium, assimilée à l’âge d’or, et retour de la déesse Astrea-Justice qui avait quitté la terre lors de l’âge de fer pour devenir la constellation de la Vierge.)
C’est en tout cas ce que nous enseignait notre professeur !

A défaut d’âge d’or, ils furent suivis par la guerre de trente ans, la pire qu’ait connue l’Europe centrale avant longtemps.

C’était il y bien longtemps ! J’étais à l’Athénée (Lycée, diriez-vous). Notre professeur de français (de « littérature française », diriez-vous sans doute) nous parlait de René Descartes et nous enseignait, texte en main, le « Discours de la Méthode ». Pour introduire le sujet, il nous fit une ébauche de la biographie de l’auteur. C’est alors que, nous parlant de sa jeunesse militaire, il nous parla de son séjour en Allemagne, de sa découverte des écrits rosicruciens et de ses tentatives infructueuses d’entrer en contact avec cette « fraternité » dont il ne sut jamais si elle était réelle ou imaginaire.

Les manifestes R+, lecture indispensable pour tout Maçon dont l’intérêt porte sur la Maçonnerie.
Il y a une similitude assez troublante entre ces manifestes et les rituels bleus.
Notamment Les Noces qui me paraissent décrire le parcours de la maîtrise.
De même, que tout -R+ et Maçonnerie- soit issue de l’Alchimie, cela semble d’une même troublante évidence.
Qui parcourt les traités d’Alchimie (les bons, pas ceux qui traitent de transmutation physique) ne peut que retrouver les écrits R+ et les rituels maçonniques.
Pas de conclusion hâtive, tout peut être le fruit d’un pur hasard (je ne crois pas au hasard, dieu des athées), cependant rien de l’Alchimie et des textes R+ n’est contraire ou hors du champ maçonnique.
Et pour le dire un peu naïvement, j’adore les textes R+.

Ce n’est pas en 1723 mais en 1623 que les affiches R+C apparurent à Paris.