La peste ou la renaissance ?

Publié par Peter Bu

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dimanche 29 mars 2020
  • 6
    Peter Bu
    30 mars 2020 à 12h34 / Répondre

    Dans une interview avec le journal Libération du 27/3, Edgar Morin constate :
    « Nous passons brusquement d’une civilisation de la mobilité à une obligation d’immobilité. (…) Nous consommions sous l’emprise du consumérisme, c’est-à-dire l’addiction aux produits de qualité médiocre et vertus illusoires, l’incitation à l’apparemment nouveau, à la recherche du ‘plus’ plutôt que du ‘mieux’. Le confinement pourrait être une opportunité de détoxification mentale et physique, qui nous permettrait de sélectionner l’important et rejeter le frivole, le superflu, l’illusoire. »
    Ce jeune homme de 98 ans nous invite donc à réfléchir sur « l’après COVID19 ». L’appel correspondant https://www.hiram.be/les-bienfaits-du-coronavirus a déjà été vu par 20000 lecteurs (dont la plupart des francs-maçons) mais je n’entends toujours aucune réaction des loges et obédiences.
    Pendant ce temps, le Pape occupe le devant de la scène, au profit de l’ immobilité…

  • 5
    Lazare-lag
    29 mars 2020 à 15h02 / Répondre

    Loin de moi l’idée d’en rajouter dans une éventuelle, je cite Peter Bu (in message 3), « polémique sur le caractère laïque de la République », mais j’observe que nous sommes le 29 mars.
    Or, il se trouve que jules Ferry s’est illustré par deux fois en deux 29 mars différents.
    Le 29 mars 1880 il signait des décrets interdisant d’enseignement les Jésuites, le 29 mars 1882 c’était une loi rendant l’enseignement primaire laïque et obligatoire.
    C’est un simple coïncidence calendaire, et nous savons tous que depuis 1880 il s’est passé 140 années. Et que la conception de la Laïcité de ce début de IIIème République et celle d’une Vème République, qui a fêté, bien discrètement d’ailleurs, ses soixante années en octobre 2018, sont fort différentes.

  • 4
    Lazare-lag
    29 mars 2020 à 11h59 / Répondre

    J’apprends à l’instant, au détour d’une conversation téléphonique entre « assignés à résidence », pardon entre confinés, l’existence d’un jeune anthropologue, 46 ans, Frédéric Keck, disciple de Claude-Lévy-Strauss, il lui a consacré deux livres.
    Et surtout, il vient de faire l’objet d’un article, dont on vient de me vanter l’intérêt, dans Télérama , à l’occasion de la sortie (enfin, sortie perturbée ou retardée vu les évènements) de son livre: « Les sentinelles des pandémies, chasseurs de virus et observateurs aux frontières de la Chine », Editions Zones Sensibles, Bruxelles.
    Si j’ai bien compris mon correspondant, il semble s’intéresser très fortement à la gestion sociale post-pandémies. Et, étant universitaire, son livre n’est pas de circonstance, il était prévu de longue date, mais visiblement il semble tomber à pic.
    Il est également l’auteur, en 2010 chez Flammarion, d’un livre intitulé « Un monde grippé ».
    A priori, un auteur à suivre, il semble être un anthropologue spécialiste des pandémies.
    Si cette information peut intéresser ceux qui nous lisent, mais évidemment aussi et en particulier notre F:. Peter Bu, c’est bien volontiers que je fais partager cette pierre bien modeste de ma part, mais que je joins à l’édifice.

  • 3
    Peter Bu
    29 mars 2020 à 11h19 / Répondre

    Avant que ne se déclenche une polémique sur le caractère laïque de la République, puis-je tenter d’éclairer les raisons d’être et le contexte de la référence aux religions du texte du Conseil scientifique ? Je pourrais être contre mais il faut se rendre à l’évidence que beaucoup de nos concitoyens sont croyants.

    Pour voir l’avis du Conseil scientifique, https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/avis_conseil_scientifique_23_mars_2020-2.pdf

    Après 4 premiers chapitres consacrés aux problèmes sanitaires et matériels du confinement, arrivent les chapitres :
    5. Santé psychique : Le Conseil scientifique recommande un appui massif aux initiatives (de soutien psychologique aux populations qui en ont besoin) en cours existantes ou en cours de montage.
    6. Prise en charge des corps des défunts
    7. Accompagnement spirituel : En termes de santé publique, le «soin pastoral est également essentiel dans toute réponse à une crise épidémique. » (Je souligne «  également » car ce chapitre fait la suite du précédent qui parle de la santé psychique de tout le monde, sans se référer aux croyances religieuses.).
    8. Rôle des organisations non-gouvernementales (ONG) et du milieu associatif. Les ONG telles que la Croix-Rouge, Médecins du monde, Médecins sans frontières, Alima … (Sommes-nous, les francs-maçons, au moins dans le points de suspension ? Je n’en suis pas sûr, tellement notre silence est assourdissant. Pourtant, dans le temps, la franc-maçonnerie était réputée pour ses actions de « charité ».)
    9. Rôle des organisations non-gouvernementales (ONG) et du milieu associatif.
    (…) Le Conseil scientifique souhaite attirer l’attention sur l’importance d’un dispositif réactif d’analyse et de recherche sur la société française face au Covid 19 impliquant l’ensemble des acteurs pertinents de la recherche ainsi que d’autres acteurs (associations, science citoyenne…).

    Il est intéressant de voir la composition du Conseil scientifique :
    Membres du Conseil scientifique: Jean-François Delfraissy, Président (médecin et professeur spécialisé dans l’immunologie), Laetitia Atlani Duault, Anthropologue, Daniel Benamouzig, Sociologue, Lila Bouadma, Réanimatrice, Simon Cauchemez, Modélisateur (modélisation mathématique des épidémies), Franck Chauvin, Haut Conseil de la Santé Publique, Pierre Louis Druais, Médecine de Ville, Arnaud Fontanet, Épidémiologiste, Bruno Lina, Virologue, Denis Malvy, Infectiologue, Yazdan Yazdanapanah, Infectiologue. Correspondant Santé Publique France: Jean-Claude Desenclos.
    Il y a donc un anthropologue et un sociologue qui pourraient se douter de l’existence de la franc-maçonnerie – et des religions qui ne sont pas représentées dans ce comité (et pour cause, il s’agit d’un « comité scientifique »).
    Que faisons-nous pour être utiles, visibles et audibles ???
    Même les chefs cuisiniers se sont organisés et pendant que leurs restaurants sont fermés il préparent des milliers de plats gratuits pour les médecins et les infirmiers des hôpitaux!
    Et nous?
    Quelle obédience a-t-elle appelé les frères et sœurs disponibles à s’impliquer dans les actions de solidarité? Et, plus encore, la franc-maçonnerie ne devrait-elle pas travailler d’arrache-pied sur la société d’après la pandémie? Si vous voulez des arguments, voyez https://www.hiram.be/les-bienfaits-du-coronavirus

  • 2
    MG RENAULT
    29 mars 2020 à 8h49 / Répondre

    Pour dire merci voici quelques mots :
    SUR TERRE
    Je considère sur terre
    Tout ce qui vit comme mes sœurs et frères

    De passage dans ce tumulte organisé
    Je ne peux pas tout chambouler

    Ma conscience en héritage
    Peut m’aider à être plus sage

    Je parle, j’écris, je ris, je cris
    Pour ne pas être dans l’oubli

    Comme l’abeille
    J’ai besoin d’un ciel merveille

    Moi aussi j’ai besoin de verdure
    Pour que cela dure

    Entre le haut et le bas
    Je ne peux pas faire n’importe quoi

    Ami(e) lecteur
    Si tu me lis c’est du bonheur

  • 1
    Astérix
    29 mars 2020 à 7h37 / Répondre

    Le capitaine était certes responsable mais il a obéit aux ordres des armateurs et autres actionnaires, s’il avait été courageux et humaniste il pouvait désobéir mais n’aurait jamais retrouvé un commandement…..Rien de changé sous le soleil en 2020.
    Pour le reste vu sur le site de l’UFAL
     » La clériquine », le remède miracle plus fort que la chloroquine ? Le conseil scientifique préconise le « soin pastoral » !
    Par Charles Arambourou 27 mars 2020

    Non, ceci n’est pas un canular anticlérical ! Dans un communiqué du 23 mars 2020, le conseil scientifique COVID-19 instauré par le Président de la République pour « éclairer la décision publique » considère « le soin pastoral » comme « essentiel dans toute réponse à une crise épidémique ». Il recommande donc la « création d’une permanence téléphonique nationale d’accompagnement spirituel inter-cultes ».
    Vous avez dit « scientifique » ?

    Est-ce bien rationnel ? Il est vrai qu’en ces temps de confinement, on ne peut rouvrir le sanctuaire de Lourdes, et les processions de flagellants ne sont plus autorisées, pas plus que l’imposition des mains par les exorcistes de la « médecine islamique », ou l’enduction de salive des marabouts. On se gaussera à loisir qu’un comité supposé « scientifique » se mêle des croyances, forcément toutes particulières, d’une population qu’il s’agit de protéger ou de soigner dans son ensemble. Tout cela sent son Moyen Âge. Le président du comité, le professeur Delfraissy, est immunologiste : il y a du souci à se faire s’il mélange croyances particulières et universalité de la science ! Mais le plus grave n’est même pas là.
    Toute instance de la République doit être laïque

    Dans un pays dont 60 % des habitants environ se disent incroyants, ou détachés de leur religion d’origine, une instance officielle peut-elle, en temps d’épidémie, ne se préoccuper que des 40 % restants ? C’est déjà contraire à toute règle prophylactique… « Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » (La Fontaine) : « celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas » (Aragon). Un conseil institué officiellement par le Président d’une République laïque auprès d’un ministre se doit de respecter absolument la liberté de conscience, et de ne reconnaître aucun culte — principes constitutionnels. Le bricolage « inter-cultes », c’est le cléricalisme, qui prétend soigner avec la « clériquine » — autrement dangereuse que la chloroquine chère au professeur Raoult !
    Six religions n’ont pas le monopole des convictions spirituelles ou humanistes

    Pire, le conseil « scientifique » limite sa préconisation aux « représentants des principaux cultes ». Le terme de « représentant » des cultes est déjà insupportable dans une République laïque, qui ne connaît que leurs « responsables ». Mais surtout, qui donc sont ces « principaux cultes » ? M. Macron s’est adressé par visioconférence le même 23 mars à six d’entre eux : catholique, protestant, orthodoxe, israélite, musulman, bouddhiste. Tant pis pour les autres (hindouistes, pastafaristes, taoïstes, chevaliers Jedi…) Au moins le Président avait-il convoqué (fausse symétrie sans doute) quelques associations non confessionnelles : Obédiences maçonniques, Fédération nationale de la Libre-Pensée, Comité Laïcité République(1). Or ces « autorités morales » non religieuses sont par définition exclues du soin « pastoral » prêché par le comité scientifique…

    Certes, nul ne nie l’importance des facteurs moraux et psychologiques dans la lutte contre une épidémie. Il appartient à tout culte, comme à toute association non confessionnelle, de s’organiser pour soutenir ses ressortissants. Mais au nom de quoi les responsables de quelques cultes monothéistes seraient-ils plus fondés que n’importe quelle autre association convictionnelle, philosophique ou humanitaire, à apporter ce soutien moral ? Et au nom de quoi se permettraient-ils de le faire à d’autres que leurs adeptes ? Les religions, comme toute autre conviction, sont affaires privées. Elles ne sont pas « d’intérêt général ». Un « conseil scientifique » de la République n’a en aucun cas à leur reconnaître le monopole de la vie morale et spirituelle.

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