La signification et le symbolisme des contes merveilleux

Publié par Géplu
Dans Edition

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mercredi 28 octobre 2020
  • 6
    Peter Bu
    2 novembre 2020 à 12h13 / Répondre

    Je relis avec plaisir ces résumés de contes qui m’ont bercé dans mon enfance.

    Je regrette que les éditeurs d’aujourd’hui les publient rarement et préfèrent inonder le marché par des « contes utilitaires » expliquant des métiers, des règles de la circulation et autres informations sans poésie, ni mystère qui s’adresseraient à l’imagination.

    Ainsi fabrique-t-on une société des « bien-pensants ».

  • 5
    Anwen
    1 novembre 2020 à 7h27 / Répondre

    C’est pour assurer la propagation de la vérité qu’on eut recours à une « loi orale », donnée de vive voix à des personnes sûres, qui avaient le même intérêt à la propagation de la Vérité. On chargea ses fidèles dépositaires de transmettre la Loi, dans le secret du sanctuaire, à d’autres fidèles qui la transmettraient à leur tour d’âge en âge, afin de la perpétuer jusqu’à la postérité la plus reculée.
    La « loi orale » était enseignée dans la famille de Mère en fille. On la retrouve dans toutes les anciennes légendes, dans toutes les mythologies, dans les contes populaires, même dans les contes de fées.
    C’est la Tradition orale qui contient la véritable histoire de l’humanité. On peut détruire les livres, on ne détruira pas les traditions. C’est ainsi que l’histoire primitive est arrivée jusqu’à nous.
    La tradition contient deux séries parallèles de faits :
    – Les faits du monde gynécocratique primitif qui forment la légende sacrée des premiers temps. Elle contient l’origine des langues, des sciences des croyances, de la vie morale, et de la vie sociale.
    – Les faits du monde androcratique qui constituent la légende profane. C’est, dans cette partie de la tradition que se trouve l’histoire des passions des hommes, de leurs luttes pour le pouvoir. C’est l’histoire des vices humains, elle commence à la luxure, passe par l’orgueil et l’égoïsme pour arriver au despotisme et au crime légitime qu’on appelle la guerre.
    C’est cette seconde partie qui a été soigneusement conservée pour être donnée comme sujet d’études et d’édification aux jeunes générations. Quant à l’autre, on a employé tous les moyens possibles pour la faire disparaître.
    Cependant, on n’y a pas réussi. La femme qui avait fait cette histoire là n’a jamais cessé de la raconter à l’enfant. Elle en a fait une collection de petits contes. Ils font toujours les délices des enfants ; c’est l’antique enseignement maternel, tenace comme une habitude religieuse. La Femme des premiers temps, c’est la fée qui peut tout.
    Voici « La Belle au Bois dormant », où l’on retrouve un épisode du roman de Perce-Forest. Ce conte nous montre la femme endormie, c’est-à-dire hors la vie active, hors le monde pendant mille ans, l’âge de fer, mais réveillée par le Prince charmant, l’homme régénéré, qui lui rend sa place après ce long sommeil, avec le baiser de paix.
    « La Belle et la Bête » représente l’histoire des luttes de l’homme et de la femme, Ormuzd et Ahriman, Vishnou et Civa, Isis et Osiris.
    Dans le « Petit Poucet », nous voyons l’être petit (la femme est souvent représentée par un nain) poursuivi par l’être grand. C’est le souvenir des émigrations.
    Dans « Le Petit Chaperon rouge », on nous montre l’enfant qui, rentrant au logis, trouve l’ogre (le Père) occupant la place de la Bonne Mère et, terrifié de cette substitution, exprime au géant son étonnement de le voir si grand.
    « L’Oiseau bleu » est aussi une ancienne légende, car les Tagals, dont le Dieu Créateur est Bathala, adorent un oiseau bleu qui porte le même nom que la Divinité.
    En général, l’oiseau est l’emblème de l’Esprit qui vole, de la radiation solaire qui fend l’espace.
    « Barbe-Bleue » et « Riquet à la houppe » viennent de l’Orient.
    Dans le « Chat Botté », on retrouve la « Chatte de Constantin le Fortuné » que Straparole avait empruntée du Pentanerone napolitain.
    « Cendrillon », c’est la femme supérieure avilie, sa grandeur intellectuelle est cachée et employée à d’obscures besognes domestiques, tandis que ses sœurs, qui ne la valent pas, la méprisent, l’humilient (ce sont les femmes faibles et coquettes qui ont suivi les hommes dans leur vie de plaisir). Cependant, le jour vient où sa valeur morale est appréciée, sa nature supérieure reconnue, alors elle est rendue à sa vraie destinée, elle devient la Reine.
    C’est la vieille histoire de la Vierge sage et des Vierges folles qui perdent l’homme. C’est une réminiscence de l’aventure de Rhodopis qui, pour avoir perdu l’un de ses petits souliers, épouse un roi d’Egypte.
    « Peau d’âne », enfin, que la Fontaine entendait conter avec un plaisir extrême, seize ans avant les contes de Perrault, se reconnaît dans les vers latins de Godfried, qui pouvait en devoir l’idée moins à Apulée qu’aux fables indiennes dont il circulait en Europe des traduction latines depuis le XIème siècle.
    Les contes de Fées ne sont pas des histoires sans signification, écrites pour amuser les paresseux, elles renferment en elles la religion de nos ancêtres.
    Mythe veut dire une histoire fabuleuse exprimant une vérité importante, l’histoire de quelque personnage extraordinaire, à la biographie duquel l’imagination populaire a donné un développement excessif, grâce à la vénération d’une série de générations. Avec le temps, l’enseignement archaïque devient moins clair, les nations perdent plus ou moins de vue le Principe supérieur, « la Déesse », et commencent à transférer ses attributs à son adversaire.
    La Déesse, l’unique divinité, devient alors l’incompréhensible. Chez tous les peuples on trouve une tradition orale passant de Mère en Fille et perpétuant les idées primitives.
    On a trouvé une tradition de ce genre dans les îles de la Mer du sud, sous forme d’anecdotes rimées servant à conserver le souvenir des événements et leur date. L’humanité jeune parla et chanta avant d’écrire.
    Hommage, en passant, à Richard Khaitzine, dont l’œuvre, de première importance, contient une approche symbolique, maçonnique et hermétique du conte de fées (Le Chat Botté, Peter Pan, Le Petit Chaperon Rouge, La petite histoire et la légende de Robin des Bois)

  • 4
    Christophe Dioux
    29 octobre 2020 à 10h03 / Répondre

    Puis-je me risquer à saisir l’occasion pour dire tout le bien que je pense des travaux d’Irène Mainguy, mais aussi pour recommander un autre livre, d’un autre auteur, qui me semble venir en complément presque indispensable à ce genre de lecture?

    Les limites de l’interprétation
    Umberto Eco
    https://www.grasset.fr/livres/les-limites-de-linterpretation-9782246447818

  • 3
    Nestor Makhno
    28 octobre 2020 à 12h20 / Répondre

    Et aussi « le petit prince » et d’autres encore

  • 2
    réboussié
    28 octobre 2020 à 10h25 / Répondre

    un complément indispensable à Bruno Bettelheim , par ailleurs assez controversé me semble t il ? sans vouloir confondre ou mêler ou opposer la psychanalyse et le symbolisme , rappeler ce qu’est l’imaginaire dans la construction de la personnalité et de l’identité de l’enfant , revaloriser l’école dit on devant le naufrage actuel scolaire et sociétal ? une excellente parution à l’évidence , car nous devons peut être nous aussi rapprendre à nager pour défendre plus efficacement nos lumières

  • 1
    yonnel ghernaouti, YG
    28 octobre 2020 à 5h39 / Répondre

    Soixante-deuxième ouvrage de cette intéressante collection « 3 minutes pour comprendre » dirigée par Sophia Tazi-Sadeq, j’ajouterai simplement que nous devons les magnifiques choix iconographies à Irène Mainguy. Rappelons qu’elle est présidente de la Société Française d’Études et de Recherche sur l’Écossisme (SFERE) et bibliothécaire-documentaliste, diplômée d’État. Dans cette même collection, nous lui devons « 3 minutes pour comprendre les mythes et légendes initiatiques », paru en novembre 2018.
    Les contes sont porteurs d’un message symbolique. Ils ont bercé notre enfance. Irène Maingy réalise une belle œuvre de transmission.

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