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From the 18th century onwards, there were different systems of Masonic Lectures in circulation. William Preston’s system of Lectures, developed from 1772 onwards, and John Browne’s Master Key, first published in full in 1801, were the first to reach a broader audience. Both were Moderns.
« Grand Stewards’ Lodge »
Over time, the version of the Lectures developed for the « Modern » Grand Stewards’ Lodge in London became the most widely accepted. The system of questions and answers demonstrated regularly by the Grand Stewards’ Lodge was based closely on the catechism contained in JOHN BROWNE »S MASTER KEY, which itself represented the standard usage of the Lectures by the former Premier Grand Lodge of England. By 1817, this had been adapted to conform to the new UGLE ritual put forward by the « Lodge of Reconciliation », and arranged into 15 individual sections that were grouped into three Lectures, one for each degree of Craft Freemasonry.[2]
Avec mes plates excuses à Brumaire !
20 : À partir du XVIIIe siècle, différents systèmes de conférences maçonniques ont circulé. Le système de conférences de William Preston, développé à partir de 1772, et la Clé maîtresse de John Browne, publiée intégralement pour la première fois en 1801, ont été les premiers à toucher un public plus large. Tous deux étaient modernes.
« Grand Stewards’ Lodge »
Au fil du temps, la version des conférences élaborée pour la « Modern » Grand Stewards’ Lodge de Londres est devenue la plus largement acceptée. Le système de questions-réponses, présenté régulièrement par la Grand Stewards’ Lodge, s’inspirait étroitement du catéchisme contenu dans la Master Key (1802) de John Browne, qui représentait l’usage standard des rituels utilisés par la Première Grande Loge d’Angleterre (celle qualifiée de « modern » par ses adversaires). En 1817, celle-ci avait été adaptée pour se conformer au nouveau rituel de l’UGLE proposé par la « Loge de la Réconciliation », et divisée en 15 sections distinctes, regroupées en trois conférences, une pour chaque degré de la Franc-Maçonnerie.
A la lecture de cette contribution, j’en arrive à me poser la question de nos rituels et de leurs évolutions.
La tradition suppose transmission pour perdurer. Mais doit-on dispenser la tradition d’évolutions ? Concernant le rite français, on fixe souvent la version 1801 du régulateur comme le canon à suivre. D’autres évoquent plutôt 1785 ce qui est peu ou prou la même chose. Mais pourquoi pas plus tôt ?
Le marquis de Gage par exemple. Ou d’autres ? C’était la démarche de compilation de la LNF de René Guilly.
Mais alors, pourquoi pas plus tard aussi ?
Certaines évolutions postérieures à 1801 ne seraient-elles pas dignes d’intérêt ?
Comme tous les maçons, j’ai vu des grades de compagnon de toute sorte, parfois fidèles à la tradition du XVIII° siècle, souvent dénaturés par des ajouts grotesques, des innovations loufoques quoique témoignant souvent d’un désir de bien faire (d’améliorer ce qui paraît trop simple !) et des sottises de troll.
J’ai bien sûr connu le départ des compagnons, le VM dépité entre les surveillants, le dessin hésitant d’une étoile à cinq branches, le mélodrame du 5° voyage cher à JVW (je plaisante !), les cartouches françaises, les « philosophes » (bien loin d’être inamovibles) et l »immortel « gloire au travail » ! Tout cela ne fait que compenser la vacuité d’une pensée qui ne peut concevoir qu’un grade s’écrive simplement dans le temps long de l’apprentissage d’un métier, d’un art, d’une pratique, à l’inverse de l’événement unique et ponctuel qu’est la réception dans l’ordre, émouvante certes, mais ludique (ah ! Le plaisir enfantin de jouer avec des épées !) et parfois bacchique. Le deuxième degré, celui de l’apprentissage, de l’expertise lentement acquise, ne dit rien d’autre, qu’il soit « français » , « anglais » ou « britannique ».
Les « Rites » ne comprennent pas ce qu’ils croient détenir.
Tant qu’ils apportent une certaine sérénité d’esprit …
La version que présente Pierre est très éloignée du Régulateur du Maçon auquel il fait référence, plus proche de l’approche Émulation (escalier tournant par ex).
On peut rappeler le remarquable travail de Philippe Michel sur le « rit primordial » ou « français d’origine » de 1785.
C’est plus près de ce que l’on imagine des « Moderns ».
Ainsi plus de diacres rebaptisés « experts » au rôle confus.
Sinon, en effet, degré d’un grand intérêt que ce soit sous l’approche modern ou antient.
Notre aimable contradicteur n’a pas lu « Le vrai catéchisme des frères francs-maçons, rédigé suivant le code mystérieux et approuvé de toutes les loges justes et régulières », retrouvé dans la bibliothèque du Grand Collège des Rites à Paris, estimé des années 1740-1750 et transcrit par Georges Luquet. ce texte est prémonitoire de ceux de 1785, expliquant de m^rme les cinq voyages du néophyte se terminant par l’ascenion d’un escal de 3-5-7 marches.
Si tu te dispensais de piques insidieuses à la personne, Pierre, ça n’enlèverait rien à la pertinence de ce que tu avances. Non, je n’ai pas lu ce que tu indiques. Il te revient de nous expliquer dans ce cas pourquoi tous les rituels postérieurs se réclamant des rites anglais dits “moderns” ont abandonné cet escalier.
Pour ma part, j’apprécie le concept très riche de cet escalier quand je me place dans un contexte Émulation mais un peu déplacé dans le contexte “modern”.
As tu un texte anglais “modern” qui y fait référence.
Browne Master key (modern) 1802. 2° degré.
Ces 2 colonnes J et B sont placées à l’entrée du Temple. « En souvenir de ces 2 miraculeuses colonnes qui eurent deux effets si merveilleux, l’une était de Lumière pour conduire les Israélites, la nuit, au travers de la mer Rouge, et l’autre était une colonne de fumée et de nuages pour les Égyptiens durant le jour et provoqua le renversement de Pharaon et de toute son armée lorsqu’il tenta de les suivre » (p. 53).
Derrière ces colonnes, les Maçons trouvaient un escalier à vis (en colimaçon) gardé par le 2e Surveillant qui leur demandait le signe, le Mot et l’attouchement d’un Compagnon du métier. S’ils étaient corrects, ils les laissaient passer avec les mots : « Passez, Boaz » (p. 54). Ils pouvaient alors gravir l’escalier « par 3, 5, 7 ou plus ».
« Pourquoi 3 ?
– 3 dirigent la loge.
– Pourquoi 5 ?
– 5 tiennent la loge.
– Pourquoi 7 ?
– 7 font une loge parfaite » (p. 54).
C’est le contenu des « lectures » Emulation : :
Q. ^After our ancient B…n had entered the P.. h…y, where
did they arrive ?
At the foot of the winding ftaircafe.
—–
AFTER our ancient B…n had given thofe convincing
*
proofs to the A. J. W. what did he fay to them?
A.—P…S, S…o…h.
Q.
—
^vyhere did they then P…S?
-Up the winding ftaircafe.
Confifting of how many S…S?
Q.
…
—
—Three,
Q._Why
— R…ea
A.
five, feven,
or more.
three?
A.
L…e.
Q._Why five ?
A.— H…d a L…e.
Q. — Why feven or more ?
A.
— Malie
it
perfe6l.
—Who the
A. — The W.M. and
the
Q. — Who
Q.
three that r…e a L…e ?
arefive that h…d a L…e ?
his two W…S.
A 11
Je viens de consulter ce document « Le vrai catéchisme des FFM » que je n’avais jamais attentivement lu auparavant. Et je suis carrément épaté par sa proximité avec les rituels 1785.
Par ailleurs, il y a effectivement au terme des 5 voyages de la cérémonie, l’ascension de l’escalier par 3, 5 et 7 marches. C’est génial.
J’ai donc suivi le conseil donné par Pierre malgré son dedain habituel à mon egard(pas grave !) :
Et en effet constaté que le dit ouvrage mentionne l’escalier évoqué …
Mais … est-il une emanation des « moderns » ? Ca me semblait improbable (contradiction avec Masonery dissected « ). Etait-ce pour retablir des usages des antients comme le suggère https://liberlatomorum.fmtl.fr/travaux/2013-les-deux-plus-anciens-manuscrits ?
Ca me semble possible et coherent avec l’offensive des antients à l’epoque.
Par contre, mon propos initial etait de rappeller que rien dans le Regulateur du Macon évoqué par pierre n’inclut ces passages.
Le temps pour moi de digérer cette excellente contribution de notre F:. Pierre et je reviens avec quelques interrogations.
Depuis l’élaboration du grade de maître, nombreux sont les maçons qui ont souhaité étoffer un deuxième degré qu’ils perçoivent incomplet. De multiples versions du rituel ont été rédigées au fil du temps, du moins au GODF avec comme point de départ, il faut le reconnaître, l’influence du rituel 1829 du SCDF. Certaines de ces versions font assembler des pierres, d’autres tracer une étoile, d’autres encore monter des arches colorées en dissertant sur la germination du blé. Toutes associent divers outils et « cartouches » en étant plus ou moins inspirées d’un caractère plus ou moins opératif ou alchimique.
Cette version décrite par notre F:. Pierre intègre « la lecture de l’histoire du métier, la montée de l’escalier à vis au terme des cinq années d’apprentissage, la découverte de la chambre du milieu et son contenu, l’explication finale du tableau de loge, démontré par le vénérable maître au néophyte lors d’un aimable monologue de maître à élève, familièrement réunis aux côtés de la bordure dentelée. » Cette version me parait rejoindre les préoccupations de notre illustre frère Armand Bédarride qui voici près d’un siècle évoquait dans un rapport la nécessité de réécrire le rite français avec les idées d’hier mais dans un langage d’aujourd’hui.
Elle me semble vraiment très intéressante et je serais vraiment particulièrement curieux de la découvrir dans son intégralité.
J’ai moi même vécu au rite français au GODF au terme de ma cérémonie de passage cette fausse bonne idée du départ de la loge, bissac sur l’épaule après avoir mangé le pain et bu le vin, en me demandant « mais quand est-ce que je reviens ? ».
Pour terminer, mais c’est anecdotique, il manque à cette contribution la note [5]
Rien ne me paraît plus simple que le deuxième degré ! Le premier n’est qu’un moment, le début d’un long parcours. Il est émouvant, certains pleurent, d’autres s’ébahissent (ou s’esclaffent). Tous le trouvent important, mais ce n’est qu’un instant … fugace.
Le deuxième degré, c’est le temps de l’apprentissage, de l’étude et de la pratique. Il débute par l’histoire du métier. Puis viennent les années d’étude de la pratique puis de la théorie (géométrie, architecture, étude du trait), d’où les cinq voyages, cinq années d’études consacrées à l’étude de la pratique des instruments, de taille d’abord, d’élévation ensuite, de mesure enfin, avant l’année de théorie. Au terme de ces années d’études, le cherchant devient u n expert habile dans son art, un Fellow of the Craft (et pas bêtement un Compagnon).
Au terme de son périple, il saura tout de la signification de ce qui l’entoure dans la loge (illustrée par le tableau).
Il pourra gravir l’escalier à vis, pénétrer dans la chambre du milieu grâce aux mots de passe et y recevoir le fruit de son travail à la lumière de l’Etoile Flamboyante, Comète fugace qui indique la voie que ne perçoivent que ceux qui la cherchent.
Depuis longtemps, je plains ceux qui ne voient dans ce degré qu’une étape sans importance, simple remplissage.
le deuxième degré est à mon sens le plus important, mais il demande du travail, beaucoup de travail. (Trop de travail ?) C’est peut-être pour ça qu’il est négligé ou ignoré par la plupart des Maçons.
A Rémi 5
Ou modifié … beaucoup de vieux maçons sont très attachés à des modifications finalement assez récentes et parfois bien éloignées de ce qu’était le grade au 18e siècle.
A Yvan 6 « Ou modifié… » c’est-a-dire vidé de son contenu initiatique pour alimenter les « hauts grades » ? D’où la déception et les démissions de certains…
4- Cher Pierre, j’ai souvent pensé que le 2° degré ( et pas le second) était une étape primordiale dans la construction d’un maçon.
Sauf que, à de rares exceptions près, il n’est JAMAIS travaillé, les loges se contentant de la cérémonie d’augmentation de salaire.
Conscients de ce « trou » béant dans la progression, parce que nous l’avons assez constaté dans les obediences dont nous sommes issus, dans notre jeune structure qui travaille au REAA, nous avons mis l’accent en loges bleues sur cet aspect de la progression aussi bien dans le rituel d’accession que toute l’année en tenues spécifiques (2 sur 3 avec des travaux sérieux), qui permettent de montrer les progrès faits et à faire pour avoir le métier en main.
Nous espérons en voir les résultats!
Parce que nous, nous n’avons absolument pas
bénéficié de ces moments-là, hélas, et cela nous a manqué.
Brumaire,
Je ne peux qu’approuver ! Les deux premiers degrés n’en font qu’un dans la continuité opérative: on franchit la porte au premier et on apprend le métier, lentement et péniblement, au deuxième. Au terme de ce travail, on devient un maçon confirmé, un « fellow » de la société. Certains poursuivent et deviennent au terme de leur parcours, tailleurs de pierre, sculpteurs, architectes … Au sommet de leur art, certains étaient « acceptés » dans ce club très privé de Londres que ne fréquentait que l’élite (locale) du métier.
Il y aurait beaucoup sur les grades « beyond the Craft » (au-delà du deuxième!). Beaucoup sont estimables (la maîtrise, le maître écossais, le 14°/2° ordre, le rose-croix, l’Arche Royale. Le reste est souvent du remplissage.
Merci à PN pour cette contribution fort enrichissante et agréable à lire. J’en prends note 😊
Merci MBCF Pierre pour cette contribution.
Le deuxième grade du rite français est interprété de diverses manières quand bien même on resterait fidèle au texte de 1785.
Celle ci nous rappelle à quel point il est important de restituer ce grade dans la seule perspective du métier.