Rayonnages_Bibliotheque_Mazarine
Rayonnages de la Bibliothèque Mazarine, Paris - Photo Marie-Lan Nguyen, Wikimedia

Ni lire, ni écrire…

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samedi 31 octobre 2015
  • 2
    lazare-lag
    8 novembre 2015 à 17h42 / Répondre

    Que voilà une chronique dense! Et que voilà une chronique qui n’entraîne que peu de commentaires dans son sillage…
    Au point que ce constat donnerait presque raison à Emerek sur le manque d’appétence des Frères et des Soeurs à la lecture d’ouvrages maçonniques. Et on croit voir poindre chez Emerek un spécialiste du milieu de l’édition, mais son constat, ne peut seulement comporter une facette établie depuis l’angle du seul milieu de l’édition.
    Pour ma part, je me pose malgré tout quelques questions.
    Dire que les Francs-maçons sont « moutonniers » et ne réagissent qu’à l’évènementiel me paraît un peu sévère. Comme partout, il y a des lecteurs importants (de bouquins, de revues), et d’autres moins. Nous ne pouvons pas demander, en milieu maçonnique, les mêmes habitudes qu’en milieu universitaire, d’une part.
    Et si l’on ne veut avoir que des loges composés de BAC+ 18 à Doctorat +22, soyons clair, même en ateliers de perfection on n’atteint pas celle-ci par le seul diplôme.
    D’autre part, laisser sous-entendre que le gros des troupes des Apprentis se nourrit – exclusivement – de planches sur l’érosion des falaises consécutives à l’activité auto-érotique des crabes, je trouve ça assez désobligeant, éventuellement condescendant, pour les Apprentis, … et pour les crabes aussi!
    J’en connais même qui risquent de démissionner du Grand Orient des Crustacés pour moins que çà!
    Blague à part, on peut être lecteur maçonnique (de revues, et de bouquins), mais on peut aussi trouver que l’offre éditoriale maçonnique est onéreuse.
    Pour ma part, je regrette ainsi la disparition de la collection de poche « Encyclopédie maçonnique » d’Edimaf, dont je ne suis pas certain d’avoir retrouver depuis l’équivalent ailleurs.
    Si on veut lire et beaucoup, ce n’est pas très facile avec des livres dont la plupart se situent au delà des 15 ou 20 €.
    Et dans une réflexion élargie à tous les aspects qu’elle touche (capitation, décors, agapes, déplacements, parking!), ne peut-on pas dire que la Franc-Maçonnerie est un « sport » qui coûte cher? Et de plus en plus au fil de sa progression?
    Certes, il faut être sensible au devoir de « transmission », laquelle est à la fois orale et écrite. Surtout écrite d’ailleurs, car peu de planches sont uniquement l’oeuvre de l’éloquence pure, sans support écrit.
    Oui il faut être attentif au niveau des apprentis, mais la baisse de ce niveau est-elle seulement à mettre en parallèle avec celui des auteurs? Pas simple…
    A côté de cela, ne nous plaignons pas de l’existence de salons maçonniques du livre. A Paris et ailleurs(mon expérience des salons constituant surtout en « ailleurs »). Tout en se gardant de trop d’expansion. Pour s’installer dans la durée, seules quelques grandes villes pourront tirer leur épingle du jeu. Au niveau de villes dites moyennes l’effort risque d’être à terme difficile, économiquement du moins, même si l’initiative est maçonniquement sympathique.
    Enfin, tu dis, Emerek, que « l’accès à la culture suppose une exigence de soi, un véritable effort dont on est récompensé ».
    C’est vrai, mais l’investissement culturel du Franc-Maçon sépare-t-il ce qui relève de la F.M. de ce qui relève de tous les autres aspects culturels?
    Selon toi, 63 % des Français déclareraient ne pas avoir le temps de lire.
    Je suis pour ma part plus optimiste sur la proportion de nos Frères et de nos Soeurs, même si je n’ai pas de support pour le démontrer.
    Ma seule conviction tient au fait que celui qui fait volonté de quitter le parvis pour entrer dans le temple se met en disposition d’esprit des efforts à y accomplir une fois installé entre les colonnes.
    Et là encore, si la réalité de l’intérieur lui parait plus exigeante que celle perçue de l’extérieur, alors il fournira les efforts nécessaires, il ira en quête des savoirs qui lui manquent (si tant est qu’on ne les acquièrent un jour dans leur totalité…), il ira au delà de la seule « bonne volonté » que l’on pourrait lui prêter.
    Ou alors il nous quittera et nous ne le retiendrons pas.
    Et enfin, n’est-ce pas, pour ceux qui « savent », pour ceux qui « lisent », pour ceux qui ont quelque aisance en matière de symbolisme, d’histoire ou de culture maçonniques, un devoir, une responsabilité que d’aider l’apprenti à faire ce chemin, son chemin et à dégrossir sa pierre brute?
    ….. en lui prêtant, ou même en lui offrant, un bouquin ou un numéro de revue!
    Commençons par lui montrer quelques poissons, et il aura envie de pêcher lui même.

  • 1
    willermoz 59
    31 octobre 2015 à 16h56 / Répondre

    Bonjour,
    Article vraiment intéressant, qui tente de bien cerner la question , quelle place pour la lecture et plus largement même pour la curiosité dans notre périple maçonnique ?
    Personnellement, dans des moments de doute quant à mon engagement, c’est avec l’aide de lectures que je me suis accroché au bastingage maçonnique, Bruno Etienne, Roland Clément disparu il y a peu, Jean Mourgues dont les remarques et propos n’ont pas perdu de leur acuité, : » le danger qui menace la FM c’est qu’elle devienne, au lieu d’une institution à vocation émancipatrice, un appareil… »
    le risque c’est évidemment (et la référence à Debord n’est pas anodine » ), le prêt à penser et les « bonnes méthodes » pour traiter tel ou tel sujet , le manuel du parfait FM avec souvent beaucoup de mots idéalisés écrits en majuscules….creuses.
    Pourtant les auteurs intéressants et « consistants »( c’est subjectif évidemment ) existent, je pense à P. Langlet, D .Taillades, aux ouvrages édités par les éditions de La Hutte, dans un autre registre plus historique, aux travaux de R. Dachez et j’en oublie…
    On n’est pas obligés d’être tout le temps d’accord avec les auteurs qu’on lit mais l’important c’est d’aborder des propos construits et étayés parfois même de s’y casser un peu les dents et de questionner nos représentations parfois hasardeuses..
    Deux remarques rapides : Je suis également frappé par le registre « développement personnel » qui caractérise nombre d’ouvrages, la FM appartient-elle à ce domaine ? Faut-il tout « psychologiser » en FM et oublier le rapport au sensible ? D’autre part, peu de livres ont « une écriture » , la table des matières est programmatique, laborieuse, parfois très documentée mais peu de saveur de lecteur au programme …
    Je vous avoue par gros vent mon faible pour Bachelard, Conrad, Kipling, Stevenson, Borges, N. Bouvier. Certes, rien sur tel ou tel rite en particulier mais la dimension initiatique transpire et vibre dans l’écriture même !
    L’expérience initiatique peut elle s’écrire hors la littérature ?

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