Tradition primordiale

Bonjour,

Blog très interessant.

Pour argumenter :
http://www.avecreneguenon.com

Je viens de quitter la maçonnerie après 6 ans. Guénon décrit très bien les vertus que la maçonnerie devrait avoir, en particulier l’initiation et le rattachement à la Tradition, et qu’elle n’a pas ou plus, parce que confrontée à des considérations contingentes qui lui font perdre une partie de son identité voire de son âme. On peut ne pas être d’accord avec RG mais force est d’admettre que son œuvre est cohérente, confirmée par les faits, même si résolument élitiste, il désespère d’un monde dirigée par des gens issues de la vulgate.

Sans avoir lu l’oeuvre de René Guénon, je n’aurais probablement jamais frappé à la porte occidentale du temple. Heureusement, je n’attendais jamais trop de la F-M, étant donné la description donnée par René Guénon de cet ordre initiatique en état de « dégénérescence ». Mes propres expériences dès lors confirme cette analyse. Vu la phase du déroulement cyclique où nous nous trouvons, la bonne surprise est que la F-M existe du tout.

J’essaie de dire sur ce blog ce que je pense et ce que je sais d’un homme dont j’admire l’œuvre, sans rejet de qui pense autrement et en faisant partager les informations dont je dispose.

Mais, une fois de plus, prononcer le nom de Guénon déclenche les passions et certains propos vont jusqu’à l’insulte car je ne vois pas ce que cela apporter à la discussion de traiter un auteur de « fripon ».

Je pense qu’il est plus sage de l’arrêter là cette discussion (tout au moins en ce qui me concerne).

A Gabaon37

Mais c’est formidable, ça ! A même pas trente ans, en n’ayant quasi pas quitté la France, Guénon est initié à l’Islam, au Taoisme, à l’Hindouïsme et à la Maçonnerie !

Franchement, peut-être faudrait-il quitter l’hagiographie et voir ce que Guénon était vraiment : un homme hypersensible, mythomane, imbu de sa personne, arrogant, méprisant pour tout qui ne pensait pas comme lui ou osait le contredire, réactionnaire à tendances fascisantes (voir ses amitiés pour Daudet et Evola)…

Guénon a toute mon approbation quand il évoque la dégénérescence de notre société. Encore ne vivait-il même pas à notre triste époque qui pousse le matéralisme et l’individualisme encore plus loin.
En revanche, son mépris du monde profane, l’arrogance avec laquelle il assène des pseudos-vérités historiques, et surtout ce qu’il a pu écrire sur les handicaps (parlons d’éthique) m’ont parfois fait tomber ses aperçus sur l’initiation des mains…

@Flupke,

Eh oui, avec un peu d’humour, nous pourrions presque imaginer cette étrange annonce :

 » Jeune homme baptisé dans la foi catholique, mais initié à l’hindouisme,au taoïsme et à l’ésotérisme islamique, Franc-Maçon de la Grande Loge de France, fait part de son mariage avec Mademoiselle Berthe Loury en l’église Saint-Hilaire de Lémeré, le 12 juillet 1912. »

Etrange homme qui voyait bien au-delà des contingences confessionnelles. N’est-ce pas le signe de son initiation ?

@stéphane,
Tu veux des précisions sur ce que Guénon a reçu et de qui ? En voici :

En ce qui concerne l’Islam, Guénon a reçu en 1912 la barakah du sheikh Abder Rahman Elish El-Kébir, par l’intermédiaire d’Abdl-Hâdi (John Gustav Agelii).
Pour le Taoisme, il fut remonter aux alentours de 1910 où l’on pense que Guénon a reçu l’enseignement de Matgioi et du fils cadet du tong-sang Nguyen Te Duc-Luat, le « maitre des sentences ».
Pour l’hindouisme, nous n’avons pas de nom mais la date avancée est au plus tard 1909. Sa connaissance de l’hindouisme est la meilleure garantie de la qualité de son initiation.
Et n’oublions-pas la maçonnerie puisque Guénon fut reçu en 1912 dans la RL Thébah, de la Grande Loge de France.
C’est assez rare pour un seul homme pour être remarqué.
Je ne parle évidemment pas de son immersion dans les milieux occultistes qui ne constitue pas une initiation véritable.
Quant à la Tradition primordiale, c’est bien autre chose que la vision d’un orient imaginaire : c’est ce qui donne tout son sens à l’initiation puisque c’est la source vers lequel l’initié doit remonter pour retrouver l’état d’Homme Véritable.

Pour ce qui est de Guénon, il est grand temps qu’on appelle un chat un chat et Guénon un fripon !

A Gabaon37
Guénon « se contente d’être le témoin de ce qu’il a reçu » ??? Reçu quoi ? De qui ? La « Tradition primordiale » sur laquelle s’appuie toute son oeuvre n’est que la vision rêvée d’un Orient imaginaire.

Pour M. Nicolas Dupond : La réponse est oui, bien sûr. Cependant, René Guénon, pour des raisons qu’il explique d’ailleurs très bien, a choisi la Tradition védique (« Hinduisme ») comme vocabulaire de référence.

Pour un complément ésotérique détaillé et proprement islamique à l’oeuvre de René Guénon, voir celle du Prof. Dr Henry Corbin, mort en 1978.

Donc il se serait marié « catholiquement » alors qu’il était musulman !
Puis à son décès au Caire avec une jeunesse … un enfant qu’il n’a pas élèvé peut être?
Guénon ne m’intrigue pas étant dans la vaste lignée du spinozisme?
Au fait mes FF »spiritualistes » pourquoi n’évoquez-vous jamais l’Ethique ???

@nicolas dupond,
Je tiens à préciser que Guénon n’a jamais pris le moindre engagement politique. Cependant, son analyse du monde moderne a fait croire à certains qu’il pouvait être proche d’une vision réactionnaire du monde. A plusieurs reprises, il a rejeté cette interprétation et rappelé que la nostalgie de telle ou telle période de l’histoire (comme la période monarchique en France) est une illusion et n’a rien à voir avec la société traditionnelle idéale qui n’appartient pas à notre âge.

@lihin,
Il est vrai que seule une lecture approfondie de la totalité de l’œuvre de Guénon permet de comprendre toute la richesse de son aventure. Cela est cependant malaisé, d’autant que certains ouvrages ne sont plus réédités et se font rares. Mais cela vaut la peine.

@flupke,
René Guénon a opéré son rattachement à l’Islam très tôt et de façon très discrète, sans pratiquer de façon visible, dès 1912 (Chacornac, « La vie simple de René Guénon », page 47). Il avait alors 26 ans. Il s’est mis à pratiquer publiquement l’exotérisme islamique à son arrivée au Caire, en 1930, et ce jusqu’à sa mort en 1951.
Il faut bien reconnaitre que, par ces rattachements (successifs ou cumulatifs ?) au christianisme, à l’hindouisme, au taoisme et à l’islam, Guénon intrigue … et là aussi il faut creuser pour comprendre.

En effet, généralement Guénon est fustigé à cause de ses engagements politiques (qui ont été très brefs) auprès de Maurras entre les deux guerres.

Malgré cela, je ne pense pas que son oeuvre doit totalement être jetée à la poubelle.

Et même dans la « crise du monde moderne », Guénon a été un visionnaire de ce qu’allaient devenir nos sociétés occidentales contemporaines trop matérialistes et notamment ce que l’on vit actuellement.

Abdul Wahid Yahya dit Guenon pratiquait-il l’exotérisme coranique ?

René Guénon, mathématicien de formation, s’est sagement borné à présenter les doctrines traditionnelles aussi clairement que possible en une langue européenne moderne, tâche très admirablement accomplie. Il est claire que, par définition, la mentalité moderne doit rejeter ces mêmes doctrines. La plupart des « critiques » de René Guénon n’est pas arrivée à se placer à la perspective de celui-ci, une incapacité mentale qui donne lieu au rejet exprimé par le livre mentionné ci-dessus.

Souvent les détracteurs de René Guénon, d’orientation surtout politique, ne lisent que « La Crise du Monde Moderne » ou « Le Règne de la Qualtité et les Signes des Temps », livres que, selon leur auteur, ne s’occupent qu’un domaine contingent. Les détracteurs ne sont guère capables non plus de lire et comprendre un ouvrage de Basile Valentin ou de Fulcanelli.

Sans lecture approfondie de « L’Introduction Générale à l’Étude des Doctrines Hindoues », les gens risquent fort à se fourvoyer en lisant des ouvrages de René Guénon parus plus tard.

Guénon a toujours déchainé les passions, de son vivant déjà.
Mais il suffit de lire « la vie simple de René Guénon » de Chacornac, pour s’apercevoir qu’il n’était ni triste ni pâlichon.

Toute sa vie, Guénon n’a cessé de proclamer le fait qu’il ne voulait surtout pas être un gourou ni entrainer des disciples dans son sillage.

Il se contente d’être le témoin de ce qu’il a reçu.

Qui n’a pas vibré à la lecture d' »Aperçus sur l’initiation » ou des « Etats multiples de l’être » ne peut ressentir dans son coeur toute la beauté du message transmis par le sheikh Abd el-Wahid Yahia.

Personnellement, je lis et relis Guénon quotidiennement avec toujours le même émerveillement quant à la justesse et la clarté de ses propos.
Mais, n’étant pas « guénolâtre », je dédaigne pas les autres auteurs et je lirai aussi ce « contre Guénon » dont les parlent certains commentateurs.

En ce qui concerne la Tradition primordiale, Guénon, justement, nous dit des védas qu’ils sont les plus proches de celle-ci parce que plus moins frappés par l’involution du monde mais qu’ils ne sont pas celle-ci.

Tout à fait d’accord avec toi, Didier !

Le « Contre Guénon ! » de Jean van Win fera certainement date dans la littérature maçonnique. Il est grand temps que certains Maçons, qui s’affirment pourtant « hommes libres », arrêtent de mettre ce triste et pâlichon gourou de Guénon sur un piédestal.

A lire le dernier livre pertinent de Jean Van Win: Contre Guenon.
Il était grand temps de pouvoir enfin lire un ouvrage critique sur ce qui pollue encore malheureusement aujourd’hui la Maçonnerie.

En ma bibliothèque se trouve « L’Archéomètre » de Saint-Yves d’Alveydre, à mon humble avis un ouvrage « primordiale » de l’ésotérisme, ainsi que le livre de Bruno Hapel cité à ce propos au site Tradition Primordiale. Ce dernier auteur est parmi les quelques élèves de René Guénon qui ont évité de retomber dans une théologie religieuse, soit-elle chrétienne, islamique ou autre, ou dans un éclectisme de traditions.

Le site TP accuse Papus (Dr Gérard Encausse) et ses amis d’avoir tordu « L’Archéomètre » sans apporter la moindre preuve ni détail.

Une méprise courrante est la tendance à vouloir associer la « tradition primordiale » à une quelconque concrétisation formelle telle la tradition védique ou autre. En réalité, elle est plutôt à symboliser par le déroulement purement archétypique des Nombres ou des Éléments géométriques, celui-ci décrit d’une perspective proprement ésotérique en « Monas Hieroglyphica » de John Dee.