Michel Maffesoli
Michel Maffesoli

La philosophie « progressive » de la FM et la postmodernité.

Publié par Géplu

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mardi 19 février 2019
  • 3
    Jean mabuse
    20 février 2019 à 4h26 / Répondre

    La vie communautaire ne peut être le cadre des lois qui doivent refléter l’intérêt général transcendant les particularisme. La maçonnerie rassemble ce qui est épars , elle n’amalgame pas les communautarisme.

    • 4
      Maffesoli
      20 février 2019 à 9h48 / Répondre

      À l’opposé du linéarisme historique, forme profane du messianisme judéo-chrétien, ne peut pas admettre qu’il y a des époques (en grec « époque » veut dire parenthèse). L’époque moderne= « reductio ad unum » (A.Comte) = universalisme. L’époque postmoderne en gestation voit naître un « uni-diversalisme ». Plutôt que de se lamenter, pourquoi ne pas accompagner un tel processus ? N’est-ce pas ainsi que la F.M. pourra être en phase avec son temps, comme elle le fut au XVIIem siècle ? Sinon, elle risque de devenir un club de vieux grognons quelque peu déphasés : « 50 nuances de gris ».

      • 8
        Jean Mabuse
        20 février 2019 à 14h39 / Répondre

        le messianisme judéo-chrétien n’existe pas. Il existe un messianisme juif dont les explications talmudiques sont l’inverse du linéarisme. Le messianisme chrétien est effectivement linéaire puisqu’il indique la fin de l’histoire. Pour rester sur ces références, les lamentations des juifs devant le Kotel datent justement de l’uni-diversalisme lorsque Kamtsa expulsa Bar-Kamtsa de sa communauté. Le message du Kotel c’est que malgré les différences, il ne faut pas accompagner le processus de séparation mais bien créer l’union. telle est la mission de la FM, créer le centre de l’union. Unir malgré les diversités quitte à ce que cela soit grognon.

        • 11
          Maffesoli
          20 février 2019 à 15h46 / Répondre

          N’ayant pas de compétences théologiques, je m’en tient à ce que dans la tradition philosophique et sociologique on nomme « messianisme judéo-chrétien » ( K.Marx: La question juive, K.Löwwith: Histoire et Salut): l’accession à la « Cité de Dieu », par et grâce un médiateur. C’est la tradition « sotérologique ».
          Pour ma part, fidèle à la distinction du « savant et du politique », je me contente de constater sans aucune prétention à créer ou à changer.
          Je le redis il y a une conception d’unir cause et effet de l’UNITÉ ( qui réduit, évacue les différences) et une union de l’UNICITÉ , celle d’une harmonie conflictuelle.Pour la 1er le medium est la dialectique ( thèse, antithèse , synthèse. La 2em est « contradictorielle » : un contraire ne se dépassant pas en synthèse.Par exemple la voûte de la cathédrale gothique doit son équilibre à la tension des pierres les unes sur les autres.

    • 5
      Patrice Deriémont
      20 février 2019 à 10h14 / Répondre

      @JEAN MABUSE. Ne pas confondre l’assignation communautaire la plupart du temps non voulue et permanente comme les religions avec les communautés éphémères comme les rassemblements festifs ou revendicatifs. D’ailleurs nous autres Francs Maçons ne sommes nous pas une de ces « tribus » lorsque nous sommes en Tenue de « midi à minuit »?

      • 6
        Maffesoli
        20 février 2019 à 13h40 / Répondre

        Le mot « tribu » employé à l’époque, était une sorte de « provocation » (pro vocare : appeler en avant, nous sortir de nos lieux communs. Métaphore simple : dans les jungles, stricto sensu, la « tribu » permettait de serrer les coudes, de lutter contre l’adversité extérieure. Dans les « jungles de pierre » que sont nos mégapoles, la « tribu » postmoderne repose sur le partage d’un goût (sexuel, musical, sportif, culturel), et ainsi permet de « serrer les coudes ». Internet aidant, elle favoris le partage, l’échange, la solidarité. Ne sont-ce point des valeurs maçonniques ?

  • 2
    Maffesoli
    19 février 2019 à 11h13 / Répondre

    Merci, cher ami.
    Depuis longtemps, et malgré les oukases de tous ordres (profanes ou maçonniques), j’essaie de dire qu’il faut au-delà de nos convictions ( aussi honorables soient-elles) « reconnaître » ( naître-avec) CE QUI EST . Et il me semble qu’il y a , dans ce que je nomme le « trésor caché » de la F:.M:. des éléments qui peuvent nous permettre d’apprécier l’idéal communautaire en gestation. N’est-ce point cela l’apport essentiel de notre « philosophie progressive » ?

    • 7
      jean mabuse
      20 février 2019 à 14h27 / Répondre

      Il faut donc renoncer à un universalisme cosmopolite pour préférer un universalisme des communautés coexistantes ?

      • 9
        Maffesoli
        20 février 2019 à 14h48 / Répondre

        De toute façon il faut accompagner CE QUI EST, plutôt que de toujours préconiser CE QUI DEVRAIT ÊTRE (ce qui est le péché mignon de la tradition occidentale!).
        Ainsi, plutôt qu’UNIVERSALISME je préfèrerais employer le terme proposé par l’ami E.Morin : UNI-DIVERSALISME. Une cohésion à partir de la diversité. La MOSAÏQUE en serait la forme imagée.
        Ainsi à l’UNITÉ fermée succéderait, dans la postmodernité, une UNICITÉ ouverte. Je m’en explique dans mon dernier livre « Être postmoderne » (Ed du Cerf. 2018)

        • 10
          Jean Mabuse
          20 février 2019 à 15h29 / Répondre

          Etre postmoderne c’est considérer inéluctable l’enfermement dans sa communauté issue d’un déterminisme ethnique, religieux ou culturel ? la vision du monde qui en découlerait serait d’organiser la société en fonction de ces déterminismes sans laisser la possibilité du choix de la raison ou du méliorisme unifiant ?

          • 12
            Maffesoli
            20 février 2019 à 15h53 / Répondre

            Être postmoderne c’est reconnaître qu’à l’opposé de l’individu UN ( individu= indivisible), parfois l’individualité de base prend la forme de la PERSONNE plurielle ( persona: masque). C’est le « je est un autre  » de Rimbaud. Non pas une IDENTITÉ, mais des IDENTIFICATIONS multiple. C’est pourquoi le terme de « tribu » est une métaphore. On va , en fonction des rôles que l’on joue, virevolter d’une « tribu » à l’autre; d’une communauté à l’autre.Et vivre , ainsi, ses diverses identifications . N’est-ce pas ainsi que vivent les jeunes générations?

          • 13
            Maffesoli
            20 février 2019 à 15h55 / Répondre

            « Le temps des tribus » (1988), 3em édition, 16 avril 2019, ed La Table Ronde

  • 1
    Patrice Deriémont
    19 février 2019 à 8h45 / Répondre

    J’ai appris à connaitre Michel Maffesoli en 2003 lors du rassemblement que nous avions organisé pour le 275ème anniversaire de la maçonnerie française. J’ai longtemps été en désaccord avec lui sur le combat que nous devions livrer nous autres francs-maçons sur l’évolution de la société et notamment sur sa communautarisation. Non pas des communautés figées comme les religions mais des communautés éphémères comme les grands rassemblements festifs ou revendicatifs. Force est de constater qu’il avait raison avant tout le monde. Et même si certains d’entre nous réfutent cette réalité au nom des « valeurs » de la république et de la philosophie des Lumières, il faudra bien s’y faire. Le principe de réalité finira par imposer le « Temps des Tribus » dont il parlait déjà en 1988 lors de la parution de son livre sur le sujet.

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