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Sur la façade d'une maison bordelaise

Rituel de « La Française » (de Bordeaux)

Publié par Pierre Noël

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jeudi 9 mai 2024
  • 53
    Pierre Noël
    19 mai 2024 à 11h33 / Répondre

    Les Loges écossaises, d’après Murray Lyon. (PN)

    En 1730, Il y avait près de 100 loges en Ecosse, opératives ou déjà « mixtes », qu’on peut grouper en trois régions : Kilwinning (au S.O.), Edimbourg (au S.E.) et Aberdeen (au N.E.).
    Les Corporations (Incorporations) écossaises (les guildes), organismes communaux relevant de l’administration, étaient composées d’artisans divers dont ceux du bâtiment (masons, wrights, squaremen and carpenters); les Loges étaient semi-indépendantes, constituées de masons, organisées selon les statuts de William Schaw, maître maçon du roi (1598). Les premières étaient d’inspiration communale et participaient à l’administration de la cité, les secondes étaient d’ordre privé.
    Le terme « free » désignait la franchise ou liberté de la cité (le droit d’y travailler !); le free man mason (très différent du free stone mason anglais) était un titre qu’on obtenait après 7 ans d’apprentissage et 7 ans supplémentaires de pratique (à une époque où l’espérance de vie était de 29 ans pour un homme).

    Ces loges ont accepté des bourgeois et des nobles, parce qu’elles avaient besoin d’argent et de protection pour subsister ! C’est ainsi que Jacques VI, roi d’Ecosse (avant de devenir Jacques I d’Angleterre), fut, dit-on, reçu maçon et free man à Scone (près de Perth) en 1601 ! Les exemples sont nombreux, pendant tout le siècle, bien expliqués par Gould, Lyon, Stevenson … Le plus célèbre est le cas de Murray (ou Moray) reçu à Newcastle en 1641, en présence de John Mylne, un tailleur de pierres et architecte célèbre qui avait reçu Jacques VI. Ces organisations n’avaient d’autre but que de protéger le métier de régler les conflits qui pouvaient survenir et surtout d’empêcher les intrus (les cowans) de travailler et gagner leur croûte dans la ville ! Le mot de maçon était une barrière (imaginaire) de plus, sans connotation religieuse aucune qui n’aurait manqué de susciter l’hostilité de la Kirk.
    Tout cela déclina au XVIII° siècle. L’utilité économique des loges s’estompa sans disparaître. Le métier devint libre, par l’activité de nouveaux centres d’activité.
    Mais les loges subsistèrent, sans rôle économique, mais en maintenant une certain tradition, de convivialité, de festivité, du vivre ensemble.

    Puis vint la nouvelle, que les bloody English (10 ans après l’Union des deux Royaumes) avaient créé une Grande Loge, qu’ils avaient été jusqu’à faire du pays de Galles (farouchement indépendant comme l’Ecosse) une province (les GM provinciaux pour le pays de Galles sont parmi les plus anciennement créés).
    Cette décision fut sans doute l’aiguillon qui poussa les loges écossaises à créer une Grande Loge d’Ecosse. Le processus fut difficile, en raison de la susceptibilité de ces gens, mais finalement ils y arrivèrent, en 1736. L’histoire est compliquée et cocasse, et mérite d’être brièvement racontée.
    Les Ecossais avaient compris le risque que la GL d’Angleterre veuille prendre le pouvoir en Ecosse et y créer des GM provinciaux comme elle l’avait fait au Pays de Galles, d’autant plus que six nobles Ecossais au moins avaient été Grands Maîtres d’Angleterre.
    Les loges d’Edimbourg (Mary’s Chapel, Canongate Kilwinning et Lodge of Jouneymen Masons) se réunirent donc en 1735 et décidèrent d’envoyer une circulaire à toutes les loges d’Ecosse (il y en avait une centaine) les invitant à envoyer leur délégué à une assemblée à Edimbourg pour élire un Grand Maître.
    Trente-trois loges seulement furent représentées à l’assemblée de 1736. La loge d’Edimbourg était bien décidée à faire élire son maître en chaire. Mais c’était sans compter la mère-loge de Kilwinning qui avait des « filles » à Edimbourg (Canongate Kilwinning notamment). Quelques temps avant l’assemblée, Canongate initia puis fit maître maçon Sir William Sinclair, descendant d’un Sinclair qui avait été reconnu patron et juge des maçons d’Ecosse du temps de Jacques VI (à l’instigation de William Schaw).
    Le jour de l’assemblée, au moment du vote, Sinclair lut une déclaration qu’il renonçait pour lui et ses descendants à sa « charge » (qui n’était pas celle d’une GM mais seulement d’un arbitre en cas de litige entre les loges). Cette « grandeur d’âme », cette renonciation volontaire lui valut les suffrages unanimes, même de ceux qui avaient mandat pour un autre candidat. Il fut élu et resta en fonction un an. Canongate Kilwnning, fille de Kilwinning, peut donc se targuer d’avoir eu le premier GM d’Ecosse.

    • 54
      Etienne Hermant
      19 mai 2024 à 13h24 / Répondre

      Pierre Noël s’est arrêté aux recherches de Murray Leon, alors que le 21e siècle a investigué l’historique du « Mot de Maçon » sous des angles encore inédits.
      Il affirme sans détours et sans présenter le moindre élément de vérification que : « Le mot de maçon était une barrière (imaginaire) de plus, sans connotation religieuse aucune qui n’aurait manqué de susciter l’hostilité de la Kirk. »
      Vraiment ?
      On aimerait savoir sur quelles bases la Kirk aurait été hostile à ce que le « Mot de Dieu » de John Knox puisse intégrer les Loges Ecossaises.

      • 55
        Anubis Rê
        19 mai 2024 à 17h19 / Répondre

        54 – Oui, vraiment ! Où avez-vous vu que l’on pouvait discourir de Dieu et de la religion hors des cercles éclésiastiques à cette époque ?
        En outre vous avez, comme beaucoup trop de franc-maçons, une vision romantique de la maçonnerie opérative lorsqu’elle se doit d’être exclusivement professionnelle et économique.
        Oui, surtout économique, les opératifs ne sont aucunement des idéalistes qui travaillent pour Dieu et la beauté du geste, ceci est une vue de l’esprit. La société féodale peut être qualifié de mercantile, toute compétence se paye très chère.
        Pour le reste, Pierre Noël vous en dit suffisamment pour vous faire reconsidérer les choses vers plus de réalisme.
        Le plus important, c’est qu’il faut cesser d’embarquer nos Apprentis et Compagnons dans cette Histoire maçonnique sensationnelle que n’a ni queue, ni tête.
        Malgré mon verbe direct, c’est bien fraternellement que je vous écrit, mon cher frère.

      • 56
        Pierre Noël
        19 mai 2024 à 19h29 / Répondre

        Cesser de confondre « God’s Word » et « Mason word » allierait linguistique et bon sens !

  • 51
    Anubis Rê
    17 mai 2024 à 21h02 / Répondre

    49 – Vous me répondez, mais ne répondez à aucune de mes questions et faites preuve de la plus totale incorrection en le faisant par des questions.
    Je maintiens, vous ne connaissez rien de la maçonnerie opérative, pas plus française qu’écossaise, ceci est flagrant dans la deuxième partie de votre commentaire qui, à votre insu, confirme mon commentaire 45 et démontre ainsi, s’il le fallait encore, votre ignorance en la matière.
    Sachez, cher sachant, que j’exerce dans la restauration d’immeubles de centre ville historique en France, pendant que vous faites dans la « connaissance » livresque et hors des cercles universitaires, cad dans la plus pure conjecture.
    Ce travers est d’ailleurs tellement répandu que les universitaires ont totalement déserté l’Histoire de la franc- maçonnerie.
    Les Messieurs Jourdain ont de beaux jours fantasques devant eux.

    • 52
      Etienne Hermant
      18 mai 2024 à 17h59 / Répondre

      J’acte vos réticences à répondre à ma série de questions, mais pourriez-vous ne fusse-que répondre à ce seul questionnement que j’affine, ceci afin de nous éclairer :
      Quelles sont les minutes des Loges Ecossaises, voir des documents d’époque, que vous avez utilisés pour asseoir vos différentes assertions, notamment sur les Statuts Schaw qui n’avalisent pas vos affirmations ?
      Quelles sont les datations et la provenance des documents que vous avez
      compulsés ?
      Que nous disent-ils ?
      Est-ce avant ou après la rédaction des Statuts Schaw ?
      .
      Vous écrivez : « Je maintiens, vous ne connaissez rien de la maçonnerie opérative, pas plus française qu’écossaise, ceci est flagrant dans la deuxième partie de votre commentaire qui, à votre insu, confirme mon commentaire 45 et démontre ainsi, s’il le fallait encore, votre ignorance en la matière. »
      Pouvez-vous nous dire quelles erreurs flagrantes j’aurais commises, car il ne suffit pas seulement de l’affirmer, ce serait trop facile, il faut étayer vos dires.
      Je reproduis ci-dessous l’intervention que vous incriminez :
      « Concernant les Statuts Schaw.
      Ces Statuts mettaient de l’ordre dans les organisations de Métier qui avaient tendance à se dissiper et les conflits n’étaient pas rares.
      Il existait dans certaines villes deux organisations du Métier, bien distinctes et d’origines différentes, celle de la Loge, et celle de l’organisation municipale qui en Ecosse portait le nom de Corporation (Incorporation).
      Ces deux organisations avaient des relations plus ou moins étroites, bien distinctes et d’origine différente.
      Mais il leur correspondait deux hiérarchies parmi les Maçons, hiérarchies qui ne coïncidaient pas, tout en concernant les mêmes personnes.
      Ainsi, dans le premier cas, le Maçon qui avait terminé son apprentissage pouvait devenir « compagnon du Métier ou Maître » dans la Loge, selon la terminologie des Statuts Schaw, pour laquelle ces deux termes sont synonymes.
      Dans la deuxième perspective, ce même Maçon pouvait devenir « Maître de la Corporation » qui ouvrait la voie au droit de bourgeoisie, mais était aussi très onéreuse et n’étaient accessibles qu’à la faveur de relations familiales et sociales.
      Une telle situation était évidemment potentiellement conflictuelle. »

  • 49
    Etienne Hermant
    17 mai 2024 à 18h09 / Répondre

    -43-
    1/ Les sources que j’emploie n’ont strictement rien à voir avec Patrick Négrier et son ouvrage « La Tulip ».
    Si vous voulez quelques attendus vite fait de P.N. sur le sujet relisez l’article de De Brouwer qui en fait état.
    2/ Les Compagnonnages « dit génériquement « du Tour de France » », n’ont strictement rien à voir avec les Corporations écossaises, n’ont strictement rien à voir avec la maçonnerie originelle britannique.
    C’est hors propos.
    3/ Quelles sont les minutes des Loges Ecossaises que vous avez utilisées pour asseoir vos affirmations ?
    De quelles époques datent-elles ?
    Que nous disent-elles ?
    Est-ce avant ou après la rédaction des Statuts Schaw ?
    Avez-vous pris connaissance, par exemple, des Devoirs de la Loge Melrose de 1581et son renvoi devant la « loi commune » ?
    Avez-vous lu les minutes de la Loge Mary’s Chapel d’Edimbourg concernant les relations de travail qui éclairent à la fois le fonctionnement de la Loge et l’organisation du Métier dans l’Ecosse du 17e siècle dirigés par un Surveillant et un Diacre et ce que cela implique ?
    Et les premières réceptions, dans la même loge, de non opératifs en 1634 avec les désignations de chacun comme « compagnon de métier » ou « frère maçon » et ce que cela implique ?

    Et cette autre minute qui présente le cas d’un « Freeman mason » John Fulton qui a introduit plusieurs gentilshommes dans la Loge et ce que cela implique ?
    Avez-vous lu « Le document des archives de la Loge de Scone » qui indique que Jacques VI d’Ecosse a été reçu maçon dans la Loge de Scone et Perth par John Mylne, Maître Maçon du Roi et ce que cela implique ?
    .
    Concernant les liens entre ce « Mot de Maçon » d’essence presbytérienne en références direct aux pasteurs, aux Rose-Croix et à la Gentry :
    Avez-vous lu « L’Ode des Muses » de Henry Adamson de 1638 qui associe « Mot de Maçon » et frères de la Rose-Croix ?
    Avez-vous lu le « Logopandecteison de Sir Thomas Urquhart of Cormaty » daté de 1653, ouvrage qui décrit parfaitement l’usage du « Mot de Maçon » ?
    Avez-vous lu cette « Lettre du Révérend Georges Hickes au Duc de Lauderdale » daté de 1677 où, concernant les Seigneurs de Rosselyn, il est fait mention que le privilège du « Mot de Maçon » n’est pas limité aux maçons opératifs, mais qu’il est aussi accordé aux membres de la Gentry qui les contrôlent et les protègent et ce que cela implique ?
    Avez-vous connaissance de la nomination de James Ainslie, un pasteur de Jedburgh ?
    Malgré qu’il fût Franc-Maçon et connaissait le « Mot de Maçon » l’assemblée décida en sa faveur arguant du fait que des maçons ayant ce Mot avaient été pasteurs du temps de la réforme de John Knox (« dans les temps les plus pures de l’Eglise »), et « qu’il n’y a ni pêché ni scandale dans ce mot ».
    Connaissez-vous le sermon prononcé en 1663 par le ministre presbytérien William Guthrie ?
    Ce secret des maçons opératifs est pris comme terme de comparaison pour expliquer la relation entre le Christ et les fidèles ?
    Et ce commentaire de cet autre ecclésiastique écossais, le révérent Robert Kirk, ministre de la paroisse d’Aberfoyle et qui parle du « Mot » comme d’une « tradition rabbinique » ?
    Ou encore cette « Lettre d’un clergyman de Londres » (désolé pour cette avalanche de clergyman !) qui, en 1710 mentionne le « Mot » provenant « d’une certaine Compagnie appelée les francs-maçons, qui est bien connu de tout membre de cette Sage Société » ?
    .
    -45-
    Concernant les Statuts Schaw.
    Ces Statuts mettaient de l’ordre dans les organisations de Métier qui avaient tendance à se dissiper et les conflits n’étaient pas rares.
    Il existait dans certaines villes deux organisations du Métier, bien distinctes et d’origines différentes, celle de la Loge, et celle de l’organisation municipale qui en Ecosse portait le nom de Corporation (Incorporation).
    Ces deux organisations avaient des relations plus ou moins étroites, bien distinctes et d’origine différente.
    Mais il leur correspondait deux hiérarchies parmi les Maçons, hiérarchies qui ne coïncidaient pas, tout en concernant les mêmes personnes.
    Ainsi, dans le premier cas, le Maçon qui avait terminé son apprentissage pouvait devenir « compagnon du Métier ou Maître » dans la Loge, selon la terminologie des Statuts Schaw, pour laquelle ces deux termes sont synonymes.
    Dans la deuxième perspective, ce même Maçon pouvait devenir « Maître de la Corporation » qui ouvrait la voie au droit de bourgeoisie, mais était aussi très onéreuse et n’étaient accessibles qu’à la faveur de relations familiales et sociales.
    Une telle situation était évidemment potentiellement conflictuelle.
    Pour le reste, c’est de l’enfumage et je n’ai nulle part fait état « d’ésotérisme » en la circonstance.
    .
    Je m’arrêterai là sur ce sujet pour ne pas trop indisposer Pierre Noël de ce qu’il considère comme étant d’habituelles dérives savantes.
    Le seul but était de clarifier ma pensée première.
    J’espère qu’il m’en excusera.

  • 46
    Pierre Noël
    17 mai 2024 à 13h43 / Répondre

    Est-il permis de rappeler que ni l’Anglaise ni La Française (de Bordeaux) n’étaient des loges « opératives », mais des cercles fermés à orientation sociale sur fond de convivialité, usant d’un corpus rituel stylisé venu d’anciennes sociétés d’artisans. Les développements savants des commentateurs habituels (mea maxima culpa !) partent dans tous les sens et négligent allègrement le thème de départ

    • 47
      Etienne Hermant
      17 mai 2024 à 15h29 / Répondre

      Mea maxima culpa, Pierre Nöel, j’ai cru lire dans votre présentation savante, qui pour moi n’est en rien péjoratif, que vous faisiez état de la « circulation du mot » en référence au Ms Edingburgh en désignant en toute lettre le « Mot de Maçon ».
      Partir à la recherche de ce « Mot » ne m’apparaît en rien échapper à vos propres développements au sein même de votre article et que vous avez vous-mêmes amplement commenté dans vos interventions.
      Mais sans doute dois-je me tromper…

      • 48
        Pierre Noël
        17 mai 2024 à 17h29 / Répondre

        Je n’ai pas dérivé, que je sache, sur un chasseur de sorcières pathologique (Jacques VI) ni sur un misogyne congénital (John Knox)!

        • 50
          Etienne Hermant
          17 mai 2024 à 18h19 / Répondre

          J’estime n’avoir pas dérivé non plus en invoquant Jacques VI et John Knox en référence au « Mot de Maçon » et je m’en suis expliqué avec plus qu’une seule phrase.

  • 45
    Anubis Rê
    17 mai 2024 à 11h00 / Répondre

    On nous dit savamment en 41 :
    .
    – « Le schéma codifié [par Shaw] désigne un processus : à l’initiative d’un Maître, un Apprenti est enregistré (booked) par l’Incorporation, pour devenir deux ou trois ans plus tard un Apprenti « entré » dans la loge, et après sept ans il pouvait acquérir le titre de Compagnon de Métier ou de Maître ».
    De mémoire de maçon opératif, le déroulé de l’apprentissage du métier puis de la prise de responsabilités s’est toujours déroulé ainsi. Une précision : le fonction de Maître désignait au moyen-âge un architecte, à l’époque de Shaw le patron d’une loge qu’il faut voir comme une entreprise de bâtiment, et non comme un machin où l’on ferait de l’ésotérisme.
    .
    – « Ces passages successifs étaient accompagnés par des cérémonies symboliques ».
    Pour la fonction de compagnon ? Laquelle ? Sources, documents ?
    Pour la fonction de Maître, cad patron de la loge, cad patron d’une entreprise de bâtiment : c’est une charge qui s’acquiert, c’est onéreux. Y avait-il une cérémonie de prise de fonction ? Source, documents ? A noté que le modèle des Moderns, c’est la maçonnerie opérative écossaise et qu’il n’y a pas cérémonie pour la fonction de Maître de loge en 1723.
    .
    – « Pour en revenir au Maître de l’ouvrage, il se trouve donc être un Maître de l’Incorporation, cad la Guilde des Maîtres bourgeois qui fournissaient l’emploi » : non, qui commandaient et payaient la construction de bâtiments. « Maître de l’Incorporation » quesaco ??
    « et contrôlaient les relations entre les employeurs et les gens du Métier » : contrôlaient quoi ? Mais les employeurs, cad la loge, étaient des gens du Métier, et les Maitres d’ouvrages n’avaient aucune autorité sur les loges. Pardon, mais là ont est dans la rêverie, la construction d’un raisonnement pour en cautionner un autre, malheureusement tout aussi fantasque.
    – « et grâce à ce schéma nouveau, Schaw annihilait ainsi la dualité entre Incorporation et Loge, ce qui permettait de remplacer le système par une soumission à l’Etat. » : qu’entend-on par là ? Qu’antérieurement les loges n’étaient pas soumises à la couronne ? Les loges construisaient entre autres des ouvrages militaires, sans être soumises aux loi du royaume ?
    Non mais on est sérieux là ?
    .
    En complément, Chevalier de Ramsay, Martinès de Pasqually, Louis Claude de Saint Martin, Jean Baptiste Willermoz, Joseph de Maistre : à consommer avec modération.

  • 42
    Joab’s
    16 mai 2024 à 15h49 / Répondre

    Petit exemple de discussion recente avec mes « instructeurs » evangeliques.
    POur eux la Bible c’est la Parole de Dieu. pour toutes les raisons bien connues d’inspiration divine …
    Je leur rappelle Jean 1(la Bible doc) et son evocation de « La Parole qui est Dieu et auprès de Dieu » … et qui crée toute chose.
    Donc la « Parole de Dieu » etait avant la création ? La Bible existait avant « les cieux et la terre » ??
    Evidemment cette simple reflexion declenche les coleres excommuniantes …
    Ce n’est même pas du raisonnement circulaire … puisque nulle part dans la Bible, on ne parle de … la Bible (qui n’existait pas au moment de l’ecriture des differents livres.
    La sacralisation est un procédé pratique pour se dispenser de toute justification, explication. et ouvre la porte à toutes les manipulations … comme s’autoproclamer « reguliers » …

  • 41
    Etienne Hermant
    16 mai 2024 à 11h57 / Répondre

    « John Knox ? « Joyeux » personnage de cette fin de siècle aussi bousculé entre convictions irréconciliables que l’est le début du nôtre. Voire un rapport entre le « Mason Word » et le « Worde of God (God ‘s Worde) conteyned in the Olde and Newe Testament » relève de l’inspiration du Très Haut !! » Pierre Noël
    .
    Laissons de côté définitivement une quelconque « inspiration du Très Haut » qui ne nous sert décidemment en rien, et axons-nous sur le presbytérianisme et ses concordances avec la maçonnerie naissante en Ecosse dans cet environnement calviniste de John Knox qui insiste tout particulièrement sur la perception personnelle de chacun fondée sur la proximité de la Parole du Livre.
    .
    Un environnement qui a fortement impacté les « Old Charges » à partir du Ms Grand Lodge N°1 de 1583 jusqu’à suivre l’orthographe et l’usage des Bibles privées publiées dans les années 1550 après la Réforme, ce qu’a montré Dyer.
    Un environnement dont les maçons écossais ont pu s’inspirer pour leur catéchisme en prenant en exemple l’introduction des anciennes catéchèses remis à l’ordre du jour par la Réforme protestante avec des catéchèses formulées par questions et réponse qu’on retrouve dans les premiers catéchismes maçonniques.
    Knox, à l’imitation de Calvin, avait encouragé la destruction des images religieuses.
    Les catéchismes religieux prennent tout naturellement la place de la mémorisation par les images, telle qu’elle avait été pratiquée pendant la période médiévale.
    Il s’agissait de retrouver l’esprit des catéchèses du christianisme primitif dont le but était d’instruire les nouveaux convertis avant baptême en tant qu’enseignements pour chacun.
    C’est dans cette mouvance qu’apparaissent les manuscrits des premiers catéchismes maçonniques écossais.
    On retrouvera dans le Catéchisme de l’Assemblée de Westminster qui fut adopté par l’Assemblée générale de l’Eglise d’Écosse, 107 brèves questions et réponses.
    .
    Ce contexte inédit nous rapproche de William Schaw, le Surveillant Général des Métiers du Roi, en l’occurrence ici, Jacques VI d’Ecosse.
    Sous l’impulsion de Jacques VI, Schaw confère aux « Maîtres des ouvrages » des règles en continuité de règles antérieures dans un premier Statut (1598) adressé à la Loge Marys’Chapel, suivit d’un deuxième Statut adressé à la Loge Kilwinning (1599) et à toutes les Loges d’Ecosse.
    Le schéma codifié désigne un processus : à l’initiative d’un Maître, un Apprenti est enregistré (booked) par l’Incorporation, pour devenir deux ou trois ans plus tard un Apprenti « entré » dans la loge, et après sept ans il pouvait acquérir le titre de « Compagnon de Métier ou de Maître ».
    Ces passages successifs étaient accompagnés par des cérémonies symboliques où l’on voit émerger le « Mot de Maçon », révélés par la suite en « Jachin ou Boaz » et « Mahabyn » pour « les maîtres », auxquels il convient d’ajouter une innovation : « l’Art de la Mémoire » revisité à la Renaissance avec un très riche contenu d’ordre spéculatif.
    Un « Mot du maçon », que mentionne le presbytère de Kelso en 1652 en ces termes :
    « Il n’y a ni pêché ni scandale dans ce Mot, car dans les temps les plus purs de l’Église, des maçons ayant ce Mot avaient été pasteurs, que les maçons et les hommes ayant ce Mot ont été et sont tous les jours dans nos cessions, et nombre de professeurs ayant ce Mot sont admis dans nos assises ».
    Or les temps les plus purs de l’Eglise presbytérienne correspondent à la période précédant le contrôle royal de l’Eglise d’Ecosse, ce qui impliquerait que ce Mot fut connu pendant cette période, cad avant 1610 et par des pasteurs qui, bien évidemment, connaissaient le « Mot de Dieu » de John Knox….
    Pour en revenir au Maître de l’ouvrage, il se trouve donc être un Maître de l’Incorporation, cad la Guilde des Maîtres bourgeois qui fournissaient l’emploi et contrôlaient les relations entre les employeurs et les gens du Métier, et grâce à ce schéma nouveau, Schaw annihilait ainsi la dualité entre Incorporation et Loge, ce qui permettait de remplacer le système par une soumission à l’Etat.
    .
    Une « soumission à l’état » qui ne permit cependant pas au calviniste Jacques VI, fervent d’architecture, de prendre la direction de tous les organismes des métiers de la construction.
    .
    Un jacques VI qui, devant cette résistance, se replia sur sa Cour, en instaurant une maçonnerie entre maçons hors Métier, tels son collaborateur Francis Bacon, l’auteur dramatique Ben Johnson, l’architecte Inigo Jones, Henry Wotton et ses « Eléments d’architecture », William Gilbert, le scientifique expérimental, le tout dans des « Cérémonies des masques » a forte consonnance symbolique.
    Un Jacques VI, proche des milieux religieux calvinistes, qui publia la « Bible de James » en 1611.
    .
    Si les Corporations ont pu s’emparer du « Mot de Dieu », à une époque où elles furent investies en nombre par des presbytériens hors Métier, c’est la dimension politique, qui fut introduite par F.W. Sean-Cool, qui peut expliquer une transformation structurelle de la doctrine calviniste et presbytérienne de ce Mot en « Mot de Maçon ».
    On est dans un contexte hostile de la part de Marie I Stuart, en conflit avec John Knox.
    L’usage du « Mot de Dieu » signifiait l’appartenance à une nouvelle religion qui s’appuie uniquement sur l’écriture et nullement sur les préceptes et des diktats de l’Eglise romaine ou même anglicane, encore contaminée de catholicisme.
    Transformer ce Mot en codes secrets de reconnaissances spécifiques au Métier permettait de passer entre les gouttes.
    Le fait que des presbytériens se sont emparés de ce Mot depuis « les temps les plus purs » confirmerait qu’il proviendrait par infléchissement du « Mot de Dieu ».
    Le fait que le comte John Stuart qui fut accusé en 1637 de posséder « le mot » en essayant d’entrer en contact avec les contestataires, au même titre que d’autres parmi les nobles, montre que ce Mot n’appartenait pas uniquement aux artisans en étant essentiellement politico-religieux.
    .
    Ces quelques considérations bien incomplètes, sont autant de pistes à la recherche du « Mot de Maçon », et méritent sans doute plus qu’une ironie facile…

    • 43
      Anubis Rê
      16 mai 2024 à 17h28 / Répondre

      Tout ceci, c’est très bien, mais ce n’est jamais que le cadre religieux, donc juridique puisque les deux se confondent en ces époques, dans lequel s’exerce le Métier de la construction. Mais cela n’a rien à voir avec le Métier. Les Corporations ne se sont en rien emparées du Mot de Dieu ou de quoique ce soit d’autre de cet ordre, pas même du Mot de maçon pour le métier de la pierre. Vous ne faites preuve que d’une approximation théorique et spéculative de la réalité du métier de maçon opératif, ainsi que les sources qui vous ont amené à ces raisonnements, et dieu sait que j’apprécie Patrick Négrier.
      J’ai eu l’occasion de parler plusieurs fois de ce sujet avec des Compagnons dit génériquement « du Tour de France » , à la fois à travers mon métier, également dans une loge du GODF (je pense que c’est pratiquement la seule obédience où il y en a. Ces gens connaissent très bien leur Métier et son Histoire depuis les cathédrales. Je vous invite à échanger avec ces frères. Le Métier opératif n’a jamais eu de « dépots » ésotérico-initiatique, et ses rituels, s’ils étaient naturellement gouvernés par les principes et obligations religieuses, cela n’a jamais été leur objet et rien dans le mètier de la maçonnerie opérative, qui est une technique et pas délire ésotérique, ne doit quoique ce soit à ces principes et obligations.

    • 44
      ERGIEF
      16 mai 2024 à 18h49 / Répondre

      41- ETIENNE HERMANT.
      Merci pour cet excellent commentaire. Je commençais à me sentir un peu seul après avoir évoqué en 13 la relation entre the God’s word and the Mason’s word.

  • 37
    Anubis Rê
    15 mai 2024 à 21h10 / Répondre

    Oui, en effet, tout le monde sera d’accord : dès lors que l’Ecosse est passée du catholicisme au calvinisme presbytérien, les autorités, couronne et religieuses, se sont chargées d’imposer le nouveau canon au peuple dont les loges et les maçons font partie.
    Ainsi, l’Ecosse passe de la communions des Saints des Anciens Devoirs au texte biblique littéral, les colonnes du Temple de Salomon et la griffe de la résurection.
    Mais lorsque l’on a constaté les obligations religieuses qui gouvernent les réglements de toutes les activités du royaume et toutes les personnes présentes sur ses terres, que constate t’on, que comprend-on du Métier si ce n’est qu’il est soumis à la nouvelle religion comme il l’était à l’ancienne ? Et en quoi ceci peut-il avoir la moindre influence sur le Métier ?
    Vous confondez rien de moins que religion et Métier, vous confondez rien de moins qu’obligations religieuses et Métier.
    Il faut maintenant dire Jakin et Boaz et griffer la main du Maître pour entrer en loge ? Les Maçons s’exécutent, cela ne change rien à leur exercice professionnel et il n’est pas question pour eux de s’interroger sur ces changements, le XVIIè sc ce n’est pas la démocratie.
    D’autre part, vous faites une seconde erreur : les rituels opératifs, qu’ils soient Anciens Devoirs ou Mot de maçon, n’ont aucune vocation à être travaillés. Ils ont deux fonctions et deux seules : la première est d’exposer la discipline du Mètier aux apprentis entrés et la rappeler aux compagnons et maçons, la seconde, notamment pour le Mot de maçon, de permettre l’entrée en loge.
    Enfin, au moyen âge, à la renaissance, au XVIIé sc et jusqu’à la disparition des loges opératives début XVIIIé, en Ecosse et ailleurs, l’on vient en loge pour parler de chantier de construction et du Métier, sûrement pas de religion et d’ésotérisme. Car dans ce dernier cas, la police du royaume alertée par les autorités religieuses aurait haché menu la loge et les maçons pour hérésie.

  • 36
    Joab’s
    15 mai 2024 à 19h19 / Répondre

    Il y a semble-t-il confusion entre les traductions-interpretations du mot Logos de l’evangile de Jean.
    Traduit par word, mot, verbe, parole.
    Ce qui est evidemment reducteur de cette notion platonicienne du Logos.
    Et on y retrouvera la recherche de la « parole perdue » , parfois associée à la legende du graal, mais aussi dans des milieux evangeliques la mystique « Parole de Dieu » en même temps ramenée au lire Bible.
    Dans le monde catholique l’hostie jouerait aussi ce rôle. mais aussi des elans mariolatres d’intercession.
    Le New Age s’est aussi emparé de la notion d’une vibration lumineuse agissante et guérisseuse.
    Il y a interpénétration (en Ecosse plutôt catholique, en Angleterre les milieux proestants) entre cette notion manipulée confusément dans des milieux religieux et la quête maçonnique. se desesperant de la perte aussi d’un mot sacré …
    Faute de prendre distance avec ces attirances religio-mystiques et de se concentrer sur cette quête maçonnique plutôt que des pratiques, on s’egare dans les considerations que nous lisons ici.
    Oui, la recherche du « mot perdu » merite tous nos efforts.

    • 38
      ERGIEF
      15 mai 2024 à 21h48 / Répondre

      36 @ JOAB’S
      Attention à ne pas avancer d’informations inexactes pour étayer une argumentation subjective. L’Ecosse est (pour ce qui concerne la part de population se définissant comme chrétienne soit 50%) essentiellement presbyterienne c’est à dire protestante. (Église d’Ecosse 30%) et anglicane (Eglise d’Angleterre 5%) et non catholique ( Eglise de Rome 15%).
      La conception du Logos qu’ont les réformés de toutes obédiences différe suffisamment de celle des catholiques pour avoir inspiré le mode de sélection à l’entrée dans les Loges aux 17° et 18° siècles.
      Prétendre le contraire c’est récrire l’histoire.

      • 40
        Joab’s
        15 mai 2024 à 23h13 / Répondre

        Ce qui est information inexacte ou purement spéculative est ta derniere phrase, ergief. Par contre mon propos n’était pas sur la question catholiques-protestants. Pour le catholicisme en ecosse, j’évoquais surtout les dirigeants célèbres : Stuart.
        Pour les fm, le sujet n’est pas la , quelques soient les similitudes avec le Logos chrétien mais aussi le mana polynesien, le manitou, le viracocha andin .

    • 39
      Pierre Noël
      15 mai 2024 à 23h12 / Répondre

      S’il y a quelque part « confusion », c’est certes dans 36 qui gagne haut la main !

  • 34
    ERGIEF
    15 mai 2024 à 16h50 / Répondre

    Afin d’éclairer un peu la lanterne de ceux d’entre nous qui acceptent difficilement le fait de lier le Mason’s word de la mother lodge de Kilwining au God word des presbyteriens de John Knox, je suggère la lecture de cet article, un peu long mais très circonstancié, de Christophe de Brouwer. A aborder sans idées préconçues..
    http://sifodierisinvenies.overblog.com/2017/01/presbyterianisme-et-maconnerie.html

    • 35
      Pierre Noël
      15 mai 2024 à 18h56 / Répondre

      Je lis toujours avec intérêt Christophe De Brouwer et Patrick Négrier, sans toujours partager leurs vues.
      Voir dans une poignée de main un événement « providentiel » (comme Paul dans Galates 2,9 : When James, Cephas, and John, who seemed to be pillars, perceived the grace that was given unto me, they gave to me and Barnabas the right hands of fellowship; that we should go unto the heathen, and they unto the circumcision.) me paraît au contraire un geste fortuit et banal ! Voir dans le relèvement d’un homme à terre l’illustration des cinq points doctrinaux de Doordrecht me semble diantrement tiré par les cheveux (pourquoi pas les 5 doigts de la main ?).
      Quant aux « mots de passe », je préfère de loin l’illustration qu’en donne Hergé dans les Cigares du Pharaon.

  • 32
    Pierre Noël
    14 mai 2024 à 18h57 / Répondre

    John Knox ? « Joyeux » personnage de cette fin de siècle aussi bousculé entre convictions irréconciliables que l’est le début du nôtre. Voire un rapport entre le « Mason Word » et le « Worde of God (God ‘s Worde) conteyned in the Olde and Newe Testament » relève de l’inspiration du Très Haut !! (toujours se méfier du génitif saxon !).
    Whiche Churche is onely known tu God. But that Churche which is visible, and sene to the eye, hathe three tokens, or markes, wherby it may be discerned.
    1) First, the Worde of God conteyned in the Olde and Newe Testament, which, as it is above, the autoritie of the same churche, and onely sufficient to instruct us in all thinges concernynge salvation, so is it left for all degrees of men to reade and understand. For without this Worde, neither churche, concile, or decree can establishe any point touching salvation.
    2) The second is the holy Sacrements, to witt, of Baptisme and the Lordes Supper ; which Sacramentes Christ hathe left unto us as holie signes and seales of God’s promesses. So the Supper delareth that God, a a most provident Father, doth not onely fede our bodies, but also spiritually nourisheth our soules with the graces and benefites of Jesus Christ (which the Scripture calleth eatinge of his flesh and drinkinge of his bloode) ;
    3) The third marke of this Church is Ecclesiasticall discipline, which standeth in admonition and correction of fautes. The finall ende wherof is excommunication, by the consent of the Churche determyned, if the offender be obstinate. And besides this Ecclesiastical! censure, I acknowlage to belonge to this church a politicall Magistrate, who ministreth to every man justice, defending the good and punishinge the evell ; to whom we must rendre honor and obedience in all thinges, which are not contrarie to the Word of God ( Liturgy of John Knox).

  • 29
    Etienne Hermant
    13 mai 2024 à 15h25 / Répondre

    On a connu PIERRE NOEL mieux inspiré que cette déviation de mes propos…

    • 30
      Pierre Noël
      13 mai 2024 à 18h50 / Répondre

      Ils sont nombreux, les maçons francophones qui font feu de tout bois pour prouver que les opératifs du XVII° siècle étaient chrétiens fervents, sincèrement « catholiques » (donc romains) et nécessairement dévots. Est-ce l’inspiration venue d’en-haut qui les convainc à ce point ? Je n’oserais mettre en doute leur inspiration (dont je suis, dieu merci, épargné).

      • 31
        Etienne Hermant
        14 mai 2024 à 10h31 / Répondre

        Le contexte dans lequel se développa ce « Mot » n’est pas sans importance.
        Le « Mot de Dieu » d’origine calviniste, qu’intégrèrent les opératifs Écossais par la dénomination « Mot de Maçon », se retrouva au centre du conflit politico-religieux entre Marie I Stuart, la catholique et le calviniste John Knox et plus tard en opposition au Roi papiste Charles I.
        En plus du rattachement à la maçonnerie de Métier, le « Mot de Maçon » devint un Mot de ralliement à la cause calviniste.
        On voit dans ces périodes, en Ecosse, des nobles écossais s’inscrire dans une clandestinité hors Métier, que ce soit dans les rangs presbytériens que stuardistes.
        .
        Malgré ces remous sous forme de tensions multiples, les Corporations restèrent indéfectiblement catholiques, par tradition, conservatisme, opportunisme, et rattachement aux valeurs chrétiennes, comme lorsque le père de James Anderson, de la Loge d’Aberdeen, vitrier de son état, mit en place par « charité » un « coffre pour nos pauvres, spécialement pour que la bénédiction de Dieu accompagne nos réalisations ».
        Les statuts (4) de la Loge d’Aberdeen de 1699, datation proche de l’Edinburgh de 1696, stipule : « Que Dieu vous bénisse, vous et les travaux de vos mains, ce qui est le chaleureux vœu et désir de nous tous ».
        .
        La terminologie « opératif » se doit d’être considérablement nuancée en cette fin du 17e siècle.
        Sur 49 frères reçus compagnons depuis 1670 en la Loge d’Aberdeen, 30 n’ont aucun rapport avec le Métier, dont un collecteur des douanes royales, des perruquiers, avocats, armurier, professeur de mathématique, Marchants, chirurgien, un pasteur de Slaines.
        La majorité sont des jacobites dont certains en lien direct avec Jacques II Stuart en exil à St Germain-des-Près, ou des quakers, alliés objectifs des Jacobites.
        Cette mouvance hétéroclite est catholique, et bien malin qui pourra dire qui fut un fervent catholique ou non parmi ces désignations, qu’ils soient opératifs ou non, même si pour les jacobites il y a peu de doutes !
        .
        L’inspiration divine évoquée et les vieilles fractures réelles ou supposées de part et d’autre du Channel, ne nous seront, en la circonstance, d’aucune utilité.
        .
        Le sentiment, que j’ai la faiblesse de maintenir, est que dans ces environnements, que le « Mot de Dieu » ait pu être considéré comme étant un Mot « Sacré » en complément d’un passe-droit, n’a rien d’insolite, sans en faire une montagne qui invariablement accoucherait d’une souris.

  • 28
    Pierre Noël
    13 mai 2024 à 12h49 / Répondre

    Ben oui ! Tout est dans tout, disait un vieux Grec dont j’oublie le nom ! Quant au bon dieu, l’avantage, c’est qu’on peut lui faire dire n’importe quoi et son contraire, il ne dira jamais rien !!
    Pourquoi ne pas dire que le Parthénon, le château d’Osaka et Machu-Pichu furent élevés par des maçons « catholiques » !

  • 27
    Etienne Hermant
    13 mai 2024 à 9h23 / Répondre

    -13- Merci à ERGIEF d’introduire la notion de « God’s Word » en référence au « Mot de Maçon » ce qui lui apporte un éclairage.
    .
    Ce « Mot de Dieu » provient d’un pasteur, John Knox, qui fit éclore le calvinisme en Ecosse à partir des années 1550.
    Il convient de se référer à son ouvrage « Le Livre de l’ordre commun » où il s’accorde à l’idée que la Bible est la seule autorité, autorité exprimée par le « Mot de Dieu », qui aurait pour signification que le christianisme authentique est antérieur à l’Eglise catholique romaine. C’est là la spécificité de la Scots Kirk.
    .
    Concernant les Loges écossaises qui accueillirent ce « Mot de Dieu » sous la désignation de « Mot de Maçon », ils ne seront pas sous la coupe des calvinistes malgré le désir de Jacques VI (nous sommes vers 1600) qui fut pressenti pour prendre la direction de tous les organismes des métiers de la construction.
    Les « maçons de pratique », profondément catholiques, dépositaires d’une tradition lointaine, lui préférèrent, comme patron et protecteur, le catholique William St Clair, pourtant de mœurs douteuses.
    On aurait pu croire que le Roi protestant allait imposer sa propre nomination à la tête des confréries.
    Il n’en fut cependant rien.
    Il alla jusqu’à accepter la rédaction d’une Charte qui garantissait aux héritiers Saint-Clair de Rosselyn ce rôle privilégié.
    .
    Alors, oui, « dans un pays réformé », ces confréries écossaises restaient catholiques, sans que Jacques VI d’Ecosse, qui deviendra Jacques I d’Angleterre, ne s’en offusque aux époques concernées.
    .
    Le « Mot de Dieu », « Mot de Maçon », d’inspiration calviniste dans un environnement de Métier catholique, s’il apparaît comme étant indubitablement un « Mot de Passe », avait aussi un aspect « Sacré » par la force des mots.
    C’est tout ce que je voulais signifier.

  • 26
    Remi
    12 mai 2024 à 19h25 / Répondre

    Mes FF, tous vos commentaires me sont extrêmement profitables. C’est pourquoi, je vous remercie. 👍😊

  • 24
    Etienne Hermant
    12 mai 2024 à 16h49 / Répondre

    Le Ms Edinburgh de 1696 donne la référence des mots sans les citer, là où le Chetwode Crawley de 1700 les donne en toutes lettres, à savoir : « Les mots sont Jachin et Boaz ».
    Le MS Sloane 3329 de 1700 donnera, quant à lui, le « mot des maîtres et c’est Mahabyn qui est toujours divisé en deux mots », mot donné en pratiquant les cinq « Points du Compagnonnage » désignation mentionnée par l’Edinburgh.
    .
    « Mahabyn » est donné en référence biblique par l’Edinburgh sans citer le mot.
    Les « Ancients » s’empareront dans cette même lignée des mots en MB (Mahabyn, Maughbin, Matchpin, Magboe) de « Mahhabone » dont la traduction donnée est « Qui est l’Architecte (ou le Bâtisseur) ? ».
    D’après le Ps.147.2, « le Bâtisseur » désigne Adonaï.
    .
    Les « Moderns » emploieront une nouvelle désignation « Machbenah » et une nouvelle signification, « L’Architecte est frappé à mort ».
    « L’Architecte », cette fois, n’est plus Adonaï mais Hiram.
    .
    « L’Edinburgh Register House » donne-t-il des Mots de passe ou des Mots Sacrés ?
    Peut-on avancer que dans la perspective d’une Loge de Métier à forte résonance catholique, l’un ne va pas sans l’autre ?

    • 25
      Pierre Noël
      12 mai 2024 à 18h58 / Répondre

      Pourquoi tout compliquer ? L’ERH donne la référence des (deux) mots (dans Kings I) que doit répéter l’inconnu pour être admis. Qu’est-ce, techniquement, sinon un mot de passe ? C’est le nom d’une pièce (d’un « morceau » 😊) d’architecture/de maçonnerie ! Qu’est ce que ça a de « sacré », voire de « catholique »? Dans une ville, un pays, réformé ?

  • 23
    Pierre Noël
    12 mai 2024 à 9h31 / Répondre

    Vous avez raison, et les grands Experts aussi ! Le mot est « convoqué » et fait écho à l’évangile de Jean …
    Je n’avais pas compris la profondeur du message, par ignorance sans doute et éloignement de Puteaux !
    Je dois avouer ne pas trouver ces nuances subtiles dans les échanges simples des manuscrits d’E’burgh (l’étranger visiteur se fait reconnaître par un mot biblique qu’il a reçu le jour de sa réception).

  • 21
    Anubis Rê
    11 mai 2024 à 18h35 / Répondre

    Je rejoins ce que je comprends être l’agacement de Pierre Noël.
    Les loges opératives n’ont jamais été des églises.
    On y a jamais étudié, de près, de loin comme indirectement la religion. D’une part on ne se serait jamais permis de le faire, d’autre part on y étudiait les particularités du chantier de construction en cours et on y formait à un METIER.
    les préambules des Anciens Devoirs sont de pure forme. Il s’agissait de satisfaire aux obligations du royaume où l’on exerçait, pas plus, rien d’autre.
    Idem pour les loges spéculatives d’avant 1751, annèe du commencement de la confusion, qui donnera notamment le REAA. Le METIER alors enseigné était celui de la rationalité intellectuelle et de la clairvoyance, pas celui de la bigoterie.
    Fatiguant de voir inlassablement tout ramené à la religion.
    Allez à la messe, cela nous fera des vacances. Le rite y est nécessairement juste quelque soit l’église. Il reproduit les Ecritures, vous serez comblés. Charge à vous de le comprendre correctement.

  • 16
    Pierre Noël
    11 mai 2024 à 13h06 / Répondre

    Je suis très heureux du commentaire d’Asphalot. le mot de maçon (the mason word) est décrit depuis 1696 et n’est autre qu’un mot de passe donnant accès à une loge de maçons opératifs. Son assimilation à la Parole du Prologue de l’évangile de St Jean est une évolution très postérieure, inconnue des loges d’outre-Manche (celles du moins que je connais).

    • 17
      Yasfaloth
      11 mai 2024 à 13h42 / Répondre

      Mon TCF Pierre, il est écrit « en écho », ce n’est pas tout à fait la même chose que « assimilé à » …
      .
      (Sachant que cela se passe quelques instants après l’ouverture du Livre)

      • 19
        Pierre Noël
        11 mai 2024 à 17h09 / Répondre

        Où, diable!, parle-t-on d' »écho » ?

        • 20
          Yasfaloth
          11 mai 2024 à 17h27 / Répondre

          Relis mon post [10] ayant trait à l’explication (en 2016) du GE de mon obédience au sujet de la réintroduction que semblait déplorer notre F Ergieff (3ème paragraphe).

    • 18
      Yasfaloth
      11 mai 2024 à 15h35 / Répondre

      Mon TCF Pierre, je suis allé consulter le texte du manuscrit d’Edimbourg tel qu’il est rapporté dans la somme de Louis Trebuchet (de l’Ecosse à l’Ecossisme) page 488 du Tome 1 – Volume 2 :
      .
      Voilà ce qui y est dit tout à fait à la fin de la cérémonie :
      .
      « Then the master gives him the word and gripes his hand after the mason way, WHICH IS ALL THAT IS TO BE DONE TO MAKE HIM A PERFECT MASON »
      .
      C’était donc certes un mot de passe mais aussi un symbole final d’appartenance, donc un un mot « sacré »… tout comme aujourd’hui. Mot qui a d’ailleurs une signification en hébreux, signification qui est enseignée aux initiés du grade et qui est peut être une composante de cet « Echo » auquel il est fait allusion.
      .
      Je m’arrête là pour cette discussion en milieu « ouvert » sur un élément de notre rituel d’ouverture…

  • 11
    Pierre Noël
    10 mai 2024 à 21h09 / Répondre

    A 9, Ergieff :
    Je pense aussi que le principe est simple : un inconnu se présente, il donne les « secrets » au gardien. Celui-ci transmet l’information au surveillant, laquelle arrive ensuite au VM, par un expert ou qui que ce soit d’autre. Au VM d’admettre ou non le visiteur.
    Il y a une vingtaine d’années, je me suis présenté à une loge de Washington DC où je ne connaissais personne (sauf le candidat du jour !). Je me suis présenté » et ai présenté mes « credentials » (documents de ma loge, de ma GL). Après examen de ceux-ci, on me dit qu’on pouvait donc m’interroger. Je le fus par trois FF (dont un européen) et je fus admis après une demi-heure à entrer en loge. L’ accueil y fut chaleureux.

    • 12
      Baphomet
      11 mai 2024 à 9h53 / Répondre

      Avec l’attestation du Grand Secrétaire et après 30 minutes d’interrogatoire ? Purée !
      Dans ma loge non-régulière, quand un parjure en provenance de la GLRB souhaite assister à nos travaux, il se présente avant la tenue au VM qui examine son motif et prend la décision de l’accepter ou non. Cette discussion n’est pas à proprement parler un tuilage.
      Admettons-le, les cas sont rares. Par exemple, une initiation dont notre F :. connaît le candidat égaré. S’il est admis, il ne sera pas invité par le VM à transmettre les salutations fraternelles au VM et aux frères de sa loge durant la tenue, ni repris – généralement à sa demande – dans le tracé du jour.

    • 14
      Pierre Noël
      11 mai 2024 à 12h42 / Répondre

      Pour être précis, l’interrogatoire en question fut un « tuilage » en bonne et due forme sur chaque grade/degré ! l’Européen cité était là pour résoudre en cas de besoin, les différences « transatlantiques » des tuilages. A aucun moment il ne fut question de relation inter-obédientielle.

  • 5
    ERGIEF
    10 mai 2024 à 11h43 / Répondre

    4 – PIERRE NOEL.
    Pierre, la Grande Loge de France a réintroduit la circulation du Mot dans son rituel d’ouverture au 1er D° du REAA il y a environ une décennie. Le VM le transmet aux 2 surveillants par le truchement du MDC à charge pour le 2e d’entre eux d’annoncer en fin de circuit que tout est juste et parfait.
    Lorsque cette pratique a été adoptée par l’obédience ses initiateurs ont expliqué s’être inspirés à la fois du rite du Mot de Maçon et des rituels des Antients. Qu’en penses-tu ?

    • 6
      Yasfaloth
      10 mai 2024 à 13h51 / Répondre

      Cela ne se passe pas exactement comme ça, et se fait lors de l’ouverture des trois degrés.

      • 9
        ERGIEF
        10 mai 2024 à 19h17 / Répondre

        6 YASFALOTH et 7 PIERRE NOEL
        Ma description de la pratique en GLDF était volontairement succincte et discrète. En revanche ma question portait sur sa signification.
        En effet le but de la circulation du Mot était à l’origine la reconnaissance maconnique des participants. Le rituel du marquis de Gages le démontre sans ambiguïté.
        Or j’ai toujours eu le sentiment que cette pratique, revisitée par la GLDF était un peu « incongrue », même si je reconnais que ce terme est un peu fort.

        • 10
          Yasfaloth
          10 mai 2024 à 20h29 / Répondre

          J’ai les arguments du Grand Expert de l’époque vis à vis de cette question, en voici quelques extraits, j’espère qu’il ne m’en voudra pas :
          .
          « Les historiens de la Maçonnerie nous indiquent que de 1638 à 1877, l’ouverture des travaux en loge se faisait après circulation du Mot. La disparition de la circulation du Mot de nos rituels s’est produite à une époque particulière de l’histoire de la Maçonnerie dont deux dates témoignent de l’esprit de cette époque: 1875, le Convent de Lausanne ; 1877, abandon par le Grand Orient de France de la référence à toute spiritualité. »
          .
          « … convoquer Le Mot, connu de tous, et dont les derniers récipiendaires furent les Frères Apprentis, c’est faire écho à la Parole contenue dans le Prologue de Jean, et rétablir un élément historique fondamental du REAA … »
          .
          « … Sur le plan initiatique, la circulation du Mot, c’est déjà mettre l’Apprenti et le Compagnon sur le chemin de la connaissance des « Mots Substitués » …  »
          .
          Après… on adhère ou pas … pour ma part j’y vois ainsi une mise « mise en action » de l’énergie du verbe dont je ressens maintenant l’absence quand je visite des ateliers où cela ne se pratique pas. A l’origine le mot était véhiculé par des « diacres » que l’on n’a naturellement pas voulu rétablir, d’où les modalités actuelles.

          • 13
            ERGIEF
            11 mai 2024 à 12h37 / Répondre

            10@YASFALOTH
            J’étais membre de la GLDF au retour de cette pratique ( Passé au RER j’ai rejoint l’Alliance depuis mais je reste proche de mes ex loges). Orateur à l’époque, j’ai pu expliquer aux frères sa source en partant du God’s Word des calvinistes Écossais pour désigner la Bible et la Parole, et du Rite du Mason’s Word de la Loge Kilwinning vers 1620/30. Sur le principe je partage ton interprétation à propos du Verbe et de l’acte de création à l’ouverture de la loge. C’est la forme qui ne m’à jamais vraiment convaincu. Peut être parce qu’en l’absence des diacres, les exécutants actuels ne sont pas suffisamment imprégnés de leur responsabilité en la matière et sans doute parce qu’il manque quelque chose dans le rituel pour renforcer le message. Mais quoi?
            Au RER nous ouvrons et fermons sur des prières identiques à tous les grades et suffisamment dépouillées pour nous distancier des dérive cultuelles, mais c’est une autre voie…

            • 22
              Yasfaloth
              11 mai 2024 à 20h51 / Répondre

              Bonsoir mon TCF,
              .
              Difficile de répondre à cela… as tu connue la version remaniée du Rituel de 2017 impliquant le MDC et changeant la modalité de prononciation du mot ?
              .
              Sinon, je ne peux qu’être d’accord sur le fait que l’exécution (la forme) d’un rituel dépend énormément de l’implication de ses acteurs (et du M de Musique). C’est justement ce sur quoi nous essayons de travailler.

          • 15
            Pierre Noël
            11 mai 2024 à 13h03 / Répondre

            Je suis très heureux du commentaire d’Asphalot. le mot de maçon (the mason word) est décrit depuis 1696 et n’est autre qu’un mot de passe donnant accès à une loge de maçons opératifs. Son assimilation à la Parole du Prologue de l’évangile de St Jean est une évolution très postérieure, inconnue des loges d’outre-Manche (celles du moins que je connais).

    • 7
      Pierre Noël
      10 mai 2024 à 16h40 / Répondre

      J’ignore tout des usages (actuels) des LL Françaises (et ne m’en porte pas plus mal!).
      Le bon sens justifie que l’assistant à une tenue maçonnique se fasse reconnaître « par les secrets » usuels avant que la loge soit déclarée « ouverte ». Cela vaut surtout pour les visiteurs inconnus.
      Le problème reste la provenance de ces « secrets ». Furent-ils acquis dans une loge « légitime » ou par tout autre moyen (lectures, divulgations, héritages, conversations profanes ou fréquentation de « loge » bidon …). le plus sage est la décision de la GL d’A naissante : n’accepter en loge qu’un visiteur dont la qualité est attestée par un document officiel émanant d’un organisme reconnu par la loge visitée.

      • 8
        Remi
        10 mai 2024 à 18h55 / Répondre

        7 « J’ignore tout des usages (actuels) des LL Françaises (et ne m’en porte pas plus mal!) »PN à bien raison en effet. A titre d’exemple, (un seul suffit, je ne souhaite pas entrer dans une polémique stérile, les choses étant ce qu’elles sont ) Je reprends donc le post de l’un de nous, bien placé et crédible au sujet de, des, devrais-je dire, modifications des rituels de l’obédience citée : « Ils se mettent souvent à plusieurs pour cela. Membres changeants d’une réunion à l’autre, qualifications imprécises, bon à tirer pas signé, relecture bâclée ou absente, imprimeur pressé et négligent etc… » ll va sans dire, mais c’est mieux en le disant que les dit rituels ont été modifiés souvent à une certaine époque et facturés aux loges…. Trop fort les frangins.

    • 33
      fifi mimi
      15 mai 2024 à 11h58 / Répondre

      Si la transmission du mot à l’ouverture est effectivement présente dans de vieux rituels français tels le Luquet ou celui du Marquis de Gage, elle ne l’est pas dans les Trois Coups Distincts. Elle est introduite dans les premiers rituels de la GLGE en 1804 (non présente dans le MS Courtin de Chaleston – 1801)

      1/ Faut-il y voir un rapport avec le Mason Word ? J’en doute. En effet le « rituel du Mason Word » était la transmission de l’attouchement (une poignée de main) et du mot à l’impétrant comme on le fait à tous les rites, partout dans le monde lors des réceptions.

      2/ Etait-ce une pratique des Antients ? Non présente dans le TDK (ni dans le Ms Courtin) on peut en douter.

      3/ Est ce une pratique franco-française ? Je laisse les érudits des rituels anglais et américains y répondre mais j’ai une petite idée.

      Pour en revenir aux rituels du REAA tels que pratiqués en France. La transmission du mot à l’ouverture aux 3 grades est donc introduite par la Grande Loge Générale Ecossaise en 1804 et disparaît suite au Convent de Lausanne dans les rituels de 1877 (rien à voir avec le Convent du Grand Orient qui, contrairement à ce qui a été écrit n’abandonne pas toute référence à la spiritualité, mais nimpose plus l’obligation de croire en Dieu et en l’immortalité de l’âme… le GADLU n’est pas cité dans le discours de Frédéric Desmons. Par contre le premier rituel sans spiritualité ni ésotérisme est celui de 1880 de la GLSE… j’dis ça, j’dis rien…)
      Elle est réintroduite à la GLDF en 2012.

  • 4
    Pierre Noël
    10 mai 2024 à 10h43 / Répondre

    En 1763, la loge du marquis de Gages (La Parfaite Harmonie, Mons) s’ouvrait par la circulation des secrets, via les « colonnes », des SS au VM :
    D.·.Vénérable 1er Survt.·. à quelle heure se fait l’ouverture de la loge d’apprenti maçon ?
    R.·. Très Vénérable, à Midi plein.
    D.·. Vénérable 2ème Surveillant, quelle heure est il ?
    R.·. Très Vénérable, il est midi plein.
    D.·. Puisqu’il est midi plein et que c’est à cette heure que se fait l’ouverture de la loge d’apprentis et que commencent nos travaux, Vénérable Frère 1er Survt.·., dites au Vénérable Frère 2ème Survt.·. qu’il me fasse passer par sa colonne, le mot, la passe, le signe et l’attouchement et leurs significations et vous mes Frères passez la même chose par votre Colonne afin de nous assurer que nous sommes ici tous Frères.

    Le premier le dit au deuxième et ils les font passer ensemble chacun par sa colonne….
    Le tout étant parvenu juste au maître, il dit :
    Vénérable Frère 1er Survt.·. le mot, passe, signe et attouchement m’étant parvenus juste, il nous reste à louer le Seigneur de ce qu’il ne se trouve point de profane parmi nous pour troubler nos travaux. Avertissez le Frère Vénérable 2ème Surv.·. qu’il avertisse les maîtres, compagnons et apprentis qui composent cette vénérable Loge que la Loge de l’apprenti maçon est ouverte.
    Il fait le signe en le disant, toute la loge le fait aussi.

  • 3
    Remi
    9 mai 2024 à 18h40 / Répondre

    Très intéressant. Merci Pierre 😊

  • 2
    Pierre Noël
    9 mai 2024 à 17h58 / Répondre

    1) Ce qui doit être observé dans une loge régulière.
    Pour qu’une loge puisse être couverte régulièrement, il faut deux appartements d’entrée. Le premier est occupé par un Frère Servant, qui en ouvre la porte à ceux qui se présentent ; & le second, qui sépare la Loge du premier, est ce qu’on nomme la Chambre des Pas perdus, & dans laquelle l’Expert doit toujours rester. Ceux qui désirent être admis en Loge étant dans le premier appartement, un d’entr’eux frappe à la porte des Pas perdus ; l’Expert la lui ouvre, le reçoit seul & l’examine sur les principaux points de la Maçonnerie, & sur-tout lui fait faire la marche & les signes ; & lorsque l’interrogé est reconnu Maçon, l’Expert l’introduit en Loge avec les formalités ordinaires. Il ne faut pas oublier que Frère qu’on introduit doit, en entrant , prendre la main du second Expert, qui est en-dedans de la loge, pour lui donner l’attouchement & le mot de passe du grade que l’on tient, ensuite il va se placer entre les Surveillants, se met à l’ordre dudit grade, en fait le signe & salue le Vénérable, qui, alors, (peut) l’interroger sur le Catéchisme.
    2) Observations sur l’ouverture des Loges.
    L’ouverture n’est que le consentement unanime de commencer les travaux. Chez les anciens Chevaliers, cette cérémonie se faisait par une prière à la Divinité. Cette maxime religieuse s’est perdue dans les différents troubles que la Catholicité essuya… L’ouverture des Loges devint alors une observance simple, courte, symbolique comme tout le reste, & tout à fait indépendante de l’instruction ; mais bien des Maîtres ne font aucune attention à cela, peut-être aussi l’ignorent-ils ? On en voit un grand nombre qui font toutes les demandes du catéchisme, même celles des signes & des paroles, avant que la loge soit ouverte ; d’autres font tout le contraire, ils se contentent de faire avertir l’Assemblée, par leurs Surveillants, que l’on va ouvrir la Loge ; ensuite ils font le signe & les acclamations du grade qu’ils vont tenir ; puis avertissent que la Loge est ouverte ; après quoi ils demandent à leurs Officiers si la Loge est ouverte, demande qui doit être faite avant que rien faire de maçonnique, & surtout un signe qui est un des principaux secrets Maçonniques.
    Ces deux manières d’ouvrir une Loge sont également contraires aux loix de la Maçonnerie ; ce sont des innovations faites par des Maîtres peu instruits des statuts de l’Ordre. Il faut absolument les éviter toutes deux. Il est défendu très-expressément de faire aucun signe, encore moins de proférer de mot sacré sinon en loge ouverte, & ici elle ne l’est pas. ((Recueil Précieux de la Maçonnerie Adonhiramite … par un Chevalier de tous les Ordres Maçonniques. A Philadelphie, chez Philarethe, rue de l’Equerre à l’A-plomb. M. DCC. XXXV. Pp 4-8 du premier volume).
    Qui n’a vu de telles erreurs commises par des VM qui ne se préoccupent pas de ces vieilleries, trop désireux d’entendre les planches et débats prévus par leur programme ?

  • 1
    Cécile Revauger
    9 mai 2024 à 15h01 / Répondre

    Ce beau mascaron se trouve à l’angle du cours de L’Intendance et de la rue Vital Carles à Bordeaux et a été réalisé par un tailleur de pierre membre de la loge Guernica dans les années 2000.

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