Françoise Bonardel

Une interview de Françoise Bonardel à propos de son livre Jung et la gnose

Publié par Géplu

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dimanche 19 août 2018
  • 4
    Désap.
    19 août 2018 à 20h14 / Répondre

    Françoise Bonardel, un magnifique esprit, une intelligence trés rare, une trés belle personne.
    Avec Guénon, Evola et quelques (trés) rares autres, elle a saisi le sens de la métaphysique antique et de sa continuité directe l’alchimie de manière totalement débarrassée de toute croyance et superstition, de manière exacte en somme.
    Un esprit libre !

  • 2
    Chicon
    19 août 2018 à 10h26 / Répondre

    La soeur de Jung, Marie Therese Von Franz, m’a fait decouvrir les Archétypes et alors j’ai enfin tout compris des représentations mentales.

    • 3
      Chicon
      19 août 2018 à 18h18 / Répondre

      Le terme « gnostique » apparait bien compliqué pour nos petites têtes.

  • 1
    Anwen
    19 août 2018 à 8h04 / Répondre

    (Désolé d’absence pour la longueur du commentaire)
    La Gnose et les gnostiques chez les hébreux puis dans le Christianisme primitif.
    Pendant l’exil à Babylone, les sociétés secrètes prennent un grand développement. C’est à ce moment que commence l’ordre des Esséniens.
    Nous allons voir maintenant, pendant les 70 ans de la captivité, les Mystères s’étendre et se compléter, grâce à la science et à l’activité de Daniel qui, pendant sa longue vie, va s’en occuper activement et fonder plusieurs grades nouveaux.
    D’abord, cette annexe aux anciens Mystères forme un nouveau Chapitre, qu’on va appeler la Voûte de Perfection.
    Le premier grade de ce Chapitre (le 12ème dans la Franc-Maçonnerie) est intitulé le Grand Maître Architecte.
    Et ce qui frappe tout de suite, c’est que, parmi l’éclairage de la salle, on met au Nord une Etoile lumineuse, qui symbolise la lumière qui éclairera le monde dans les temps à venir, suivant la prédiction de Daniel. Au-dessus, tous les attributs des sciences.
    Daniel, représentée par celui qui préside, porte le titre de Grand Maître, qui est sans doute mis pour Grande Maîtresse, car ce personnage est vêtu de la robe blanche pontificale des Prophétesses.
    Les surveillants sont toujours des hommes dans les Mystères primitifs. C’est sans doute pour cela que dans la F.M., le Grand Maître, dans ce grade, est habillé en femme, et les surveillants en hommes.
    L’enseignement donné va encore avoir pour principal objet de rappeler que la connaissance première (Gnose) doit être celle de la loi des sexes. A cet effet, on fait encore intervenir l’Etoile flamboyante.
    Ce grade semble avoir été le point de départ d’une philosophie nouvelle, résumée dans le mot Gnose.
    Cette science dont on va nous parler est celle qui a été instituée par Daniel. Elle semble avoir surtout pour but (encore une fois) de bien établir les lois qui régissent les deux principes, les deux sexes, parce que les tentatives de cultes rendus à des dieux mâles sont venues jeter la confusion dans l’idée divine et dans le droit divin qui en est la conséquence.
    (Rappelons à ce propos l’erreur de C.G.Jung à propos de l’étude des trigrammes du Yi King (2ème livre sacré des chinois) : en effet, ces lignes (trigrammes) sont une représentation symbolique des deux principes de la philosophie chinoise : l’un masculin et ténébreux, le Yin, l’autre féminin et lumineux, le Yang.)
    On explique que la « Gnose » a en vue la lutte des deux Principes, le bien et le mal, la matière et l’esprit, qui sont les manifestations du masculin et du féminin dans la vie de relation, celle qui est opposée à la vie sexuelle et se manifeste par la réaction du pôle cérébral en opposition avec le pôle sexuel : tel est le mystère.
    Selon les premiers Gnostiques, la Divinité est l’émanation féminine, le Démi-ourgos ou Architecte de l’Univers, Sophia, la Sagesse.
    Elle a organisé la Terre et enfanté l’homme qui est devenu son adversaire, qui l’a combattue et a détruit son œuvre. Nous retrouvons ici la parabole de l’Arbre qui s’étendait sur le monde entier : la Mère.
    Mais les Gnostiques espèrent qu’une nouvelle incarnation de l’Esprit féminin viendra délivrer le genre humain de la domination du mauvais principe. Cette attente, qui s’est perpétuée à travers le temps, est devenue une tradition qu’on enseigne dans la F.M., parce qu’il paraît qu’un des apôtres du Gnosticisme aurait transmis à un petit nombre d’initiés la doctrine secrète et le moyen d’interpréter la Bible selon la doctrine. Ceci est très important. En effet, la Bible est un livre qu’il faut interpréter d’après la doctrine secrète, parce que dans sa forme moderne elle n’en a été que la copie, ou plutôt la parodie.
    Nous voyons que, d’âge en âge, elle nous fait des récits mensongers, mais à travers lesquels il reste quelques faits, quelques noms, qui nous mettent sur une piste.
    Pour suivre cette piste, pour comprendre les faits, pour découvrir les personnages (toujours rendus méconnaissables), il faut étudier la science secrète de la même époque, en tenant compte, encore, que même celle-là est masculinisée dans les temps modernes.
    Maintenant, nous voyons que, dans l’Apocalypse (ch. II, 17), on nous parle d’un nom nouveau qui va être donné aux fidèles de la première doctrine chrétienne, afin qu’ils ne soient pas confondus avec les imposteurs qui s’intitulaient aussi Chrétiens tout en propageant une doctrine nouvelle en opposition avec celle des Johanites.
    Le premier Christianisme va donc changer de nom et se fondre dans le Gnosticisme.
    Mais cette nouvelle forme de la doctrine évoluera aussi.
    Nous ne connaissons pas les premiers Gnostiques. On ne nous parle d’eux qu’à partir du IIème siècle, alors qu’ils ont eux-mêmes subi l’influence des idées régnantes et changé la primitive doctrine suivant leurs conceptions personnelles.
    A cette époque troublée, les esprits étaient partagés en deux courants opposés : le courant des idées féminines, conservées dans les Mystères, et qui s’appuyaient sur la Nature et ses lois, et le courant révolutionnaire représentant la révolte masculine contre l’ancien régime gynécocratique et théogonique, et, qui par opposition aux lois de la Nature, créait le surnaturel.
    Pour défendre cette mauvaise cause, les philosophes avaient déjà créé la casuistique ; mais entre eux se placent les Gnostiques qui créent la confusion.
    La traduction grecque de la Bible et les écrits des docteurs juifs avaient jeté les esprits dans le doute et dans l’agitation ; on voyait de tous les côtés s’élever de petites sectes qui expliquaient, à leur manière, les croyances anciennes dénaturées ou les nouveaux Evangiles.
    La Gnose, c’est, disent les Catholiques, la science humaine opposée à la science divine, alors que c’est au contraire la continuation de l’antique science divine, celle des Déesses ; c’est celle des Mystères, l’antique Théogonie que l’on ne comprend plus et que l’on va interpréter suivant l’esprit masculin, et c’est alors qu’elle deviendra la science humaine.
    Le mot Gnose signifie « connaissance ». Il fut évidemment employé par les féministes johanites qui cherchaient un nom nouveau pour remplacer le mot « Chrétien » dont leurs adversaires s’étaient emparés et qu’ils dénaturaient. Mais le mot Gnose devait avoir le même sort. Il devait être pris par des sectes masculines qui allaient aussi le dévier de sa signification primitive.
    C’est le sort de toutes les idées féminines d’être prises et dénaturées par des hommes. Tous les philosophes grecs peuvent être considérés comme les précurseurs des Gnostiques.
    Le mot Gnose a été introduit dans les écrits de Paul, par exemple dans Romains, 2-20,11-33, 15-14, et dans Corinthiens, 1-5, etc., ce qui prouve que ces écrits ont été revisés après l’apparition du Gnosticisme, donc après le IIème siècle.
    Ceux qui ont écrit l’histoire des Gnostiques nous disent qu’au début ils étaient divisés en quatre groupes, et dans ces groupes ils mettent toutes les sectes qui s’étaient formées depuis la propagande de Johana, pour soutenir sa doctrine ou pour la combattre ; confusion qui a pour but d’égarer l’opinion en mêlant le bien et le mal, la vérité et l’erreur sous le même nom.
    Ces quatre groupes sont :
    1° Les Écoles de Palestine, qui furent continuées par les Simoniens (disciples de Paul), les Corinthiens et les Nicolaïtes.
    2° Les Écoles d’Asie, continuées par les Marcionites.
    3° Les Écoles de Syrie, qui avaient pour chefs Saturnin et Bardesane d’Edesse.
    4°Les Écoles d’Egypte, qui brillaient avec Basilide et Valentin.
    Et on met parmi les principaux Gnostiques : Simon le Magicien (un des noms de Paul) et le diacre Nicolas qui tous deux trahirent la primitive École des Apôtres, puis Ménandre, Cérinthe, Basilide d’Alexandrie, Tatien, Ebion, Cerdon, Carpocrate, Saturnin, Marcion, Valentin, Marcus, Apelles, représentant des doctrines diverses.
    Il faut y ajouter les Elxaïtes et les Stratiotiques ou Barbélites. Chacun se faisait le chef d’un petit groupe. Quelques-uns prirent une grande influence sur leur époque et arrivèrent à faire triompher cette science humaine qui contribua à fonder le catholicisme.
    Le Christianisme, en discorde avec quelques-uns de ses premiers adeptes dès les premiers temps de son existence, fut l’objet de mille trahisons.
    Toutes les sectes gnostiques, quoique séparées et divergentes, se disaient chrétiennes. Mais toutes donnaient au Christianisme une interprétation particulière. Chacun se déclarait partisan d’une secte quelconque, souvent de plusieurs à la fois.
    Saint Epiphane compte 60 sectes.
    Saint Irénée en connaît plus de 130. Elles avaient des évêques, des diacres, des lecteurs, des diaconesses. Toutes favorisaient la révolution religieuse.
    Une de ces sectes avait une formule de serment que voici :
    « Je jure de travailler à l’affranchissement de l’humanité, de ne rien distraire du patrimoine commun à tous, ni mes biens, ni mon amour. Je jure de mépriser toutes les lois, toutes les institutions qui oppriment l’homme et le pervertissent : mariage, famille, patrie, société, et, dans la conquête du bonheur universel, rien ne me paraîtra coupable. »
    Le livre de perfection des Gnostiques s’appelait l’Évangile d’Eve. Saint Epiphane nous l’a conservé, et il nous dit que cet Evangile donne à l’arbre de vie douze fruits par an : Vidi arborem ferentem duodecim fructus in anno, et hoc est lignum vitae.
    Lien sur la Loi morale : le Bien et le mal : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/le-bien-et-le-mal.html
    Cordialement.

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