Une réaction critique au colloque « Religiosités séculières et sacré laïque »

Publié par Alex Caron

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lundi 12 octobre 2020
  • 5
    Désap .
    3 octobre 2021 à 20h40 / Répondre

    Il y a tout de même une difficulté.
    L’objet, tout l’objet de la maçonnerie consiste à dépasser immédiatement, résolument, à fuire même, les apparences.
    L’image est par définition fausse, c’est le sens du miroir, qu’il soit du REAA ou de Blanche Neige.
    Il ne s’agit pas de faire preuve d’imagination, cette effective « folle du logis ».
    Il s’agit de maitriser l’intuition, cette sensation empreinte de réalité et formulée par l’instinct, lui-même répondant de la sauvegarde, nécessairement juste au regard de son environnement ou bien mourrions-nous tous et très jeunes d’accidents, animaux inclus.
    Alchimie et maçonnerie, ces jumelles que religion et politique séparent et dégénèrent, n’expriment pas un imaginaire, elles s’efforcent de décrire la réalité par une architecture symbolique (et non par des images) de sorte que, ainsi intelligible, la réalité puisse se traduire par le langage.
    La maçonnerie n’est ni laïque -ce terme politique lui est inintelligible et inutile- ni religieuse -la religion n’apporte rien à la maçonnerie, moins encore en terme de compréhension.
    La maçonnerie propose de dépasser l’identité (image, religion, nationalité, tribu) pour se diriger vers l’essence.
    Nos postmodernes proposent de réhabiliter la mythomanie, les deux pieds bétonnés dans la terre et la tête dirigée par l’imaginaire biblique ou proto-biblique, mais toujours biblique.
    Le postmodernisme c’est l’anti-maçonnerie sémantique.
    Pour en faire la très nécessaire thèse, parce que nous avons l’exemple de l’occultisme qui tenta de s’approprier la maçonnerie, prétendant à l’authenticité, l’emmenant à l’extrême droite de l’échiquier politique et la noyant dans la religion, il ne faut surtout pas confondre symbolisme et imaginaire.

  • 4
    Céline Bryon-Portet
    3 octobre 2021 à 14h58 / Répondre

    Les bras m’en tombent… Que d’ignorance ! Et surtout, on peut lire des commentaires de personnes n’ayant visiblement pas écouté les conférences du colloque : Bertrand Méheust fut déprogrammé… Quant à Lauric Guillaud, présenté comme « magnétiseur de son état », c’est ahurissant ! Il est un américaniste reconnu (y compris aux Etats-Unis), professeur émérite !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Savez-vous ce qu’est l’éméritat et à combien d’universitaires on accorde une telle gratification ? Visiblement pas. Il ne pratique le magnétisme que depuis qu’il est à la retraite. Avez-vous seulement lu ses livres ? Quant à insinuer que ce colloque est anti-Lumières et anti-rationaliste, là encore il vaut mieux se renseigner un peu sur les idées de l’organisatrice de ce colloque (en l’occurrence moi), qui a toujours appelé de ses voeux une réconciliation de l’approche rationaliste héritée des Lumières et de l’imaginaire entourant l’ésotérisme (alchimique notamment) maçonnique.

  • 2
    Benjamin Rathery
    14 octobre 2020 à 15h33 / Répondre

    Alex Caron, Quitte à citer des philosophes pour épater ses camarades, autant faire les bonnes citations ! Blaise pascal n’a jamais écrit, nulle part : l’imagination est la folle du logis. Cette notion de la folle du logis est due à Nicolas Malebranche qui écrit, dans « entretiens sur la métaphysique » : L’imagination est une folle qui aime à faire la folle. Enfin, c’est Voltaire, citant sans doute de mémoire, qui écrit : L’imagination est la folle du logis, attribuant la formule à Malebranche. Par contre, celui a écrit : L’erreur est la cause de la misère des hommes. C’est la première phrase de « La recherche de la vérité », ouvrage que tout franc-maçon devrait lire. Voilà la rectification de votre erreur faite, pour vous taquiner.
    Quant à votre critique sur le colloque à prétention scientifique, je la partage largement. Faire cohabiter Blandine Kriegel avec Bertrand Méheust, Marc Lebiez avec Lauric Guillaud, c’est prétendre faire débattre Finkielkraut avec Cyril Hanouna, ou mélanger les torchons avec les serviettes. On ne peut qu’admirer, non sans ironie, l’éclectisme de la « directrice scientifique », professeur des universités, Céline Bryon-Portet, dans l’art des mêler les martiens aux papous.
    Mais j’ai envie de vous renvoyer elle et vous dos à dos. Traiter de ce sujet sans faire référence au concept de l’imaginal et à Henry Corbin relève de la performance. C’est là qu’on voit que quand certains « sociologues » se prennent pour des philosophes, ça craint !
    Vous égratignez au passage ce pôvre Georges Bertin, qui est pourtant à peu près le seul légitime à parler de ce sujet, quoi qu’on pense de ce qu’il raconte. Votre haine de Maffesoli vous égare ! Je me permets de vous rappeler que si Maffesoli et Bertin se présentent volontiers comme disciples de Durand, celui-ci ne les a jamais reconnu comme ses disciples. Le dialogue entre le F Corbin et le F Durand étaient d’un autre niveau. Conclusion votre idéologie vous égare dans votre analyse. Quant aux organisateurs de ce colloque, c’est pire, ils feraient mieux d’organiser un spectacle de cirque. Voir Céline Bryon-Portet dompter les animaux sauvages, bien que cela soit désormais interdit, ne vaut pas le voyage mais mérite certainement le détour.

    • 3
      Alex Caron
      17 octobre 2020 à 2h31 / Répondre

      Cher Benjamin Rathery,
      Merci pour votre rectification. Je suis coupable de ne pas avoir vérifié la citation pourtant trouvée dans une revue scientifique.
      Je vois chez vous un fin connaisseur de l’histoire de la mouvance que je critique.
      J’avoue ne pas connaître l’œuvre de Henry Corbin. Par contre je connais un peu mieux les travaux de Louis Matisson dont il fut l’élève. Mais je l’ai tout de même rencontré dans mon étude du Cercle Eranos.
      Vous me prétendez une haine de Michel Maffesoli qui n’est pourtant pas mienne.
      Si je n’aime pas son style d’écriture ou son dandysme quelque peu pédant, je reconnais à Michel Maffesoli une constance intellectuelle que je m’efforce de comprendre.
      Et ma compréhension me fait rejeter sa pensée et aussi la combattre.
      Car j’ai bien trouvé le fil d’ariane qui lie le concept central de la vision du monde postmoderne de Maffesoli – le tribalisme maffesolien et son « polythéisme des valeurs » d’essence « anti-autoritaire/libertaire » qui retiennent toute l’attention d’Alain De Benoist de la Nouvelle Droite– et la nature des travaux et échanges qui se sont déroulés au fil des ans sous les auspices de la communauté de Monte Verità et du Cercle Eranos.
      En somme, se situant dans le sillage d’Eranos, la bien étrange Weltanschauung « anti-autoritaire » maffesolienne favoriserait « l’affirmation d’identités “qui se posent en s’opposant”. Elle se dresserait ainsi contre « le monomythe judéo-chrétien et ses avatars jacobins, positivistes et marxistes » qui nierait l’autre, et « annulerait le processus de différenciation». C’est notamment sous cet angle que les thèses émanant des écrits de De Benoist entrent en résonance avec la dimension « anti-autoritaire », « rebelle », de la vision du monde maffesolienne.
      C’est ce que démontre l’élève de Michel Maffesoli, Olivier Sirost dans « Michel Maffesoli, l’héritage d’Eranos ».
      Or je ne partage absolument pas cette vision du monde car je suis un partisan des Lumières et de ses idéaux humanistes. Je pense que les lumières nous assignent à une tache principale qui est de cheminer de l’individu vers la famille puis vers la Patrie, l’Europe et le Genre Humain. L’individu éclairé s’approprie l’universalisme, ce qui l’aide à se désentraver de toutes ses illusions ou préjugés hérités de sa formation, de son temps ou encore des modes et de son imaginaire bioculturel.
      Je pense encore le progrès et la modernité et combats les révolutions conservatrices que mènent les Corbin , Eliade, Durand, De Benoist, Maffesoli ou Bertin. Et je crois que la franc-maçonnerie, particulièrement telle qu’elle s’est installée en France depuis le XVIII siècle est porteuse de cette modernité qui a encore de l’avenir. Avenir possible ,entre autres, si les franc-maçons acteurs de la cause républicaine comme l’a récemment écrit le philosophe Charles Coutel sur Hiram.be comprennent la bataille culturelle qui est à mener et la guerre de positions qui doit être gagnée contre les postmodernistes cultivateurs d’identités figées et de sociétés communautaires organiques.

  • 1
    Durruti
    12 octobre 2020 à 10h38 / Répondre

    On oublie qu’Emil CIORAN et Mircea ELIADE furent, dans la Roumanie de l’avant guerre (1930-1940), très engagés dans le mouvement fasciste et antisémite roumain. Le troisième intellectuel roumain de l’époque, Eugène IONESCO, refusa de partager cet engagement.
    Pour ELIADE, il justifie cette adhésion idéologique au charme d’une « renaissance spirituelle » et d’une « révolution ascétique virile ». De nombreux points communs avec GUENON et MAFFESOLI…
    ELIADE va jusqu’à parler de « christianisme cosmique » purifié des « toxines juives ». (Cf « Cioran, Eliade, Ionesco. L’oubli du fascisme. » par Alexandra LAIGNEL-LAVASTINE).

    • 6
      Céline Bryon-Portet
      6 octobre 2021 à 10h54 / Répondre

      Bien sûr, l’engagement d’Eliade et son idéologie sont tout à fait condamnables. Je partage cette aversion pour l’homme qui versa dans l’antisémitisme. Cependant, pour ma part (mais je comprends que d’autres ne fassent pas de même), j’ai toujours distingué les écrits et la vie des intellectuels, même si la seconde éclaire souvent les premiers. Ce que je veux dire par là, c’est que je trouverais dommage de ne plus lire Heidegger ni Louis-Ferdinand Céline au motif que leurs engagements sont détestables.

      • 7
        lazare-lag
        6 octobre 2021 à 21h55 / Répondre

        Dans le même esprit de ne pas confondre l’oeuvre et son auteur, personnellement je ne me suis pas interdit de voir le film de Roman Polanski sur J’accuse et l’Affaire Dreyfus.
        D’autant que, au-delà de l’oeuvre cinématographique, cet épisode historique français méritait d’être rappelé.

      • 8
        Désap .
        7 octobre 2021 à 10h21 / Répondre

        6 – Louis Ferdinand Céline cette merde antisémite, en français dans le texte dictionnaire en main.
        Je retiens le mot de Bernanos à propos de « Bagatelle pour un massacre » tout en qualifiant l’ensemble de « l’oeuvre » : Cette fois-ci Céline s’est trompé d’urinoir.

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