Pour ne pas oublier Charlie

Publié par Géplu
Dans Divers

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jeudi 8 janvier 2015
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  • 2
    Michel Lecour
    11 janvier 2015 à 8h11 / Répondre

    Etre Charlie, mais quoi ?

    Il y a la peur, et puis l’émotion ; la colère, une immense tristesse, le sentiment de l’injuste, et l’incompréhension.
    Il y a même une certaine fascination pour le spectacle morbide, et l’écoeurement devant l’imbécillité, devant la haine qui peine à se justifier, et devant le sordide égoïsme qui attend son heure.
    Et au milieu de tout cela il y a le désir de faire le deuil, le besoin de recoudre ce ferment qu’on a peut être négligé depuis longtemps.
    Et puis tenter de comprendre. De trouver du sens, de mettre des mots pour ne pas en rester là.
    Ce qu’on s’essaye de faire, tout le temps, depuis longtemps, mais avec tellement moins d’intensité, tellement moins d’exigence.
    Tenter de réfléchir parce que pleurer, crier, s’indigner ne suffit pas, malgré le soulagement qu’on en attend.

    Réfléchir ; pas seulement au comment, mais au pourquoi. Un peu plus loin que le pourquoi des discussions de comptoir ou de plateau télé.

    Au Mal à l’oeuvre, la simple morale, la seule raison, et encore moins l’analyse experte ne savent répondre ; il s’agit de démêler, de tenter au moins de démêler les fils des causes premières, les distinguer des causes immédiates mais secondaires et des aléas événementiels, qu’ils soient factuels, politiques, sociétaux, géopolitiques ; il s’agit de comprendre que le « drame » est une manifestation d’un dérèglement dont la métaphysique a la clé.
    Il y a bien sûr un plan factuel : les choses se passent effectivement, avec certains individus, et d’une certaine façon.
    Il y a le plan collectif, moral : les choses s’articulent avec des mécanismes à l’oeuvre dans la société, dans un contexte régi par des règles du « vivre ensemble ».
    Il y a le plan intellectuel, philosophique : les choses se passent aussi selon des mécanismes qui relèvent de la connaissance et des croyances, et en fonction de valeurs symboliques, religieuses.
    Et il y a le plan métaphysique, ou spirituel : les choses qui se passent y trouvent leurs causes premières, et leur finalité.
    On peut considérer tel ou tel plan en particulier, mais identifier et comprendre les manifestations du Mal, et plus encore en conjurer les débordements, relève plus de l’intuition métaphysique que du seul exercice de la raison.

    Le Mal est un principe actif inhérent à la nature humaine ; ou du moins au monde du vivant tel que les hommes l’appréhendent. Ce n’est pas un concept abstrait, ni une tare du sentiment.
    C’est une réalité manifestée : les vices du capitalisme, la primauté des intérêts particuliers, l’individualisme comme valeur de liberté absolue, la satisfaction rapide des désirs comme ultime conquête, la prévarication coupable des instances religieuses, l’oubli dédaigneux du bien commun, à commencer par l’éducation, les élites auto-proclamées dénuées de courage, le relativisme cynique, corrosif et ambigu des amuseurs publics, l’athéisme érigé en progrès républicain absolu, décomplexent comme jamais la manifestation du Mal.

    Les dogmes républicains sont aussi « chatouilleux » que les autres. La liberté individuelle, et celle de la presse n’y échappent pas. Charlie doit bien rigoler des chiffres donnés par la police pour les manifestations d’hommage, ou de ses nouveaux amis de la dernière heure. Heureusement on peut se moquer de tout, et de tous ; se moquer pour dénoncer, pour dévoiler, pour rire même ; on peut être insolent, et il y faut de l’audace parfois, et on peut même être de mauvaise foi, mais il n’empêche que le nihilisme déboulonneur de garde-fous et systématique nous rend vulnérables à la folie agressive et à la perte du jugement.
    Bien entendu qui pourrait croire que c’est du fou du roi que viennent nos faiblesses ?
    Mais Tocqueville déjà s’inquiétait des risques que coure une démocratie qui ne saurait rien supporter d’autre que son propre modèle ; il y a là, dans cette pensée unique, un germe d’autisme mortifère.

    A cette décadence crispée, répond celle de l’islam, qui a autrefois puissamment éclairé les voies du mystère de l’existence, et à qui l’Occident doit tant. Cet islam, qui n’offre plus comme alternative que le repli dans un obscurantisme susceptible, intolérant, nourrissant de son seul passé son impuissance à s’épanouir aujourd’hui, ou que l’abrutissement dans des caricatures capricieuses de modernité frénétique, est devenu le masque facilement emprunté par quelques fous fanatiques en mal de légitimité, qu’ils soient au pouvoir ou aspirent à le conquérir.
    De cet immense vide du refus du droit à la liberté de pensée et de croyance, de ce ventre obscur de tous les refoulements, sont nés les monstres qui s’agitent à nos portes. Ils y ont trouvé le désespoir, la frustration, les ressources et les oripeaux symboliques qui conviennent à leur faiblesse vénéneuse et à sa contamination.

    Enfin il s’agit aussi de suggérer aux esprits ouverts que quelques-unes des confusions répandues ici et là sont nocives à un sain jugement sur les causes et les effets.
    Nous pouvons éviter d’être dupes de nous-mêmes.
    Au sacrilège des ego blessés par des crayons, résonne en écho le sacrilège de l’inconsistance du cirque médiatique.
    Nous savons que plus l’horreur est grande, plus intense est l’impuissance ressentie, et donc plus la force de l’adversaire doit être ample, en vertu d’une loi d’équilibre qui veut qu’il serait intolérable d’être atteint par un ennemi insuffisant.
    Que n’a t-on entendu sur le « professionnalisme » de ces brutes, sur leur supposée préparation, sur leur carrure de guerriers, en un mot sur leur dangerosité technique, alors que tout montre leur simple statut de criminels : pas de couverture, l’erreur sur l’adresse visée, la carte d’identité égarée, pas de plan de repli, l’improvisation des moyens de fuite, les vociférations, … Seules leur détermination et leur absence de peur les distinguent.
    Ils répétaient surtout des scènes de séries télévisées, téléguidés par quelque rusé manipulateur.
    Leur force est là, seulement là. Décomplexés, déterminés et sans crainte de la mort. Et dans nos propres faiblesses.
    Il y a là de quoi s’interroger sur l’état de notre société, sur nos réelles forces et fragilités.

    Mais où est la Lumière ?
    Mais qui ouvrira la révolution spirituelle la plus juste dont nous avons besoin ?

  • 1
    guillaume
    8 janvier 2015 à 17h09 / Répondre

    La liberté d’expression a été « abattue » en Europe pour de bon, par cette barbarie islamique. Déjà avant cet attentat terrible, les journalistes et politiciens, n’osaient plus faire la moindre critique sur l’islam. (Ils font de l’autocensure par crainte des représailles). Après ce terrible attentat islamique, la liberté d’expression est morte en Europa. Il y avait déjà dans le passé un manque de courage total à dénoncer les divers attentats islamiques dans le monde. Aux Pays-Bas, Ayaan Hirschi, Ali, parlementaire néerlandaise, a dû fuir le pays pour ne pas subir le même sort que Théo Van Gogh(égorgé) et on ne compte plus les attentats un peu partout dans le monde. Chaque fois on vient raconter que l’islam n’a rien à voir avec cela. Sans islam il n’y a pas d’islamisme et la violence et la haine sont omniprésentes dans le Coran. On crée par la terreur un califat en Irak, puis on vient dire que cela n’ a rien à voir avec l’islam. On finirait alors de croire que c »est un état athée tellement on déforme la vérité. Le Recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur était présent sur le plateau de la TV avec d’autres religieux, alors qu’il a tenté de faire condamner CHARLY HEBDO pour les caricatures satiriques. il voulait la fin de la liberté d’expression dans un pays qui l’a adopté et laisser étudier pour médecin à l’Université. Le parler politiquement correct est tellement entré dans tous les domaines de la société que pour finir on ne fait plus que dissimuler la vérité, tronquer la vérité, biaiser, de peur des représailles, etc.

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