Ashmole

Elias Ashmole, franc-maçon, alchimiste, astrologue, rosicrucien…

Publié par Pierre Noël

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lundi 15 octobre 2018
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  • 9
    pierre noel
    24 octobre 2018 à 17h50 / Répondre

    J’ai omis de commenter l’inscription latine au-bas du frontispice de Fasciculus. Fraxinus, c’est le frêne (ash-tree), le plus beau des arbres. Talpa, c’est la taupe (mole en anglais), le plus industrieux (traduction approximative de operisissima) des animaux sur terre. Le jeu de mots ne devait tromper personne.

  • 8
    NEGRIER
    18 octobre 2018 à 18h13 / Répondre

    Dans le texte le concept “homme” (man) est entendu en 2 sens : un sens physique (begotten of a man & born of a woman) et un sens moral (acquis par la réception by all trwe signs in ye first part of my entry qui permettent à un « homme » au sens physique de devenir en plus un « homme » vraiment et pleinement homme au sens moral).
    Quant au concept « frère » (brother) il est présenté explicitement en un sens social d’appartenance à la maçonnerie comme c’est le cas de plusieurs rois et princes. Mais :
    1. Comme le fait social d’appartenir à la maçonnerie rend ces « puissants » de ce monde « hommes » au sens moral (comme dit plus haut),
    2. Et comme ces « puissants » de ce monde sont eux aussi « begotten of a man & born of a woman », et sont par là, en plus d’être des « frères » au sens social d’appartenance à la maçonnerie, des « hommes » au sens physique,
    3. Il vient en conséquence que le maçon lambda qui est « homme » tant au plan physique qu’au plan moral possède deux points communs avec les puissants de ce monde qui sont eux aussi comme lui des maçons : il est « homme » comme eux tant au plan physique du mode de naissance qu’au plan moral des vertus acquises par la réception en loge. Et c’est ce partage, par le maçon lambda et par les maçons « puissants » de ce monde, de la même « humanité » tant au plan physique qu’au plan moral qui fait d’eux des « frères » en un double sens naturel et moral au-delà de la « fraternité » entendue en un sens exclusivement social d’appartenance à la maçonnerie. Cette notion de fraternité au sens physique se trouve exprimée dans le mythe noachique qui fait de l’ensemble des humains actuels des descendants de la famille de Noé et donc des frères naturels. Quant à la notion de fraternité au sens moral, elle se trouve impliquée dans la notion « d’humanité » au sens moral, humanité morale conférée par la réception rituélique en loge comme dit plus haut.

  • 7
    pierre noel
    18 octobre 2018 à 16h31 / Répondre

    Les termes exacts sont
    1 . Q what are you
    A I am a man
    2. Q how shal I know that
    A by all trwe signs in ye first part of my entry Ill heall & conceall
    3. Q what are you no more to ..
    A yes but a man I was begotten of a man & born of a woman and besids I have severall potentat kings & mighty princes to my brothers

    Le maçon est un (seulement ?) homme, conçu par un homme et né d’une femme, qui, par tous les véritables signes reçus pendant la première partie de sa réception (qu’il taira et cachera), a en plus pour frères des puissants rois et des grands princes (traduction de JF Var, 1992).
    Sans solliciter le texte, je comprends simplement que la réception lui a donné quelque chose en plus qui fait de lui l’égal des rois et des princes.

  • 6
    NEGRIER
    18 octobre 2018 à 12h19 / Répondre

    La perception sociale des maçons par eux-mêmes changera avec le temps. Rite français : « Qu’est-ce qu’un maçon ? C’est un homme libre également ami du pauvre et du riche s’ils sont vertueux » (MOLLIER, Régulateur 1785-1803, 2018, p. 187 ; cf. aussi dès 1763 : « Qu’est-ce qu’un maçon ? C’est un homme libre, égal aux rois, ami du prince et du mendiant s’il est vertueux » : ibidem, p. 274). Ce genre de pensée remontait à 1710 lorsque le Dumfries n° 4 identifiait le « maçon » à un « homme » (catégorie universelle qui transcende les distinctions sociales) « frère » (brother) de princes et de rois (la notion de fraternité sous-entendant ici une forme « d’égalité » morale qui s’enracine dans le partage par toutes les classes sociales de la même condition « humaine » précédemment mentionnée). Les différences sociales sont des faits qui n’étaient pas niés et ne pouvaient l’être, mais qui n’impliquaient plus en eux-mêmes des distinctions morales et requéraient donc de la part de tous vis à vis de tous une égalité de traitement.

  • 5
    pierre noel
    16 octobre 2018 à 14h44 / Répondre

    « 1646 Octob. 16 4 H. 30’ P.M. I was made a Free-Mason at Warrington in Lancashire, with Colonel Henry Mainwaring of Karincham in Cheshire ; The names of those that were then at the Lodge, Mr. Richard Penket, Warden, Mr. James Collier, Mr. Richard Sankey, Henry Littler, John Ellam, Rich. Ellam & Hugh Brewer »

    Le jour de leur réception fut écrite une copie des Old Charges (Sloane ms n° 3848), signée par Edouard Sankey, fils de Richard Sankey , gent., baptisé dans l’église de Warrington le 3 février 1621/22
    Remarquez les nuances : il y a les « messieurs » et les autres. Le maçon du lot en était.

  • 4
    NEGRIER
    16 octobre 2018 à 14h22 / Répondre

    Les arguments avancés par Robert-Freke Gould pour affirmer qu’en 1646 Ashmole fut reçu en loge avec l’Ancien devoir Sloane 3848 sont suffisamment convaincants (A Concise History of Freemasonry).

  • 3
    pierre noel
    16 octobre 2018 à 13h55 / Répondre

    Sir Robert Moray, né en 1610, mort en 1673, servait (depuis 1633) dans la garde écossaise des rois de France quand il fut envoyé par Richelieu à Newcastle pour prêter main-forte et expertise militaire (dans les travaux de fortification) à l’armée « covenantaire » (écossaise qui avait envahi la ville. Il ne fut jamais « officier d’ordonnance » (fonction subalterne qui se traduirait plutôt par « orderly ») mais officier supérieur d’artillerie (« ordnance » signifiant artillerie).
    Ayant du se réfugier en Europe pendant le protectorat de Cromwell, il fut consulté par la ville de Maestricht pour la construction de son hôtel de ville. Devant pour cela être citoyen de la cité, il obtint la franchise (liberté) de la Guilde des Maçons locale, sans avoir aucune compétence dans le travail de la pierre (voir les articles magistraux de Gerard Dielemans sur le sujet). Il fut donc doublement « maçon », sans avoir aucune expérience du métier !
    Après la restauration de Charles II, il s’installa à Londres, abandonna la carrière militaire et se lança dans les recherches scientifiques. Il fut le premier président de la Royal Society en 1660. C’est là qu’il connut Elias Ashmole qui en fut l’un des premiers membres élus.
    Moray eut une carrière militaire de plus 30 ans, Ashmole ne fut « capitaine d’artillerie » (commandant une batterie) que quelques mois.
    Tous les deux furent faits « maçons », Moray en 1641, Ashmole en 1646, à distance l’un de l’autre. Les loges qui les reçurent, l’une permanente (E’burg), l’autre provisoire (Warrington) ont-elles jamais été en contact ?
    Moray et Ashmole, quand ils se connurent (sans doute après 1660) se sont-ils « reconnus », ont-ils parlé de « maçonnerie », de « philosophia perennis », de transmission initiatique … ? On n’en saura sans doute jamais rien.

  • 2
    Van Worden
    15 octobre 2018 à 22h32 / Répondre

    Le parallèle avec Moray est évident. Les deux personnalités, cependant sont différentes. Mais il y a en tout cas une chose qui les rapproche : leur séjour dans l’armée : ainsi Stevenson rapporte qu’Ashmole, comme Moray avait été gentilhomme d’ordonnance, contrôleur, puis assistant maître de l’ordonnance à Worcester. Il semble que sa réception soit due essentiellement, aux qualifications techniques et mathématiques qui accompagnent de telles fonctions. ( D. Stevenson : « Maçonnerie, symbolisme et éthique dans la vie de sir Robert Moray. Traduction Patrick Sautrot. PF éditions 2016). Qu’en pense Pierre Noël?

  • 1
    pierre noel
    15 octobre 2018 à 22h05 / Répondre

    “The Lives of Those Eminent Antiquaries Elias Ashmole, Esquire, and Mr William Lilly written by themselves.”

    Cet ouvrage disponible sur Internet contient le journal de Elias Ashmole, depuis son adolescence jusqu’à 1687 (5 ans avant sa mort), copié par le Dr William Plot (celui de l’Histoire naturelle du Staffordshire ») et édité par Charles Burman, Esquire, en 1774. On y trouve le récit de sa vie sans aucune apparence d’émotion (ce sont des notes sans plus). On suit le parcours honorifique d’un jeune homme de province dans la métropole, sa carrière militaire, les remous de la guerre civile, les risques, les joies, les émois, les amours, les mariages (le premier d’amour, le deuxième d’intérêt, le troisième de raison), les échecs, la rage procédurière des tenanciers ou des créanciers, la mort omniprésente et les décès presque quotidiens de proches très chers ou lointains, l’émerveillement devant un monde mystérieux (celui de l’astrologie, de l’alchimie) révélé par des amitiés très proches, l’admission dans les cercles réservés, la faveur royale, les honneurs académiques… On y lit aussi les ennuis de l’âge, les problèmes de santé, les recours aux sangsues et aux purges, les saignées, les furoncles, les dents de sagesse, les fistules anales, les troubles du transit, la goutte, les attaques rhumatismales qui deviennent le thème principal du journal à partir de la cinquantaine, atténuées par les satisfactions d’amour-propre et les marques extérieurs de respect. Au-milieu de tout cela, la relation de deux « tenues » maçonniques, sans commentaires, mais suffisante pour soulever la pertinence de l’éternelle question « transmission vs emprunt ».

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