Un incident sous la Restauration

Publié par Pierre Noël
Dans Divers

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mercredi 21 octobre 2020
  • 11
    pierre noel
    21 octobre 2020 à 19h11 / Répondre

    Pour qui s’intéresse aux rituels des trois premiers degrés du REAA (s’il y en a encore ?), ceux du « Progrès de l’Océanie 1843» (the first Masonic Lodge in Hawaii, Sandwich Islands) ont fait l’objet d’une superbe édition en deux langues par l’ Institute for Masonic Studies of the Grand Lodge of California en 2001. Le texte français est en fac=similé, la traduction anglaise en imprimé.

    • 13
      pierre noel
      22 octobre 2020 à 17h40 / Répondre

      Une autre raison de penser que la loge ne travaille pas au « rite français ». Il est fait mention de l’autel devant lequel le récipiendaire prête serment !
      Ce sont là des détails d’exécution auxquels les pointilleux et les oncles Sosthène prêtent beaucoup d’attention.
      Malheureusement le grade de maître, le seul qui soit significatif (le seul qui soit réellement « maçonnique », au sens de la fm spéculative), n’est pas évoqué.

    • 14
      pierre noel
      22 octobre 2020 à 20h47 / Répondre

      J’ai fait erreur !

      Chemin- Dupontès était 33° du SC « Pompéi » comme en témoigne ce PV du 27° jour du 6° mois ( 27 août 1819).

      « A la gloire du Grand Architecte de l’Univers et le 27° jour du 6° mois de l’an de la V L 5819 (ère vulgaire 27 août 1819)
      Les Souv GG Insp GG du 33° degré, du rit Ecossais, Ancien et accepté, ont ouvert les travaux du Sup Conseil, dans sa Chambre Symbolique, sous la présidence du Lieut Gr Commandeur-titulaire, Général de Fernig.
      Le Gr:. Secrétaire lit le tracé des travaux de la dernière tenue du 30° jour du 5° mois de cette année.
      Il est approuvé sans réclamation.
      Le F Chemin-Dupontès lit un tracé où l’éloquence et l’érudition se font distinguer. Il est applaudi par la Chambre qui en demande le dépôt aux archives du Sup Conseil.
      Le F Joly, Secrétaire-Général, lit un autre tracé relatif à l’excellence du rit Ecossais, Ancien et Accepté et à l’universalité de son régime connu et établi chez les divers peuples de l’Europe. Ce tracé est applaudi, il sera déposé aux archives.
      Entre deux discours, l’Ill F Robert Thomas Wilson, général anglais, Souv Grand Insp Gén  du 33° degré a été introduit avec tous les honneurs.
      Le lieutenant Grand Commandeur titulaire a ordonné une batterie en sa faveur et lui a adressé au nom de la Chambre, les paroles les plus flatteuses et les plus fraternelles.
      Le F:. Wilson a répondu, en remerciant la Chambre de l’accueil hospitalier et amical qu’elle lui accordait. Il a protesté de son zèle pour le rit Ecossais, depuis surtout que le Sup:. Conseil lui a donné une si grande marque de sa confiance en le nommant son représentant auprès de la Grande Loge de Londres…. »

  • 10
    Jacques Huyghebaert
    21 octobre 2020 à 18h17 / Répondre

    Concernant le duc Decazes Souverain Grand Commandeur du Suprême de France, on le connait aussi en tant qu’industriel et fondateur de Decazeville (Aveyron) et propriétaire de son usine sidérurgique construite sur place en raison de la proximité d’un gisement houillier. On ignore cependant souvent qu’il fut le promoteur principal de l’établissement d’une colonie française à Akaora, établie vers 1840 en Nouvelle Zélande. De cette époque date la fondation à Akaroa de la la Loge « La France Primitive Antipodienne » n° 86 sous l’obédience du Suprême Conseil de France. C’est dans cette loge que fut vraisemblablement initié le capitaine baleinier Le Tellier, fondateur en 1843 à Honolulu, Hawaii de la Loge « Le Progrès de l’Océanie No. 124 » également sous le Suprême Conseil de France

  • 9
    Michel HERMAND
    21 octobre 2020 à 18h01 / Répondre

    Signalons au passage (cocorico!) que Gaborria a été un membre très actif de la Loge et du Chapitre des Amis Philanthropes à Bruxelles de 1798 à 1802. Quant à Fernig, comme cela a déjà été rappelé sur ce blog, il y a été initié (1804) et reçu jusqu’au 3e Ordre (le REAA n’étant arrivé en « Belgique » qu’en 1813). Dans les « refondateurs » du SCDF en 1821 qui ont été membres des AP (Loge et Chapitre), on compte également Chameau et Rostollant.

  • 8
    Michel HERMAND
    21 octobre 2020 à 17h54 / Répondre

    Pour Michel (1): à signaler, les (très) récentes publications par Latomia des rituels « Quesada » et « Vuillaume » qui donnent l’état des rituels vers 1820.

  • 6
    Jacques Huyghebaert
    21 octobre 2020 à 17h39 / Répondre

    La gravure renseignée dans l’article comme étant le portrait d’Antoine Baudouin Gisbert Van Dedem Van de Gelder est en réalité celui d’Élie Decazes créé duc par Louis XVIII le 20 février 1820 https://www.decazes.com/.

    • 7
      GépluAdministrateur
      21 octobre 2020 à 17h49 / Répondre

      Merci de cette précision Jacques, et mes excuses pour la confusion même si cela est anecdotique… 🙂

  • 5
    pierre noel
    21 octobre 2020 à 17h01 / Répondre

    Michel (1) parle très justement des relations plus que tendues entre GODF et SC.
    Le dossier Fernig contient la lettre suivante du maréchal de Beurnonville, datée du 11 mai 1817

    « Monsieur le Général, j’ai reçu au moment de monter en voiture pour me rendre à ma terre, la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 7 décembre …
    Le Grand Orient de France que j’ai la faveur de présider conjointement avec M. le M(aréch)al Macdonald duc de Tarente, ne reconnaît d’autres rites en France que ceux qui sont approuvés, constitués entièrement sous son autorité, il considérera tous les autres comme étant des sociétés secrètes prohibées par les lois du Royaume.
    La franche maçonnerie …. permise par les lois de l’état est une en France comme elle doit être, elle a en France pour direction légitime le grand orient composé de tous les députés des loges du royaume …. présidé par des gouvernants respectueux de la confiance du gouvernement.

    Le Grand Orient et le gouvernement savent que partout des imaginations exaltées se sont livrées à un commerce de grades mais il est impossible que de pareils errements. soient tolérés plus longtemps par une police bien faite …

    Le Grand Orient ne désire que la réunion de tous les maçons mais des vrais maçons réguliers …  »

    Remarquons l’emploi du mot « régulier »

    • 12
      Pierre Mollier
      21 octobre 2020 à 19h16 / Répondre

      Voilà de sages propos et il est dommage que l’on ne s’en soit pas tenu à cette position raisonnable 🙂

  • 4
    pierre noel
    21 octobre 2020 à 15h18 / Répondre

    #1 ; Quelques détails supplémentaires sur le rituel l
    Lors de la tenue du 3 février 1819, il y avait deux candidats. Après l’ouverture et les affaires administratives, « les réponses faites par les deux récipiendaires aux questions écrites qui leur ont été présentées, sont déposées sur l’autel, et lues par le T:. Ill:. Vén:. L’att:. est satisfait des sentimens qui ont dicté ces réponses.
    Les profanes sont introduits et, après les épreuves physiques d’usage, ils répondent avec esprit, et surtout avec fermeté, aux différentes interrogations qui leur sont faite. Ils font les trois voyages, puis sont admis à prêter leurs obligations en qualité d’apprentifs. Les nouveaux initiés, conduits par le M:. des cérém:., font les remerciemens d’usage. L’att:. les couvre par un triple Houzé, et ils sont conduits au bas de la colonne du midi »
    Le schéma, assez classique, pourrait être celui du Guide des Maçons Ecossais : questions écrites dans la salle des réflexions, épreuves physiques , interrogatoire, trois voyages, obligation, discours de l’orateur.
    L’acclamation, Houzé (sic), et la place au midi du nouvel initié parlent d’elles-mêmes. Nous ne sommes pas au Rite Français et la présence de deux diacres confirme qu’il s’agit bien du rite Ancien, bien que leur rôle ne soit jamais évoqué.
    Le banquet, lorsqu’il y en a, suit la procédure habituelle et se termine par la chaîne d’union et le baiser de paix.

  • 3
    pierre noel
    21 octobre 2020 à 12h58 / Répondre

    Pour avoir une idée de la situation politique de l’époque !
    En 1818, la Terreur Blanche était terminée et le gouvernement du duc de Richelieu tentait d’appliquer la Charte Constitutionnelle, approuvée par Louis XVIII, sage compromis entre l’autorité royale reconstituée et les intérêts de la France nouvelle. Deux Chambres, élues au suffrage censitaire, assistaient le monarque, la Chambre des Pairs, nommés par le Roi à titre héréditaire, et la Chambre des Députés. Deux partis s’opposaient, le parti ultra-royaliste, appuyé sur la Congrégation, association de piété fondée sous l’Empire, et le parti constitutionnel dont le personnage le plus influent était le comte (puis duc) Élie Louis Decazes (1780 -1860), proche du souverain. L’application loyale de la charte, le redressement des finances, la réforme de l’armée et le départ des troupes étrangères d’occupation étaient leurs priorités. (Paris et la France avaient été occupées pendant trois ans par les troupes étrangères russes, prussiennes et anglaises, occupation dont on parle peu !)
    En décembre 1818, Decazes prit la tête du gouvernement. Il poursuivit une politique libérale, quoique sans excès, réintégrant les vétérans de l’Empire dans l’armée de réserve et permettant le retour de certains émigrés (dont Cambacérès).
    L’assassinat du duc de Berry (fils du futur Charles X et neveu du roi Louis XVIII) le 13 février 1820, amena la chute du ministère Decazes, chute qui marqua la fin de la période libérale de la Restauration.

  • 2
    pierre noel
    21 octobre 2020 à 12h01 / Répondre

    Les CR de cette loge donnent la composition des officiers sans plus (la liste des membres est en annexe). Chaque poste prévoit un adjoint (il y a ainsi 3 experts et trois experts-adjoints, deux MdC et deux adjoints …). J’ai omis de donner leur nom pour ne pas allonger inutilement le texte.
    Les cérémonies ne sont pas plus décrites. Il est possible/probable que les cérémonies du « Guide des maçons » étaient utilisées, mais ce n’est pas certain. Le Catéchisme (les Instructions) ne sont pas mentionnés et Chemin n’en parle pas dans ses écrits.

  • 1
    Michel
    21 octobre 2020 à 11h22 / Répondre

    Comme d’habitude, les écrits de notre cher Pierre Noël sont passionnants.
    Je relève que déjà à l’époque les relations entre le GODF et certains Ecossais sont tendues…
    Ce qui m’intéresse le plus, c’est la composition du collège d’officiers.
    Avons-nous d’autres documents indiquant la présence d’un 1° et 2° diacre, la présence d’un 1° et 2° expert aux débuts de ce rite écossais, je dirais « en loge bleue », « des origines » ou « des premiers temps » dans une loge d’apprenti au REAA ?
    En tout cas, c’est la première fois, que je note cette information.
    Merci aux historiens de nous répondre.

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