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Un article de John Thorpe, de Leicester, paru dans AQC (1906), traduit de l’anglais.
Le Rite écossais philosophique.
La Loge « Saint Alexandre d’Écosse et le Contrat Social Réunis » était la Loge-Mère du Rite Écossais Philosophique, une organisation qui comptait parmi ses membres de nombreux maçons renommés. Le Maître de la Loge pour l’année 1806 était Claude Antoine Thory, éminent historien maçonnique français, auteur des « Acta Latomorum ». Le Rite Écossais Philosophique, émanation du Grand Orient de France, fut fondé à Paris en 1776 ; le Marquis de la Rochefoucault-Bayers en fut le premier Grand Maître, avec le Baron Bromer comme Adjoint, Louvain de Pescheloche étant également l’un des fondateurs. En 1779, une maison fut achetée à Paris et reconstruite pour servir de siège à l’Ordre. On y trouva une très belle bibliothèque, dont Thory fut nommé « conservateur à vie » en 1788. Une série de réunions se tenait chaque année pour discuter de sujets maçonniques, étudier l’histoire et l’enseignement de la Franc-Maçonnerie, et pour instruire les membres de l’Ordre. Les membres de tous les rites étaient chaleureusement accueillis à ces réunions, et des maçons éminents et érudits y donnaient des conférences. Ainsi, en 1777, M. Court de Gebelin présenta, en sept conférences, une dissertation intitulée « Sur les allégories les plus vraisemblables des grades maçonniques », tandis qu’en 1812, Le Chevalier Alex. Lenoir donna un cours de huit conférences intitulé « Sur les rapports qui existent entre les anciens mystères des Égyptiens et des Grecs et ceux de la Franc-Maçonnerie ». Ce nouveau départ dans l’œuvre maçonnique semble avoir attiré de nombreux maçons éminents, parmi lesquels on peut citer, outre ceux déjà mentionnés, le maréchal comte Serrurier, le Dr Boileau, l’abbé Bertolio, le poète Nogaret, l’écrivain Robelot, le général Rouye , trésorier de la Légion d’honneur, le compositeur Flocquet, Achet, le Dr Burard, le musicien Antonio Sacchini, le Dr Lafisse, Beaurepaire, le baron Grant , le poète Voyard, le maréchal comte Valence , Askeri Khan (ambassadeur de Perse en France) et le tristement célèbre Paul Jones .
Au début de la Révolution, les locaux appartenant à l’Ordre furent pillés par la foule, mais la plupart des livres de valeur, manuscrits, chartes et registres furent sauvés. Toutes les réunions des membres furent cependant suspendues de 1792 à 1801.
Après la Révolution, les deux loges les plus anciennes du Rôle, « Saint-Alexandre d’Écosse » et « Le Contrat Social », dont le nombre de membres avait diminué pendant les périodes troublées, fusionnèrent. C’est sous les auspices de cette loge unie que fut organisée la Pompe Funèbre à la mémoire de Louvain de Pescheloche (tombé à Austerlitz).
L’Ordre semble cependant avoir subi un coup fatal à la Révolution, car son importance déclina rapidement. Bien que le prince Cambacérès, Grand Maître du Grand Orient de France, fût également Grand Maître du Rite Écossais Philosophique, il déclina progressivement et cessa d’exister vers 1827. La bibliothèque appartenant à l’Ordre entra ensuite en possession de la Grande Loge d’Écosse, grâce à un don de la veuve du Dr Charles Morrison, chirurgien militaire à la retraite ayant longtemps résidé à Paris.
Notes :
1° Jean Pascal Rouyer, né le 17 mars 1761 à Pézenas (Languedoc) et mort le 20 octobre 1819 à Bruxelles (Belgique), est un officier de marine de l’Ancien Régime et un homme politique de la Révolution française. Fondateur en 1817 du SC pour les PB, actuellement pour la ou de Belgique.
2° Joseph Grant, baron de Blaerfindy , né en Ecosse en 1736, VM de la Parfaite Union de Douai, transmet à la loge le code, les rituels et les règlements de l’Académie de l’anneau lumineux qu’il « aurait » créée à la loge Le Contrat Social.
3° Le comte de Valence, futur fondateur du SCDF (1821). Mort en 1822
4° John Paul Jones (born John Paul; July 6, 1747 – July 18, 1792) was a Scottish-American naval captain who was the United States’ first well-known naval commander in the American Revolutionary War.
MBCF Pierre,
Voici encore un complément des plus intéressants.
A force de contributions, n’y aurait-il pas matière pour un ouvrage dédié au rite écossais philosophique, son histoire, sa construction, ses particularités et ses rituels ?
Pour ceux que ce rite écossais intéresse !
(Jacques Tuchendler, Histoire abrégée de Saint-Alexandre d’Ecosse de l’ancien régime à la restauration. RT n°138-139-140 (2004) : 111-188)
Charte de constitution le 7 juillet 1782. VM Alexandre Boileau, 2° S Louvain de Pescheloche. Installation le 15 juin 1783
CA Thory initié le 25 mai 1784.
16 janvier 1785 Louvain élu VM, Thory orateur (et maître parfait le 20)
En février 1786, Louvain annonce la réunion du GODF et du Grand Chapitre R+. La loge St Alexandre n’a rien à voir avec tout cela.
1786 Occupation de l’hôtel de Bullion. Réunion commune des quatre loges écossaises le 16 juillet 1786, Le Patriotisme, le Contrat Social, St Alexandre et les loges militaires des trois frères unis.
Thory élu VM en 1787. Il s’oppose à la réunion du GODF et du Gch comme invalide.
25 Janvier 1789. Installation de Louvain comme VM, de Leutre présent. …
11 mars 1791 la loge marque son soutien à l’Ardente Amitié (H de K donc « écossaise » pour de vrai!, Rouen) et critique l’attitude du GODF sur les HG.
Dernière tenue 25 février 1792.
Reprise des travaux le 8 août 1804 sous le nom Thémis.
Reprise de l’ancien nom le 25 mars 1805. Le nom des deux loges, Saint Alexandre et le contrat social, est réuni
1806 Thory VM, Pascal Rouyer expert (il sera VM en 1807), (Louvain de Pecheloche est mort à Austerlitz), Valence, Sérurier ….
1809 Rouyer VM. Il accueille Cambacérès, GM de l’ordre, le 29 mai 1809. Sont présents d’Aigrefeuille, Lacépède, Rouyer, Muraire, Roëttiers, Joly, Pyron…. Désastre financier ! Thory est absent pour décès de son père. Il est grand administrateur du souverain chapitre. Il demande à l’aide financière de tous et un prêt du Souverain Tribunal
1812 la loge décide de déménager à la rue neuve des Petits-champs, n° 34 (elle le fera en janvier 1813)
4 décembre 1812 fête de la Saint-André (normalement le 30 novembre !) avec le chapitre du Choix (Thory préside). Le duc de Saxe-Weimar (fondateur du SC « militaire » pour les PB en 1817) est présent. Il commande les santés à l’empereur et au GM.
1813 : on décide de ne pas publier d’annuaire en 1814.
1818 le souverain chapitre décide d’exclure la loge les commandeurs du mont-Thabor.
Les 18 novembre et 10 décembre 1818, elle décide la création de la loge Les Vrais Amis à Gand.
La ML écossaise a cessé d’exister en 1821 ou 1822
Thory démissionne du SCDF en 1822
Merci MBCF pour Pierre pour cette contribution.
Le sujet du rite écossais philosophique est très intéressant. Les différents articles qui y sont consacrés sur ce blog me donnent envie d’en apprendre d’avantage.
Nous sommes dans quelque chose qui aurait pu être mais n’a pas été, une postérité à ce rite qui fait défaut. Mais y avait-il de la place pour son développement ?
De tout cela, il apparaît que les loges écossaises ne dépendent pas du Grand Orient (ou assimilés) mais d’une entité dont ne peuvent être membres que les maîtres munis de la qualification « écossaise » nécessairement acquise APRES l »élévation (au sens propre : mettre debout) à la maitrise.
Il n’y pas là mention de supériorité ni d’autorité innée (notion bien réelle cependant qui se cache à l’époque derrière le statut social, la réussite mondaine ou politique des intéressés.)
Définition des « Loges Ecossaises »
Mémoire de la R. loge de l’Union parfaite R.C. à l’O. de La Rochelle, au G.O. de France, au sujet de l’Union des Directoires Ecossais au même G.O. (28 février 1777)
[mention l’Egalité, la liberté, l’union]
p. 32 (ou fol. 3 de la circulaire)
La M.L.E. du Contrat Social à la loge L’Aménité, Le Havre, fait à Paris, le 5/5/5578 [sic]
« Le peu de communication qui avoient les LL. Les unes avec les autres, le défaud d’instruction de la part de ceux qui les formoient , les nouveautés qui s’étoient introduites peu à peu avoient produit une Sorte de bigarrure dans les cérémonies, qui faisoit désirer depuis long-temps aux MM. Zélés une réforme générale… Le G.O. a négligé jusqu’ici l’objet le plus important…
Un délai si long détermina la L. de S. Lazare à chercher ailleurs ce qu’elle ne pouvait obtenir du G.O.. En 1776, elle s’adressa à la Mère L. Ecossaise de l’O. d’Avignon, de qui elle reçut, avec de nouvelles lumières, des constitutions écossaises, et les Réglemens généraux de la Maçonnerie suivant l’ancien rit d’Hérédon en Ecosse.
{NB intermédiaire : Laurent Deleutre (1746- ..), banquier, négociant avignonnais, directeur de la manufacture de porcelaine, fréquentait assidûment la loge parisienne «Le Contrat Social » lors de ses voyages dans la capitale.]
Sur le désir que la loge avoit témoigné d’avoir un titre distinctif analogue à ses nouvelles constitutions, les patentes qui lui furent expédiées lui accordoient celui de S. Jean-d’Ecosse du Contrat social qu’elle avoit choisi au lieu de celui de S. Lazare, qu’elle avoit eu jusqu’alors
– [a pris le titre de MLE]
– [pas de qualités civiles sur le tableau, a supprimé : Comte, Marquis, Duc, Prince)]
… De deux choses l’une : le G.O. nous proscrit, ou parce que nous sommes L. Ecossaise, ou parce que nous nous disons Mère L. Ecossaise. Si c’est parce que nous avons adopté le rit Ecossais, le G.O. ne peut nous condamner, d’après ses propres principes. Dans ce traité fait avec les Directoires Ecossais, il est dit p. 7 : « Le G.O., jusqu’à ce jour borné au symbolique a-t-il jamais fait un crime aux MM. Soumis à son administration de rechercher les grades supérieurs et de se former en corps pour les travaux de ces grades ? Sont-ils coupables envers le G.O. d’avoir été chercher hors de lui ce qu’il n’auroit pas pu leur donner ? »
… Faites attention que le rit que nous avons adopté est celui de plusieurs LL. Du royaume, et de la plupart de celles des pays étrangers, avec lesquels on n’a jamais refusé de fraterniser…
p.43
Paris, 25/8/5579 [sic]
(fol. 45v°) Il y a huit ans, quand une vingtaine de MM. De Paris, assemblés de leur propre volonté, écrivirent à toutes les LL. de France, pour leur proposer de former une association générale, et de se choisir des députés, de quoi s’agissoit-il alors ? D’établir une correspondance une liaison entre tous les Atteliers, de faire des Réglemens généraux de réformer les abus, de perfectionner les travaux. Qu’est-il résulté de ce grand établissement ? Même confusion dans les cérémonies, mêmes abus, point de réglemens, moins d’union ; mais en revanche, il s’est élevé, un Tribunal auguste, qui se dit juge de toutes les loges.
[…]
1) le G.O. ne connaissant que les trois premiers grades la chambre de Paris ne pouvait donc pas accorder des constitutions écossaises
2) Il est impossible qu’une loge constituée ou reconstituée par le G.O. soit une loge Ecossaise
3) La chambre de Paris ne pouvant donner le titre de Loge Ecossaise pouvoit encore moins donner celui de M.L.E.
p. 48
Il faut bien distinguer entre loge Ecossoise et loge d’Ecossois. La loge d’Ecossois n’est formée que de MM. Décorés de ce grade et comme telle, ce n’est pas en effet une loge dans le sens du G.O. Mais une loge Ecossoise est celle qui, ayant adopté le rit Ecossois, les réglemens, le régime et les usages de ce rit , s’occupe également du travail de tous les grades, depuis le premier jusqu’aux plus élevés. C’est véritablement une loge, une assemblée de MM.
… Elle peut être considérée sous deux rapports, et comme loge symbolique, et comme loge possédant les grades supérieurs.
[…] nous offrîmes même de payer la somme taxée par le G.O. pour l’augmentation de grades, quoique ce ne fût pas de lui que nous eussions reçu ces grades…
[…] Notre loge n’est pas Ecossoise par le grade écossois, mais par le rit Ecossois, établi plus particulièrement en Ecosse, d’où il tire son nom, qui est le rit le plus ancien de la Maçonnerie celui qui a souffert le moins d’altération, et de tous le plus répandu. Les régimes particuliers, fondés sur des grades supérieurs, s’il en existe, ne sont que des institutions nouvelles, quoi demeurent nécessairement bornées dans un cercle très étroit, au lieu que notre rit est le plus générallement suivi, et que les loges qui l’adoptent se trouvent en liaison, par lui, avec le plus grand nombre de celles de l’univers.
Les LL. à qui nous avons communiqué le rit Ecossois, et les 7 grades qu’il reconnoit dans lesquels sont compris tous les autres, ces LL. étaient pour la plupart constituées par le G.O.,