Bijou 31
Bijou de Grand Inspecteur-Inquisiteur Commandeur du Rite Ecossais Philosophique
(collection Jacques Declercq)

Comment le Grand Inspecteur-Inquisiteur Commandeur de Pyron s’est inséré dans le SC de Belgique ?

Publié par Pierre Noël

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mardi 10 juin 2025
  • 21
    Arnaud Laehert
    12 juin 2025 à 20h55 / Répondre

    Je ne connais que le nom du Rite Écossais Philosophique, son intitulé est des plus digne d’intérêt.
    Souhaitons qu’il fasse une grande place à la philosophie et une minuscule ou pas du tout aux religions, au contraire de tous les autres à la faveur de leur tripatouillage post 1813 et surtout 1929.

  • 18
    Arnaud Laehert
    11 juin 2025 à 17h21 / Répondre

    Quel remarquable travail et un style vivant, on croit toucher parfois les situations du doigt.
    Merci infiniment, cher Pierre Noël.

  • 15
    Antoine
    11 juin 2025 à 15h12 / Répondre

    Bonjour et merci pour ce très bel éclairage sur un rite trop méconnu, je parle du Rite Ecossais Philosophique.
    Existe-t-il un livre, des articles traitant spécifiquement de ce rite même.

    Merci par avance.

    • 17
      Pierre Noël
      11 juin 2025 à 16h02 / Répondre

      Regardez d’abord sur le moteur de recherche d’hiram.be et vous trouverez quelques pistes.

    • 19
      Michel HERMAND
      12 juin 2025 à 7h56 / Répondre

      L’histoire complète du REPh reste à écrire, de nombreux éléments étant déjà disponibles. Il était en plein développement lorsque AdGT a introduit le REAA en France, et la bataille pour la suprémacie ce ce dernier était loin d’être gagnée d’avance, d’autant que Misraïm est venu jouer les trouble-fêtes. A Bruxelles, si les Amis Philanthropes (AP) ont adopté le REAA dès 1813 (avec un éphémère intérêt pour Misraïm en 1818), les Vrais Amis de l’Union (VAU) ont profité de la disparition de La Paix et la Candeur pour adopter le REPh… puis le REPr (Rité Ecossais Primitif) de Namur, n’adoptant le REAA qu’en 1854-55. Je pense donc que c’est en Belgique que la pratique du REPh a été la plus tardive. Malheureusement, les archives des VAU pour les degrés supérieurs à la Maîtrise semblent avoir été perdues.

      • 20
        Pierre Noël
        12 juin 2025 à 19h57 / Répondre

        Michel,
        J’ai toujours été intrigué par l’immixion du rite de Namur dans les VAUP ! Etait-ce plus qu’une opération de surface ? Les HC de Namur furent-ils vraiment pratiqués ?

  • 12
    Yvan d'Alpha
    11 juin 2025 à 11h35 / Répondre

    Le rite écossais philosophique est-il encore pratiqué de nos jours ?

    • 13
      Pierre Noël
      11 juin 2025 à 12h32 / Répondre

      les grades bleus du REP sont pratiqués par la loge bruxelloise La Parfaite Amitié (glrb). Le GIIG l’est par les différents SC avec des différences importantes.

      • 14
        Yvan d'Alpha
        11 juin 2025 à 12h42 / Répondre

        Merci mon BCF Pierre
        Aucun suprême conseil ou structure ne le pratique dans son ensemble ?

      • 16
        GépluAdministrateur
        11 juin 2025 à 15h59 / Répondre

        Hiram.be publiera ce dimanche 15 juin une contribution du F Thierry Draps, de la Loge La Parfaite Amitié, présentant ce Rite Ecossais Philosophique, « un Rite Ecossais qui ne l’est pas vraiment… »

  • 11
    Michel HERMAND
    11 juin 2025 à 8h45 / Répondre

    L’idée géniale de de Grasse-Tilly a été d’intégrer le GIIC du Rite Ecossais Philosophique à la 31e place du REAA. Pour étoffer son Suprême Conseil, il suffisait de prendre des GIIC du REPh, de les recevoir aux 32e et 33e degrés, et le tour était joué. Le fait qu’ils n’avaient jamais vécu les degrés antérieurs du Rite n’avait aucune importance. Rouyer en a fait de même à Bruxelles en 1817: ont rejoint les quelques 32e du Conseil Particulier des Amis Philanthropes plusieurs exilés (et régicides) français, GIIC (ou au moins Chevaliers de l’Aigle Blanc et Noir) du REPr pour former le premier noyau de 33e.

  • 10
    Brumaire
    11 juin 2025 à 8h42 / Répondre

    Merci infiniment Pierre pour ces dernières précisions! Justice et Équité n’ont pas souvent été prises sous ces angles-là.
    Quant aux 8 colonnes, chez nous elles portent les noms des vertus déjà rencontrées auparavant, le voyage commençant par Justice et finissant par Équité.
    Encore merci!

  • 6
    ERGIEF
    10 juin 2025 à 14h36 / Répondre

    Merci beaucoup Pierre pour ce remarquable article qui, au delà des faits propres à la Belgique, m’a ramené 10 ans en arrière à la juridiction du Suprême Conseil de France et au Rite Ecossais d’Ecosse (proche du REP). que j’ai pratiqué un temps terminer mon parcours. J’ai deux questions:
    – ou se situe historiquement le SC pour la France (et non pas de France) des premières années de de Grasse Tilly ? Avant qu’il ne soit « viré » ?
    – feu Michel Piquet que nous avons tous deux connu me relatait un jour une opposition philosophique entre le SCDF et une juridiction belge à propos du Principe d’immortalité de l’âme, inscrit dans la constitution de cette dernière, qu’en est il exactement ?

    • 8
      Pierre Noël
      10 juin 2025 à 18h49 / Répondre

      Cher Ergieff,
      Le SC « historique », celui de 1817 et de Rouyer-Crassous devenu le SCPLB, ne parlait pas de l’immortalité de l’âme; c’est après le convent de Lausanne qu’il a adopté l’immortalité de l »âme et l’a conservée jusqu’à aujourd’hui. En 1960, une partie importante (majoritaire) de ses membres l’a quitté pour former le Souverain Collège du Rite Ecossais qui a adopté les attitudes du GODF et celles du GOB, rejetant l’immortalité de l’âme et le GADLU, adoptant l' »absolue » liberté de conscience.
      Pour le SC de GT, je ne suis pas compétent !

  • 5
    Pierre Noël
    10 juin 2025 à 13h58 / Répondre

    L’instruction du degré est brève mais instructive !

    Instruction.

    D. Comment vous êtes-vous présenté au tribunal des Gr Insp Comm ?
    R. J’étois décoré des attributs du dernier degré auquel j’avais été promû.

    D. Aviez-vous reçu le 30° degré ?
    R. Il m’a été donné par communication, conformément à l’arrêté du Suprême Conseil.

    D. Lors de votre entrée dans le Tribunal, étiez-vous libre de tous vos sens ?
    R. Non, un voile impénétrable me privoit de la lumiere.

    D. Avez vous prêté une obligation ?
    R. Oui

    D. dans quelle position étiez vous en prêtant votre obligation ,
    R. Je tenois de la main gauche, une balance, simbole de l’Equité et de la Justice, ma main droite étoit appuyée sur les statuts de l’ordre.?

    D. Avez vous promis de les observer ?
    R. Oui et, avec l’aide de Gr ar de l’Un, je serai fidèle à mes promesses.

    D. Pourquoi vous a t’on dépouillé de vos bijoux ?
    R. Pour les remplacer par celui dont on m’a décoré et qui renferme les hiérogliphes des degrés antécédents auxquels j’avois été reçu.

  • 4
    Pierre Noël
    10 juin 2025 à 13h50 / Répondre

    La réception au 31° degré selon Pyron est très simple;
    Le récipiendaire est introduit par le MdC par les coups du 29° degré. l’Inspecteur-couvreur annonce au Président que c’est un Frère grand Ecossais de Saint André agréé par le Sup Cons des Ill et Souv Grands Inspecteurs généraux, 33° et dernier degré du Rit Ecossais ancien et accepté, pour être élevé à la dignité de Grand Insp Commandeur 31° degré.
    Le Récipiendaire ayant obtenu l ‘entrée et la porte refermée, le Président lui dit : « Je vous félicite, mon Frere, d’avoir été agréé par le Sup. Con, pour être élevé à la dignité de Grand Insp Commandeur, mais les arrêtés du Suprême Conseil ayant ordonné de ne donner que par communication le degré de chevalier Kadosch, vous allez être conduit vers l’autel, pour recevoir les mots, signes et attouchements du 30° degré. »
    Les mots, signes et attouchements du 30° degré ayant été donnés, le récipiendaire subit un examen sur les deux premiers degrés. Après ces deux examens, le Président l’examine lui-même sur plusieurs autres degrés à son choix.
    Puis vient le serment, à genoux devant l’autel, la main droite sur les statut et la gauche tenant une balance : « Je promets et m’engage de ne jamais réveler les secrets qui vont m’être communiqués et de point les écrire, imprimer, graver et tracer, sous quelque pretexte que ce soit. Je promets obéissance aux arrêtés du Suprême Conseil des Puiss et Souv Gr Insp généraux 33°et dernier degré du Rit Ecossais ancien et accepté et aux statuts et Reglements généraux de la haute-maçonnerie en ce qui n’y est pas dérogé par les arrêtés du Suprême Conseil.
    Que le Grand Architecte de l’Univers me soit en aide, pour l’exécution des engagements que je viens de contracter ».
    « Je promets et m’engage de ne jamais réveler les secrets qui vont m’être communiqués et de point les écrire, imprimer, graver et tracer, sous quelque pretexte que ce soit. Je promets obéissance aux arrêtés du Suprême Conseil des Puiss et Souv Gr Insp généraux 33°et dernier degré du Rit Ecossais ancien et accepté et aux statuts et Reglements généraux de la haute-maçonnerie en ce qui n’y est pas dérogé par les arrêtés du Suprême Conseil.
    Que le Grand Architecte de l’Univers me soit en aide, pour l’exécution des engagements que je viens de contracter ».
    L’Inspecteur maître des cérémonies releve le récipiendaire, lui ôte le bijou dont il étoit decoré et les suspend à une des colonnes.
    Le Président dit ensuite au récipiendaire : « On vous a ôté vos bijoux et attributs parce que le degré que vous allez recevoir renferme tous les secrets qui vous ont été conférés. »
    « Que cet habit et cette croix vous fassent toujours souvenir des différents degrés auxquels vous avez été promus ; que cette balance que vous voyez suspendue, vous rappelle sans cesse votre devoir de pratiquer la justice et l’équité. »
    le Président fait mettre le récipiendaire à genoux, lui pose les mains sur la tête et lui dit :
    « En vertu de l’arrêté, et au nom du Suprême Conseil des Puissants et Souverains Grands Inspecteurs généraux 33° degré et dernier du Rit ecossais ancien et accepté, je vous crée et constitue Grand Inspecteur Commandeur, 31° degré du Rit. »
    Le Président le fait placer à côté de lui et lui donne les mots signes et attouchemens du grade.

    • 9
      Pierre Noël
      10 juin 2025 à 19h23 / Répondre

      Laissez-moi vous le décrire succinctement, tel qu’il est vécu aujourd’hui au SC pour la B. Dans le Souverain Tribunal décoré de blanc, huit colonnes d’or sont placées en deux rangées, au Septentrion et au Midi, régulièrement espacées de l’Occident à l’Orient, et portent suspendus les décors des 1er, 2ème, 3ème, 4ème, 14ème, 15ème, 18ème et 30ème degrés. Au milieu du temple, un tapis blanc entre les colonnes, orné d’une croix et d »une balance portant dans le plateau au sud les bijoux des degrés du 1er au 30ème et dans le plateau au nord le seul bijou du 31ème degré.
      A l’ouverture des travaux, du Souverain Tribunal ou « Tribunal du Saint des Saints, temple de la vertu, où règnent la justice et l’équité », chacune promet d’être fidèle à la « haute mission que l’Ordre nous a confiée ».
      Le récipiendaire qui demande à être mis en condition de pouvoir guider les Chevaliers plus jeunes, comme il a lui-même été guidé par les conseils éclairés des anciens, va être mené à faire son examen de conscience en passant en revue huit étapes marquantes de sa vie maçonnique. Il ne s’agit pas, dans ce rituel, de l’interroger sur les arcanes des grades mais de l’inviter à un dialogue intérieur quant à l’accomplissement, ou non, de son chemin initiatique. Le Grand Prévôt et le Grand Elémosinaire l’accompagnent lors de ce cheminement et scrutent son visage à chaque station. A l’issue de cet examen, le Grand Orateur pèse la requête du récipiendaire en usant successivement du glaive de la justice et du baume de la miséricorde.
      Par Justice et Equité (mots du grade), ayant équilibré les plateaux de la balance, le Très Parfait Président constitue le nouveau Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur, lui ôte tous ses décors antécédents car le degré reçu renferme tous les secrets conférés jusqu’à présent, comme l’illustre le tablier du grade.

  • 3
    Brumaire
    10 juin 2025 à 11h39 / Répondre

    Merci Pierre pour cet éclairage fort intéressant!
    Tu me permettras cependant une remarque: ayant vu des cérémonies de passage aux 22° et 28° degrés à la FBDH, j’ai trouvé les rituels fort « bavards » et théâtraux, ce qui, selon moi, incite fort peu à la réflexion.
    Pour le 31° c’est un peu pareil si je te lis, concernant le rituel « Goblet ».
    Le GIIC n’a qu’un but: appliquer la justice en équité. A-t-on besoin de disserter pour appréhender ces deux notions? Surtout si on accompagne la séquence où on passe enfin à l’équité par le résumé de toutes les vertus qu’un FM normal doit acquérir?
    Encore merci pour cet article qui concerne un degré, pour moi, essentiel, dans le parcours REAA.

    • 7
      Pierre Noël
      10 juin 2025 à 18h27 / Répondre

      Chère Brumaire,
      Voici une ébauche de réponse, replaçant les deux vertus dans leur contexte historique.
      Claude Guérillot a souligné la distinction entre ces deux notions, Justice et Equité, dans la France de la restauration, selon l’académicien, historien et homme politique, le F François Guizot (1787-1874). Voici ce qu’il en dit :
      « L’objet propre de la justice est le respect de la propriété. L’objet de l’équité, en général, est le respect de l’humanité. […] Votre existence, vos facultés, vos talents, votre travail, les fruits de votre travail, votre fortune, votre réputation, votre honneur, sont à vous ; la justice défend qu’on y porte atteinte, elle efface l’atteinte qu’on y a portée. Mes besoins, mes erreurs, mes misères, mes fautes, mes torts, sont de la faiblesse humaine ; l’équité y compatit, elle vous engage à me faire du bien quand le bien est de le faire. La justice nous dépare, en quelque sorte, nous isole, nous défend contre chacun et contre tous, comme s’ils étaient ou s’ils pouvaient devenir nos ennemis. L’équité nous rapproche, nous lie, nous confond, pour ainsi dire, ensemble comme amis, comme frères, comme membres du même corps. […] Résumons : justice, dérivé de Jus, droit, est, suivant les jurisconsultes, l’action de rendre à chacun ce que le droit ou la loi lui donne : elle ne peut exister que chez les hommes réunis en société, ayant adopté des règles positives. L’équité est la loi naturelle, qui connait moins les règles de convention, que le sentiment intime qui nous invite à agir envers les autres comme nous voudrions qu’on en usât envers nous. […] Tout est juste quand la loi prononce ; c’est à l’équité à tempérer la rigueur de ses arrêts.»

      Dans GUÉRILLOT (Claude), « Les degrés ultimes du Rite Écossais Ancient et Accepté », Editions Véga, Paris, 2005.
      GUIZOT (François), « Nouveau dictionnaire universel des synonymes de la langue française, contenant les Synonymes de Girard, Beauzée, Roubaud, d’Alembert, etc., et généralement tout l’ancien Dictionnaire, mis en meilleur ordre, corrigé, augmenté d’un grand nombre de nouveaux Synonymes, et précédé d’une introduction » », Tome deuxième I-Z, Paris, Aimé Payen Libraire, 1848, pp. 49-50.

  • 1
    Remi
    10 juin 2025 à 7h53 / Répondre

    Un très grand merci à PN pour cette contribution fort intéressante. . 👍😊

    • 2
      Jacques De Backer
      10 juin 2025 à 10h02 / Répondre

      Remarquable étude, merci Pierre .

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