Décoration dans un temple de la Grande Loge Unie d'Angleterre à Londres

La franc-maçonnerie anglaise et la religion

Publié par Pierre Noël

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jeudi 14 janvier 2021
  • 12
    KAgaoua
    18 janvier 2021 à 7h14 / Répondre

    10- Non l’attitude n’a changé que dans votre analyse et vos déductions personnelles, mais pas dans la réalité. La parole est à KTO https://www.facebook.com/watch/?v=917436948658894. Les choses sont claires et la doxa de l’Église catholique inchangée.

    Merci Pierre Noël pour cet éclairage précis et de qualité sur la FM anglaise en particulier, je rejoins Christophe Dioux, une précision sur les références utilisées pour cet article permettrait à quelques contributeurs désireux de travailler en respectant les conventions et la rigueur historique d’utiliser ces travaux comme les vôtres éventuellement dans un article sur Wikipédia. Cordialement.

    • 13
      pierre noel
      18 janvier 2021 à 9h20 / Répondre

      # 12 Suffit de lire l’article jusqu’au bout pour trouver les références.

  • 10
    Peter Bu
    17 janvier 2021 à 18h53 / Répondre

    Pour clore, au moins provisoirement, nos échanges sur l’attitude de l’église catholique vis-à-vis des francs-maçons, puis-je attirer votre attention sur l’interview de Jean-Jacques Zambrowski avec Jean-Charles Thomas, ancien évêque de Versailles, dans Points de Vue Initiatiques, revue de la GLDF, n° 190, décembre 2018, p.40.

    Mgr Jean-Charles Thomas a bataillé depuis 1992, et des années durant, pour « rétablir un dialogue entre l’Église et la franc-maçonnerie ». Il a échangé plusieurs lettres avec le Cardinal Ratzinger, inflexible.

    En janvier 1983 paraît le nouveau Code de droit canon qui n’avait pas été révisé depuis 1917. Ce n’est que le 3e Code de l’histoire catholique et il a la force de Loi. Son article 1374, qui condamne les sociétés conspiratrices, ne mentionne plus la franc-maçonnerie. L’excommunication est levée de fait.

    Mais, en novembre de la même année, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Joseph Ratzinger, qui deviendra le Pape Benoît XVI, maintient, dans une mise au point officielle, que les francs-maçons demeurent en état de péché grave parce que “leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Église”.

    Cependant, le lendemain, le Pape promulgue le Code de droit canon !

    Mieux: Ratzinger, devenu en 2005 pape, n’annule pas le Code, ni ne le fait remplacer par un autre document ayant la force de Loi.

    Anecdote significative: Quatre ans plus tard, en 1997, Mgr Jean-Charles Thomas rencontre à Rome le Cardinal Ratzinger et lui redemande la réponse à ses courriers relatifs aux francs-maçons. Ratzinger lui répond quatre fois par la même phrase: “On n’en parle plus.”

    En 2013, Ratzinger a démissionné de sa fonction papale, en approuvant l’élection de son successeur, le Pape François dont “il n’a cessé de soutenir les positions: ceci montre que beaucoup de jugements, d’idées, de recherches ont évolué dans son esprit” (Jean-Charles Thomas, p.42).

    Mgr Jean-Charles Thomas estime que la situation est favorable et conseille à ses amis de se tourner vers Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen, et Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry-Corbeil, pour qu’ils reprennent le flambeau, ce qu’ils acceptent de faire.

    Cela me semble éclairer d’une nouvelle lumière l’agacement du Pape François, exprimé en juillet 2013 lors de sa conférence de presse improvisée pendant le vol au retour des Journées mondiales de la jeunesse à Rio de Janeiro.

    Vous pouvez voir la citation exacte, relatée par le service de presse du Vatican: http://www.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2013/july/documents/papa-francesco_20130728_gmg-conferenza-stampa.html )

    Le Pape nie l’existence d’un “lobby gay” et ajoute “lobby des avares, lobby des politiciens, lobby des maçons, beaucoup de lobby. Voilà le problème le plus grave pour moi.”

    Évidemment, François n’aime pas les avares. Les raisons de considérer des politiciens comme “le problème le plus grave” peuvent se concevoir. Mais à quoi pourrait correspondre le “loby des maçons” et que pourrait-il vouloir d’immoral ou d’illégal ?

    Il n’y pas de loge maçonnique au Vatican. Les francs-maçons venant de l’extérieur auraient du mal à pénétrer jusqu’au Pape, sauf s’il les invitait. Mais oui, il en a marre des pressions venant des cardinaux, des évêques , des prêtres, des croyants qu’ils soient pour ou contre les francs-maçons. Les “cadres” de l’Église seraient plutôt pour des relations pacifiées. Comment alors nier que l’attitude de l’Église catholique a-t-elle changé?

    Le Pape François aurait envie de dire comme Benoit XVI, redevenu Ratzinger: “On n’en parle plus”. Mais cela ne lui tirera l’épine du pied.

    • 11
      pierre noel
      17 janvier 2021 à 19h19 / Répondre

      Cette intervention de P Bu a plutôt sa place sur un autre fil, traitant de l’église romaine et de la maçonnerie, pas sur celui-ci qui parle de l’église d’Angleterre et de ses relations avec la maçonnerie.
      Depuis Henry VIII, les décisions du pape (évêque de Rome) sont sans effet dans cette église séparée.

  • 8
    Christophe Dioux
    15 janvier 2021 à 10h25 / Répondre

    PS: Et du coup, Pierre Noël, si on pouvait avoir, dans la page de discussion de l’article de Wikipédia en cours de rédaction, les références de l’article original qui a servi de base à la rédaction de celui-ci et peut-être, si ça existe, un lien vers l’article lui-même, ça pourrait aider sérieusement aussi. Tu pourrais peut-être publier ces références ici, je me charge de les recopier sur WP. Merci.

  • 6
    Désap.
    14 janvier 2021 à 22h42 / Répondre

    Une fois n’est pas coutume, je partage tous les avis des religieux exprimés dans cet excellent article.
    Parce que je ne voyais aucun rapport entre le rituel et la bible, parce qu’il me paraissait même assez contraire aux principes religieux, notamment celui de Révélation, je me suis interrogé sur sa source.
    L’Egypte antique ? Je l’ai pensé longtemps. Mais il s’avère que nous ne connaissons réellement pratiquement rien de la pensée égyptienne, au sens où nous sommes plus susceptibles d’erreurs que de justesse.
    La Philosophie grecque ? Oui très clairement, Pythagore notamment. Mais ceci valable au sens d’une transposition de principes de géométrie comme fondation de l’éthique de l’esprit maçonnique.
    Mais il faut ensuite élever l’édifice.
    La Philosophie romaine ? Très politique, plutôt matérialiste, le perfectionnement de l’homme certes, mais peu de choses sur les questions spéculatives.
    Le néoplatonisme ? Une spéculation forte appuyée sur la rigueur des maîtres précédents. Rien n’est laissé au hasard, aucun arrangement avec l’à peu près, ce qui manque de cohérence est systématiquement écarté, chaque postulat permettant la progression est établi après l’étude de toutes les possibilités, et puis ce qui caractérise l’Hellénisme : la démonstration ; le sujet est la transcendance, les conditions de sa compréhension et celles de son accès.
    C’est le rituel de Maître, ce à quoi il nous engage, se débarrasser des illusions.

  • 5
    pierre noel
    14 janvier 2021 à 16h08 / Répondre

    En réponse à Peter Bu, je ferai remarquer que les « gens de qualité » (dont Désaguliers, le duc de Richmond et d’autres) se sont agrégés non à 4 loges de petites gens et d’artisans mais à une loge au recrutement élitiste, située à deux pas du palais royal (Whitehall).
    Quant à la Royal Society, elle ne comptait à l‘époque que bien peu de savants ou de philosophes, mais beaucoup de gens du monde attirés par ce qui était une nouvelle mode.
    A part Désaguliers, qui étaient les véritables « homme de science » attirés par la franc-maçonnerie ? Stukeley, médecin et homme d’église, était un antiquarian, c’est à dire un amoureux de vieilles choses. Pour tout cela, voyez l’article, de préférence en anglais, « Royal Society » sur wikipedia ou le site de la Royal Society of London, lui-même, qui résume son histoire et comprend la liste de tous ses membres depuis le début (1660) de la Société

  • 3
    Jean Claude Dorion
    14 janvier 2021 à 13h05 / Répondre

    Trois devoirs « étayaient » l’Angleterre durant plusieurs siècles, le Roi, l’Anglicanisme et la Franc-Maçonnerie. A ce jour, pour des raisons historiques assez évidentes, il ne reste plus que la Reine qui maintient le sentiment britannique d’appartenance à l’Unité du Royaume Uni. Le Prince de Galles n’a pas désiré devenir Grand Maitre et a laissé le poste honorifique au Duc de Sussex.
    La Franc-maçonnerie en est arrivée à faire paraitre des annonces dans les journaux pour recruter dans la toute petite bourgeoisie ! C’est devenu un « petit club », et à Dublin, les maçons majoritaires viennent du Droit Humain », Quel changement!
    Voila le tableau d’une Maçonnerie qui n’a pas su évoluer.

    Jean Claude Dorion

    • 9
      pierre noel
      15 janvier 2021 à 19h33 / Répondre

      #3:Je n’ai pas trouvé mention de loges en Irlande sur le site officiel du DH. J’ai trouvé une mention (hiram.be du 18 juin 2012) du Grand Orient maçonnique d’Irlande se présentant comme libéral et adogmatique (mais l’adresse web indiquée ne donne pas de résultat).
      En revanche il est beaucoup fait mention d’une loge France d’Irlande créée à Dublin le 26 octobre 2013, portant le n° 884 sur le registre de la GL d’Irlande. Les membres fondateurs étaient des Français. Le premier VM n’est pas un nom inconnu (hiram.be 2 11 2013). Des dignitaires Irlandais en visite à Bruxelles en 2018 ont confirmé que certes loge existait encore

  • 2
    de Flup
    14 janvier 2021 à 12h43 / Répondre

    On ne peut pas ne pas être d’accord avec les conclusions de ce remarquable article du fin connaisseur qu’est Pierre Noël: l’Eglise anglicane ne s’est jamais fait remarquer par un manque d’ ambiguïté concernant la FM! Néanmoins un prêtre FM anglican belge, qui devait donc bien savoir d’où venait le vent, a démissionné comme FM apparemment afin de sécuriser sa carrière…
    Contrairement à Orwell je ne dirais pas que l’Eglise anglicane en tant que telle est l’apanage de la « landed gentry »:il s’agit plutôt de la tendance « High Church »…

    • 4
      pierre noel
      14 janvier 2021 à 15h43 / Répondre

      Il y a une vingtaine d’années, l’Archdeacon de l’Holy Trinity Pro-Cathedral à Bruxelles (diocèse d’Europe de l’Eglise d’Angleterre, dont la cathédrale est à Gibraltar), a refusé toute allusion maçonnique (insignes, décors, discours) lors du service funèbre de deux de ses paroissiens, par ailleurs francs-maçons. En revanche, plus récemment, un service funèbre a été célébré dans la All Saints Church (à proximité de Waterloo), église épiscopalienne (nom désignant les églises de profession « anglicane » en dehors de l’Angleterre proprement dite). Le prêtre en charge (une dame américaine, originaire de Philadelphie) a accepté bien volontiers que les décors maçonniques du défunt soient exposés et qu’un membre de sa loge fasse son éloge funèbre

  • 1
    Peter Bu
    14 janvier 2021 à 12h35 / Répondre

    Puise-je me permettre d’avouer que je suis « suffoqué » à la fois par les discussions de spécialistes en tetrapilochtomie (l’art de couper les cheveux en quatre) chrétienne et par l’érudition de Pierre Noël en la matière qui, pourtant, ne semble pas de l’attirer particulièrement. Quelle passion, quelle patience ! Et, aussi, quelle capacité de faire des recherches !
    Nos échanges récents sur les relations entre l’église catholique et la franc-maçonnerie ont incité un groupe de contributeurs à Wikipédia d’élaborer un article sur cette question. Curieusement, la WP française ne le contient pas encore. Vous pouvez essayer d’y participer mais les règles de WP ne sont pas simples et ses auteurs habituels ne sont pas toujours tendres avec les nouveaux venus https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Franc-ma%C3%A7onnerie_et_religions
    Quant à moi, il y a deux questions qui m’intéressent.
    D’une part, pourquoi les savants et philosophes de Royal Academy, épaulés par la cour, se sont agrégés aux quatre petites loges de « petites gens » de Londres, préoccupés surtout par l’entraide ? Que cela pouvait-il leur apporter qu’ils ne possédaient déjà ? Quel était leur objectif ?
    Les historiens examinent les faits, pas leur sens, mais c’est ce dernier qui m’intéresse (au point de m’avoir fait écrire tout un livre).
    D’autre part, comme je trouve TOUTES les recherches intéressantes, philosophiques, savantes, artistiques, techniques, aussi bien que celles des modes de vie, comment construire un pont par-dessus le fossé qui sépare les deux grands courants de la franc-maçonnerie, à la fois pour la féconder et, peut-être plus encore, pour donner à notre « époque de globalisation » un exemple indispensable d’entente, malgré les différences et dans leur respect ?

    P.S. : Je m’aperçois que Perre Noël a publié sur hiram.be en 2020 plusieurs réflexions sur ces questions qui m’ont échappées et pourraient être utiles aux rédacteurs de l’article de WP.
    https://www.hiram.be/retour-sur-1723/
    https://www.hiram.be/la-philosophie-des-rites-patrick-negrier-repond-a-pierre-noel/
    https://www.hiram.be/pour-sortir-dune-polemique-futile/
    https://www.hiram.be/les-landmarks-en-temps-de-deconfinement/

    • 7
      Christophe Dioux
      15 janvier 2021 à 10h20 / Répondre

      [1] En ce qui concerne l’article sur Wikipedia, le problème n’est pas seulement que les processus éditoriaux sont très complexes et souvent implicites, ce dont nous avons déjà parlé (et qui est d’ailleurs relaté en ce moment dans de nombreux articles de presse à l’occasion des 20 ans de WP aujourd’hui), c’est aussi que les articles de blogs ne sont pas acceptés comme « sources fiables » normalement.

      Moi aussi, je trouve plein d’informations utiles sur le blog Hiram. Et le blog Hiram est très sérieux, c’est pas le problème. Le problème c’est que les blogs (y compris le mien et même ceux des universitaires) ne sont pas considérés comme suffisamment fiables pour Wikipédia. Il y a de bonnes raisons à cette « jurisprudence wikipédienne » (absence de « peer review » notamment).

      Du coup, si vous avec l’occasion d’ajouter des entrées dans la bibliographie ou d’ajouter des informations *avec leur source: publication et numéro de page* dans la page de discussion de l’article, ça aiderait.

      C’est ici:
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Franc-ma%C3%A7onnerie_et_religions

      Intervenir dans les pages de discussion, c’est en général mieux que directement dans l’article. Même si ça va beaucoup moins vite, c’est souvent beaucoup plus utile et pérenne, parce que la modification directe d’un article important ou labellisé de Wikipédia, dès que ça va au-delà de la correction d’une faute d’orthographe, ça demande pas mal d’expertise et de patience.

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